Les trois personnes interrogées dans la rue de Faravohitra, ne sont pas contre la malgachisation de l’enseignement primaire. Au contraire, ils sont ravis, selon leurs affirmations...
Ranaivo, un paysan d’Ambatolampy, de passage à Antananarivo. Il accueille favorablement la malgachisation de l’enseignement primaire.
• Madagascar Tribune : Que pensez-vous de la malgachisation de l’enseignement primaire ?
– Ranaivo : « C’est une bonne chose de faite. Les enfants pourront ainsi faire un retour aux sources, pour savoir et vivre la vraie sagesse malgache, une sagesse à l’ancienne. Les enfants ont besoin de revenir à la source, pour retrouver la sagesse de nos ancêtres ».
• Mais est-ce que cette malgachisation ne va pas détruire l’avenir de ces enfants malgaches ?
– « Je ne crois pas. Au contraire, ils pourraient ainsi s’épanouir en connaissant leur vraie identité. Ils peuvent aussi se communiquer librement s’ils utilisent leur langue maternelle ».
• Mais lorsqu’ils vont entrer dans le monde du travail, ils seront obligés de savoir lire et écrire le Français, que conseillez-vous ?
– « Je suis vraiment déçu par le monde du travail à Madagascar. Pourquoi en France, personne n’oblige les demandeurs d’emploi à rédiger en malgache, et à Madagascar, on oblige les demandeurs d’emplois à rédiger en français ».
Perline, un passant dans le quartier de Faravohitra, elle approuve aussi le retour de la malgachisation au niveau du primaire. « C’est un moyen pour prendre soin de la culture malgache », d’après elle.
• Madagascar Tribune : A quoi va vous servir la malgachisation selon vous ?
– Perline : « Cela permet d’inculquer la vraie culture malgache chez les jeunes générations, depuis la base de leurs éducations ».
• Mais est-ce qu’il n’y aurait pas un risque à courir pour les jeunes malgachisés ?
– « Je ne vois pas quel risque. La mise en valeur de la langue maternelle n’empêche pas les enfants de connaître et de maîtriser les langues étrangères. À preuve, j’étais victime de la malgachisation, mais je sais écrire en français des demandes d’emploi ».
Rajery, un autre passant dans le quartier de Faravohitra. Il approuve aussi la mise en valeur de la langue maternelle au niveau de l’enseignement primaire. Mais il trouve que la réforme est arrivée un peu précipitamment.
• Madagascar Tribune : Que pouvez-vous dire à propos de la malgachisation de l’enseignement primaire ?
– Rajery : « Il y a tant de chose à raconter sur ce sujet. Mais je trouve que c’est seulement dans sa langue maternelle que les enfants peuvent s’épanouir. D’ailleurs, c’est une norme internationale. Mais il y a des gens qui se trompent à propos des termes techniques. Nous ne sommes pas obligés de traduire les termes techniques ».
• Pourquoi dites-vous cela ?
– « Examinons seulement le cas de la langue française. Le terme Démocratie, ou psychologie ne sont pas d’origine française. Il y a aussi le terme leadership qui n’a pas de traduction en Français ».
Recueilli par Manjaka Hery