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International

Afrique : La justice internationale est-elle équitable ?

mercredi 6 juillet 2011 |  858 visites 

(MFI / 05.07.11) Un numéro spécial de la revue trimestrielle Altermondes se penche sur tous les aspects positifs et négatifs de la nouvelle justice internationale. Cible principale de la Cour pénale internationale, l’Afrique qui se sent visée mais qui est aussi actrice d’un processus irréversible malgré ses faiblesses.

Un numéro spécial de la revue trimestrielle Altermondes préparé en partenariat avec l’ACAT, Amnesty France, Avocats sans Frontières France, la Coalition française pour la Cour pénale internationale, la FIDH, Sherpa et le Syndicat de la Magistrature se penche sur tous les aspects positifs et négatifs de la nouvelle justice internationale, qui certes voit le président soudanais Omar el-Béchir faire fi des sanctions et se déplacer en Afrique et même en Chine mais aussi des avancées en matière de respect des droits de l’homme.

Crée par le Statut de Rome, la Cour pénale internationale (CPI) qui a son siège à la Haye aux Pays-Bas est entrée en vigueur le 1er juillet 2002. Il a déjà été ratifiée par 115 Etats, en l’absence toutefois de pays-clés comme les Etats Unis, la Russie et la Chine. La CPI s’occupe de crimes qui touchent l’ensemble de la communauté internationale, à savoir le génocide, les crimes contre l’humanité et les crimes de guerre commis après 2002, ainsi que le crime d’agression une fois que les conditions requises pour l’exercice de la compétence à l’égard de ce dernier sont remplies.

Sidiki Kaba : « C’est un immense espoir pour les victimes »

La CPI mène actuellement six enquêtes dans le cadre des situations en Ouganda, en RDC, en RCA, au Darfour (Soudan), au Kenya et en Libye et effectue des analyses préliminaires en Afghanistan, Colombie, Côte d’Ivoire, Géorgie, Honduras, Nigeria, République de Corée, Guinée et Palestine. Et dispose d’autant de bureaux extérieurs, tous en Afrique - Kinshasa et Bunia (RD-Congo), Kampala (Ouganda), Bangui (République centrafricaine), N’Djamena et Abéché (Tchad), ainsi que d’un budget-programme qui s’élève à 103,6 millions d’euros pour 2011. Elle

Faisant un premier bilan des huit années de fonctionnement de la CPI, les auteurs du dossier spécial de la revue en soulignent deux avancées considérables : la participation des victimes qui ne sont plus des seuls témoins et la sensibilisation des populations. Pour le sénégalais Sidiki Kaba, président d’honneur de la FIDH, la justice pénale internationale est une nécessité. « Quand la justice locale ou nationale n’est pas possible, alors la justice internationale est essentielle pour permettre aux sociétés de se reconstruire. Elle était un rêve, une utopie, aujourd’hui cette justice pénale internationale existe et c’est un immense espoir pour les victimes », souligne-t-il. Il admet toutefois que cette justice est loin d’être parfaite. « Elle n’a pas encore atteint sa vitesse de croisière et surtout elle doit trouver un équilibre dans les poursuites qu’elle engage ».

« Si les bourreaux sont africains, les victimes le sont également »

Sidiki Kaba reconnaît aussi qu’il est difficile de donner tort à ceux qui pensent que la CPI est contre l’Afrique avec de nombreux mandats d’arrêt dans des pays africains.

Il souligne que la justice pénale internationale ne s’intéresse pas qu’au continent africain, citant en exemple le Tribunal international pour l’ex-Yougoslavie ou les Chambres extraordinaires au sein des tribunaux cambodgiens. Il estime aussi que le mandat d’arrêt de la CPI contre le Président soudanais, perçu par l’Union africaine comme une volonté de domination des « blancs », constitue une mauvaise lecture de l’histoire.

« Ce n’est pas le premier chef d’Etat en exercice à avoir été inculpé. Le premier était le président serbe Slobodan Milosevic », rappelle-t-il. Pour lui, la justice internationale doit être juste pour être crédible même s’il y a toujours le sentiment que certains y échappent alors que d’autres la subissent. Concernant l’Afrique, Sidiki Kaba souligne le paradoxe qui fait que ce sont les gouvernements en RCA, en RDC ou en Ouganda qui ont porté plainte et demandé à la CPI des enquêtes sur les crimes de masse commis sur leurs territoires. Mais qu’il y a aussi une manipulation de l’opinion publique par certains dirigeants africains. « N’oublions pas que si les bourreaux sont africains, les victimes le sont également », souligne-t-il. Pour les auteurs du numéro spécial, l’histoire de la justice internationale, de Nuremberg (procès des nazis) à la Haye, a permis de dégager quelques principes forts pour la bonne conduite, l’efficacité et la légitimité des procès internationaux, soit l’équité, la place des victimes et la sensibilisation, et éviter ainsi les accusation de justice à « double vitesse ».

Marie Joannidis

1 commentaire

Vos commentaires

  • 6 juillet 2011 à 10:46 | jobang (#3812)

    c’est une mascarade cette justice internationale, c’est une sorte de justice au service de l’impérialisme. Quand on sait que derrière toutes les génocides, surtout en afrique, il y avait toujours la main des occidentaux, et que ce sont seulement les africains qui devaient en répondre de ces actes. Tant qu’aucuns occidentaux (à part la Serbie) ne seront traduits devant cette cour, celle ci ne sera jamais crédible.

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