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Société

Filière pêche

500 000 petits pêcheurs de Madagascar menacés

mardi 31 juillet 2018 | Arena R.

Hermany Emoantra, pêcheur d’Anakao, Toliara, et non moins président national de MIHARI, un réseau regroupant les Aires Marines Gérées Localement (AMGL), avait témoigné que les eaux surexploitées deviennent comme malades. Il faudra alors prendre des mesures afin de résoudre les problèmes qui menacent la survie des 500 000 petits pêcheurs non seulement dans le Sud, mais à travers Madagascar.

S’exprimant au nom des communautés de pêcheurs de la Grande île, Emoantra a demandé la mise en place des zones de pêches réservées aux petits pêcheurs, pour un meilleur équilibre entre la petite pêche et la pêche industrielle. « Cela nous permettrait de vivre en harmonie avec les chalutiers industriels, de freiner la dégradation des habitats marins de Madagascar et d’assurer une meilleure gestion des ressources marines », a-t-il expliqué.

La demande de zones de pêches exclusives n’est pas nouvelle. En juillet 2017, 173 représentants de petits pêcheurs venant de toutes les côtes du pays se sont rassemblés en Forum National du réseau MIHARI à Fort-Dauphin et ont adopté par un vote formel une motion adressée au gouvernement, demandant la mise en place de telles zones.

En parallèle, le réseau MIHARI dont Emoantra dirige s’est engagé à poursuivre son travail avec les communautés pour qu’elles abandonnent certaines pratiques non responsables, notamment l’emploi de moustiquaires pour la pêche.Le réseau, soutenu par Blue Ventures, l’ambassade de Grande-Bretagne et l’ambassade d’Allemagne, a demandé au ministre des Ressources halieutiques et de la pêche d’avancer dans la mise en œuvre de cette motion.

En réponse, Augustin Andriamananoro a confirmé que de son point de vue il est grand temps d’agir. Il s’est alors engagé à soutenir l’adoption de deux décrets dans les prochaines semaines. Ils devront concerner l’établissement du principe de zones de pêche exclusives et la mise sur pied une commission mixte pour la définition de ces zones. « Cela permettra une réglementation plus efficace et plus équitable des zones de pêche, sur un plan social, économique et environnemental. »

Le ministre des Ressources halieutiques et de la pêche croit en une gestion équitable des ressources marines où il y a de la place pour tout le monde, avec une définition claire des droits et des devoirs de tous les pêcheurs. Il a fermement encouragé l’ouverture d’un dialogue franc et honnête entre les secteurs de la petite pêche et de la pêche industrielle pour mieux comprendre les défis, les expériences et les pratiques de chacun.

Vatosoa Rakotondrazafy, coordinatrice nationale du réseau MIHARI a souligné que « la déclaration du ministre est la meilleure nouvelle que nous ayons eue à communiquer aux petits pêcheurs cette année. C’est une avancée importante pour notre mission, qui est d’assurer un futur meilleur pour les communautés de pêcheurs de Madagascar ».

72% de la production de pêche du pays proviennent de la pêche artisanale (Le Manach et al 2012), les petits pêcheurs ne disposent pas encore de droits de pêche exclusifs sur les zones côtières dont ils dépendent pour leurs moyens de subsistance et leur sécurité alimentaire. Même les Aires Marines Gérées Localement (AMGL) ne sont pas protégées par la loi, alors que les petits pêcheurs y font de grands efforts pour une bonne gestion de la pêche, avec le soutien des organisations de conservation et des bailleurs de fonds.

Ce vide juridique est d’autant plus problématique que les ressources marines sont la source principale de protéines pour ces populations, qui sont dans une grande pauvreté et sont très vulnérables aux changements climatiques. Les villages de pêcheurs sont très souvent confrontés à la concurrence directe des navires industriels, y compris au cœur des AMGL.

8 commentaires

Vos commentaires

  • 31 juillet 2018 à 09:55 | râleur (#3702)

    attention, il ne faut pas mélanger les bons sentiments (les petits contre les gros pêcheurs)

    la surexploitation des ressources viennent souvent des petits pêcherus qui ramassent les juvéniles (les petits poisson ou crustacés) qui n’ont pas eu le temps de se reproduire avant d’être collecté

    Combien de fois on a dit au petit pêcheurs de ne as vendre de langoustes ovées (avec des oeufs) mais ils n’écoutent jamais car ils ne voient que le gain du jour.

    Idem pour l"utilisation des filets avec des mailles qui ne laissent rien passer. Avec de telles méthodes, on tarit les ressources en moins d’une génération

    Vous y ajoutez le fait que les habitants de bord de mer (souvent donc des petits pêcheurs) utilisent les mangroves comme ressource en bois de chauffe ou de construction. Or, on sait que les mangroves les principales zones de frai de bcp d’espèces marines

    En gros et comme d’hab, les politiques caressent les gens dans le sens du poil et non dans le sen de leur cerveau

    Les ONG comme MIHARI déensent plus d’argent dans des conéfrences, ateliers et déplacements de ces cadres (souvent étrangers) qu’en temps donnés pour expliquer aux gens le fondement des choses. Le fait de dire que ce sont les gros pêcheurs qui sont les seuls responsables facilitent la vie mais n’est pas la bonne solution

    • 31 juillet 2018 à 10:36 | varatraza (#6860) répond à râleur

      Habitant un village de pêcheurs depuis 16 ans au Nord de Mada, je confirme tout ce que vous dites, certains petits pêcheurs locaux exploitent la ressource de façon totalement irresponsable, certains allant même jusqu’à dire, je cite :« Toi, là, tu me demande ce que mangera mon fils dans l’avenir, je m’en fous de vider la mer, je lui laisserai une maison en dur, de bonnes études, et il sera avocat, ou docteur, ou député, ou douanier, et il mangera de la viande tous les jours ! »...

    • 31 juillet 2018 à 11:33 | RAMBO (#7290) répond à râleur

      Râleur... je préfère la version originale qui suit ...meilleure que la Queue de Langoustes. ( queue veut dire l’organe qui cache le sexe des langoustes...définition « râleurienne ».

      Attention !.. il ne faut pas mélanger les bons sentiments (les petits contre les gros pêcheurs)
      la surexploitation des ressources viennent souvent des petits pêcherus qui ramassent les juvéniles (les petits poisson ou crustacés) qui n’ont pas eu le temps de se reproduire avant d’être collecté. C’est devenu un sport national de tromper les autorités de l’Etat comme dans tous les domaines dans ce pays. On râle, on râle, on râle avec fierté mais on ne propose rien et souvent on ne veut rien changer quitte à procéder à une suicide collective. C’est toujours l’Etat le responsable et le Président Hery Rajaonarimampianina l’origine de de tous les maux, le bouc émissaire quoi ! Surtout pour les Andafy frustrés de ne pas pouvoir voter.
      Combien de fois on a dit au petit pêcheurs de ne pas vendre de langoustes ovées (avec des oeufs) mais ils n’écoutent jamais, jamais, jamais mais ils savent faire une chose : râler, râler, râler toujours râler... car ils ne voient que le gain du jour. Et c’est toujours la faute de l’Etat de ne pas suffisamment donner des leçons de pêche à ces pauvres Gasy.
      Idem pour l« utilisation des filets avec des mailles qui ne laissent rien passer. Avec de telles méthodes, on tarit les ressources en moins d’une génération. Et pourtant en politique, il faudrait bien un filet de ce genre à Bianco pour ne pas laisser filet les » gros poissons". Le Bianco doit apprendre aux pêcheurs Gasy comment attraper les gros et laisser filer les petits poissons ou mieux l’inverse
      Vous y ajoutez le fait que les habitants de bord de mer (souvent donc des petits pêcheurs) utilisent les mangroves comme ressource en bois de chauffe ou de construction. Or, on sait que les mangroves les principales zones de frai de bcp d’espèces marines
      En gros et comme d’hab, les politiques caressent les gens dans le sens du poil et non dans le sens de leur cerveau ou bien là il fallait pour réveiller leur détente et leur plaisir.
      Le nouveau ministre de la pêche Augustin Andriamananoro non moins bras droit de Rajoelina organise des déplacements de ses cadres (souvent étrangers) qu’en temps donnés pour expliquer aux gens le fondement des choses. Le fait de dire que ce sont les gros pêcheurs et l’Etat et le Président Hery Rajaonarimampianina qui sont les seuls responsables facilitent la vie mais n’est pas la bonne solution.

      Version originale revue et corrigée.

    • 31 juillet 2018 à 14:10 | tsirah (#10314) répond à râleur

      tsy hitako izay maha diso anao ramose raleur ; ary matoa anie tsy nahazo licence ny petit pecheur dia tsy manara dalana izy ireo eee !!!! tany misy lalana madagasikara ka mila manaraka lalana isika vahoaka tsy misy akanavaka raha tena tia tanindrazana isika, mba tsy hanimba sy hamotika intsony ny zavaboahary sy tontolo iainana eto amin’ny firenena

  • 31 juillet 2018 à 10:49 | Albatros (#234)

    @ Râleur

    Bonjour !.

    Je partage votre analyse, mais nous ne devons pas oublier que si les « petits » pêcheurs utilisent parfois des méthodes qui ne favorisent pas la reproduction des ressources, c’est essentiellement pour.... survivre !.
    Alors que les multinationales de la Pêche (toujours étrangères en ce qui concerne Madagascar !) le font pour augmenter les profits de leurs actionnaires.

    J’aimerai aussi savoir avec quels moyens, les Autorités malgaches, comptent contrôler ces Zones Réservées !.

  • 31 juillet 2018 à 13:42 | arsonist (#10169)

    Et la pêche en eaux douces en Imerina, alors ?

    Les marakely de l’Imerina ont déjà totalement disparu.
    Même dans les eaux du lac Itasy on n’en trouve plus.

    Les trondro gasy sont en voie de disparition.
    Il est rare que l’on en trouve actuellement sur les marchés.
    Et les rares que l’on y trouve sont de taille de plus en plus petite.

    Les crabes du Betsimitatatra sont devenus très rares aussi.
    De toute façon que reste-t-il actuellement des marais et rizières du Betsimitatatra, leur territoire ?

    Il y a aussi de moins en moins de pirina, ce tout petit poisson qui vit en bande et dont la présence est révélateur de la pureté de l’eau dans laquelle il vit.

    Bien évidemment vous avez le droit d’apprécier les black bass, carpe, tilapia, fibata, fozaorana (!) et que sais-je encore ...
    Mais pour le « Merina de partout et de nulle part » que je suis, quand je sens ce goût unique du trondro gasy dans ma bouche, alors d’innombrables douces images sortent de mes souvenirs et semblent défiler devant mes yeux.

    • 31 juillet 2018 à 17:01 | LeFou (#10163) répond à arsonist

      Le marakely est en voie de disparition depuis bien longtemps, le bulletin piscicole de 1960 en donne la raison : la carpe miroir introduite en 1914 fouille les eaux calmes en recherche de nourriture et des boues fines recouvrent les oeufs du marakely provoquant leur asphyxie.

    • 31 juillet 2018 à 20:19 | arsonist (#10169) répond à arsonist

      Merci pour l’info, Lefou !
      Pourvu que le trondro gasy ne disparaisse pas lui aussi !
      Pour vous remercier, voici un lien :

      Je me souviens vaguement d’avoir vu un ou deux spécimens de marakely quand j’étais petit.
      Mais à l’époque personne ne m’avait dit qu’ils étaient en voie de disparition.
      Et même si quelqu’un me l’avait dit, je ne suis pas sûr que j’aurais compris ce que cela veut dire.
      J’étais encore trop petit à cette époque.

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