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Société

Carrière d’Ambatomaro

60% des casseurs de pierres sont des femmes

samedi 8 mars 2008 |  1033 visites  | Nivo T. A.

Bien que la besogne aux carrières soit dure, cela n’empêche pas les sexes dits « faibles » de s’y mettre. Que la vie est dure ! Le travail de pierres présente des dangers, surtout pour les femmes et les enfants. Pour ne parler que la carrière d’Ambatomaro, dans le district du 5 Arrondissement, la main d’œuvre féminine représente 60% des casseurs de pierres.

Selon Thierry Rakotomalala, président de FIMPIVAFA (Association des exploitants de pierres d’Ambatomaro-Ampasambazimba), les employés dans cette carrière comptent environ 1.000 dont 600 sont des femmes, âgées de 18 à 60 ans. La grande majorité de ces femmes sont des veuves ou abandonnées par leurs maris.

Ar 1.800 à Ar 3.600 de salaire par jour

Les casseurs de pierres à la carrière d’Ambatomaro travaillent de 7 h du matin à 18 h du soir, soit 11 heures par jour, pour un salaire d’environ Ar 1800 à Ar 3.600 selon la quantité des produits travaillés.

Une jeune femme de 33 ans, mère de deux enfants, Ramamonjisoa Lydie Harivelo, qui a travailla durant 17 ans dans le même lieu donne ici un témoignage incroyable mais vrai : « J’ai commencé ici à l’âge de 16 ans. J’en ai actuellement 33 ans, c’est-à-dire, je suis ici matin et soir durant 17 ans. Cinq membres de la famille dont ma mère et mon père passent encore leur temps ici pour gagner la vie. C’est dire que plus, on fait un boulot avec une volonté for intérieure, moins on constate des difficultés. Et qui sait, si mes enfants vont encore travailler au moment où ils auraient atteint l’âge de travailler. « Compte tenu du niveau intellectuel qui laisse à désirer bien entendu, on est obligé d’opter pour un travail facile et partant, un argent facile. Ne dit-on pas qu’il vaut mieux peu que rien ! ».

Une autre mère de famille de 52 ans, Razafindrafara Joséphine, elle aussi, n’hésite pas à avancer qu’il s’agit d’un petit métier (allusion à la casse de pierres) mais assure quand même les non moins petits repas quotidiens pour une famille comme la nôtre qui se débat quotidiennement dans la vie. « Je gagne ici Ar 3.000 par jour à condition que j’arrive à remplir trois « gamanta » (demi-fût plus connu dans la préparation des bétons). J’ai travaillé comme « bonne » auparavant mais j’ai constaté que j’ai eu du mal à boucler le mois donc je préfère travailler ici. Mon fils qui est déjà père d’un enfant m’emboîte les pas pour gagner au minimum Ar 3.600 par jour », témoigne t-elle.

La plupart de nos interlocutrices, au cours de cet entretien à la carrière d’Ambatomaro, sont soit des femmes abandonnées soit des veuves ou encore des divorcées, pour une raison ou pour une autre. Bref, elles se battent pour la survie car elles ont chacune des enfants à élever. Puisque cette interview tombe le 8 mars, Journée Mondiale de la Femme, il n’est pas superflu d’affirmer ici que ces braves femmes prennent à bras le corps leurs responsabilités pour remonter la pente.

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