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Société

Sommet mondial sur la sécurité alimentaire

Agrobusiness ou agriculture familiale ?

mercredi 11 novembre 2009 |  1672 visites  | 4 commentaires 

(MFI) Du 16 au 18 novembre se tiendra à Rome, le Sommet mondial sur la sécurité alimentaire*. Depuis la création de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, la FAO, en 1945, c’est la troisième fois que des chefs d’Etat et de gouvernement se réunissent autour du problème de la faim dans le monde. La situation demeure alarmante : en raison de la crise financiaro-économique, plus de 100 millions de personnes sont venues grossir le cortège des affamés qui sont désormais plus d’un milliard.

Dans un rapport intitulé Climat change : Impact on agriculture and costs of adaptation de septembre 2009, l’International Food Policy Research Institute (IFPRI), basé à Washington, souligne que « l’agriculture sera négativement affectée par le changement climatique, notamment en Asie du Sud, et que ce sont les personnes vulnérables qui sont susceptibles d’être le plus gravement touchés ». Or, près de la moitié de la population active dans les pays en développement – soit 2,5 milliards de personnes – vit de l’agriculture et 75 % de la population mondiale la plus pauvre réside en zone rurale. Pour compenser les impacts négatifs du changement climatique, l’IFPRI préconise d’accroître les investissements de plus de 7 milliards de dollars.

Mobiliser les investisseurs, c’est bien…

Investir massivement dans le secteur agricole pour accroître la production, telle est la solution préconisée depuis vingt ans, sans réussir pour autant à éradiquer la faim. Depuis la crise alimentaire, de nombreuses initiatives ont pourtant été prises en ce sens aux niveaux international, national et régional. La Banque mondiale a ainsi investi plus de 800 millions de dollars en réponse à la crise alimentaire. Au sommet du G8 à l’Aquila en juillet 2009, les Etats se sont engagés à verser 2 milliards de dollars pour la sécurité alimentaire, et les Etats-Unis, au travers de l’Agence américaine pour le développement international, investiront en 2010 près de 4,8 milliards de dollars dans la lutte contre la faim. La France a lancé avec plusieurs partenaires, en juin 2009, un Fonds d’investissement pour l’agriculture en Afrique, qui devrait être doté de près de 500 millions d’euros. En Asie, la Chine, l’Inde et les Philippines ont fait d’importants efforts pour réinvestir dans l’agriculture. En Afrique, le Bénin, le Cameroun, la République centrafricaine et Madagascar ont pris des mesures à court terme visant à accroître la production.

Mais investir, même massivement, dans l’agriculture ne signifie pas automatiquement réduire la faim dans le monde. « La crise alimentaire est presque toujours présentée comme étant un problème de production. Pour la pensée capitaliste obnubilée par le monopole, cela veut dire des semences commerciales, de grandes étendues de terres uniformes dédiées à la monoculture, beaucoup d’intrants chimiques et un système commercial et sans entraves ; en conséquence, des sommes d’argents énormes sont mises en jeu pour essayer de suivre la recette proposée (« nourrir le monde »), quand c’est précisément cette recette qui nous a mené au désastre actuel », dénonce l’ONG internationale Grain, dont le siège est à Barcelone, en Espagne.

De fait, la situation de famine ne tient pas à une pénurie alimentaire globale mais à l’incapacité des petits paysans à acheter de la nourriture lors de mauvaises récoltes et à vivre décemment du fruit de leur activité.

4 commentaires

Vos commentaires

  • 11 novembre 2009 à 11:47 | rabri (#2507)

    "Investir massivement dans le secteur agricole pour accroître la production, telle est la solution préconisée depuis vingt ans, sans réussir pour autant à éradiquer la faim.

    ....Mais investir, même massivement, dans l’agriculture ne signifie pas automatiquement réduire la faim dans le monde. « La crise alimentaire est presque toujours présentée comme étant un problème de production. Pour la pensée capitaliste obnubilée par le monopole, cela veut dire des semences commerciales, de grandes étendues de terres uniformes dédiées à la monoculture, beaucoup d’intrants chimiques et un système commercial et sans entraves ; en conséquence, des sommes d’argents énormes sont mises en jeu pour essayer de suivre la recette proposée (« nourrir le monde »), quand c’est précisément cette recette qui nous a mené au désastre actuel », dénonce l’ONG internationale Grain, dont le siège est à Barcelone, en Espagne."

    Sont cités dans cet article TOUS LES INGREDIENTS ET LES CONSEQUENCES ATTENDUES DU PROJET DAEWOO OU VARUN qui ont failli envahir notre pays si le mouvement TGV n’a pas eu lieu pour dire STOP à la folie d’un seul homme qui s’appelle Marc RAVALOMANANA. Ce dernier croyait que l’Agriculture se pratique uniquement dès qu’on a de gros capitaux permettant d’appliquer des TECHNIQUES INTENSIVES (engrais chimiques, pesticides, irrigation à outrance,...).

    ATTENTION : un RAVALOMANANA peut en cacher un autre, en la personne de Mr Roland RAVATOMANGA, pressenti comme Ministre de l’Agriculture préconisé par la mouvance Ravalomanana. Gros opérateur en riz lui-même et adepte de l’Agrobusiness, ce Monsieur DOIT VOIR GRAND AUSSI et peut refaire la même erreur que son maître !!!!

    WAIT AND SEE !!!

  • 11 novembre 2009 à 18:46 | Clavreul (#432)

    En effet, dans les prochains jours, un nouveau Sommet Mondial sur la sécurité alimentaire va se tenir à Rome. Bien souvent ces grandes réunions accouchent d’une souris et l’aide souhaitée n’arrive pas aux destinataires car trop nombreux pour en bénéficier.

    Cependant certains ont la chance d’obtenir un peu d’engrais et des semences sélectionnées. Cela ne résout en rien le problème de fond. Produire localement pour nourrir les agriculteurs et leur famille. Il serait souhaitable de mettre de l’ordre dans les financements et de mobiliser le peu de financement disponible pour aider réellement une agriculture familiale.

    Les paysans doivent vivre du fruit de leur travail et eux seuls en grand nombre pourront produire suffisamment de céréales pour se nourrir et nourrir la planète.

    Il y a quelques mois, le Directeur Général de la FAO Jacques Diouf a encore réaffirmé que la solution à la souveraineté alimentaire dans le monde se situait dans le cadre d’une agriculture familiale et durable. Ce qui est bien le cas de Madagascar.

    Dans cette période de transition le Ministre de l’Agriculture Monsieur Roland Ravatomanga grand spécialiste de la riziculture doit mobiliser toute son énergie pour mettre en place avec les bailleurs de fonds un prix rémunérateur convenable et garanti du paddy par le gouvernement. Ce prix d’achat aux producteurs doit être fixé dès maintenant afin que ceux-ci sachent quelle surface consacrer à la riziculture. Ceci afin de répondre à la demande nationale et même dégager un surplus de production destiné à l’exportation.

    Dans le même temps, il devra développer une approche d’agriculture familiale en partant des fokontany en diffusant largement, à partir, des CSA et des radios locales, le Système de Riziculture Intensive qui aujourd’hui se développe dans le monde entier.

    Si dès la prochaine campagne une telle stratégie de développement d’une riziculture familiale se développait à Madagascar avec l’appui des bailleurs de fonds le pays pourrait devenir très rapidement autosuffisant et même exportateur.
    Les agriculteurs malagasy sont capables de faire des miracles en matière de production rizicole s’ils savent à l’avance à combien nous allons leur acheter leur sac de paddy.

    Clavreul

    • 11 novembre 2009 à 19:15 | zandrygasy US (#1941) répond à Clavreul

      Clarveul,

      I totally agree with you in this part « Dans cette période de transition le Ministre de l’Agriculture Monsieur Roland Ravatomanga grand spécialiste de la riziculture doit mobiliser toute son énergie pour mettre en place avec les bailleurs de fonds un prix rémunérateur convenable et garanti du paddy par le gouvernement. Ce prix d’achat aux producteurs doit être fixé dès maintenant afin que ceux-ci sachent quelle surface consacrer à la riziculture. Ceci afin de répondre à la demande nationale et même dégager un surplus de production destiné à l’exportation. »

      With the actual low rice price, dictated by an Urban Bias policy (or populist policy ?) farmers do not have incentive to produce (invest more in producing rice)

      SRI is extremely labor intensive technique, it only can be a solution, if the family has abundant labor, and limited surface (ricefield), as opposed to having the ability to expand their exploitation, coupled with animal traction (charrue), and use of chemical product....

      My Professor, and me, have found that focussing on self-sufficiency is not necessarily the best solution to deal with food security. It might be better to invest in producing crop that we have Comparative Advantage, relative to other countries, eg : sugar can or export crops, .... and rely on global market for the rice supply

    • 11 novembre 2009 à 20:44 | rabri (#2507) répond à zandrygasy US

      « Dans cette période de transition le Ministre de l’Agriculture Monsieur Roland Ravatomanga grand spécialiste de la riziculture doit mobiliser toute son énergie pour mettre en place avec les bailleurs de fonds un prix rémunérateur convenable et garanti du paddy par le gouvernement. »

      Clavreul,

      je ne suis pas sûr que le pressenti nouveau Ministre soit un spécialiste EN AMONT de la riziculture ( = un technicien). Tout ce que je sais sur lui (voir son CV sur le net), c’est qu’il a été formé dans l’agromanagement et fort adepte de l’agrobusiness.

      Donc gros opérateur en riz veut dire à la fois spécialiste de ramassage et de collecte ( =EN AVAL) et PAS TRES AMI avec les paysans !!!!!!

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