Facebook Twitter Google+ Les dernières actualités
jeudi 25 avril 2024
Antananarivo | 09h11
 

Editorial

3ème mandat

vendredi 2 mai 2008 | R. C.

« La bouche parle de l’abondance du cœur ». Cet extrait de l’Evangile de Saint Jean sied à merveille sur ce passage de la déclaration du chef de l’Etat mercredi lors de la présentation de la composition du gouvernement. Ravalomanana Marc vient en effet de faire acte de candidature devant le gouvernement et des journalistes, donc devant la Nation toute entière . Il s’agit bien évidemment d’une troisième candidature pour un troisième mandat à la tête de l’Etat. A l’entendre, cette question a dû tarauder l’esprit présidentiel depuis trop longtemps. Maintenant, elle est sur la place publique. Tout le monde en parlera à coup sûr à partir de ce jour. Elle relèguera au second plan tout le reste, y compris le Map, la composition du futur bureau permanent du Sénat, la crise alimentaire. Bref, tous les sujets d’actualité. Ravalomanana Marc est officiellement candidat à sa propre succession en décembre 2001. La Constitution le lui permet en stipulant en son article 45 que « le président est élu au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans, il est rééligible deux fois ». Ce qui aux yeux des constitutionnalistes signifie qu’un président en exercice peut accomplir trois mandat de quinze ans.

Le pouvoir corrompt

Ravalomanana Marc reste dans son droit. En 2011, il aura d’ailleurs 62 ans. Dans la force de l’âge ou l’âge de la sagesse. Seulement, cette annonce va mettre un terme prématurément à la sourde guerre de chefs qui mine son parti. Elle va obligatoirement mettre en sourdine les ambitions déclarées ici et là. Elle diffère aussi aux calendes grecques l’éclosion des dauphins et des Numéros Deux putatifs. D’ici 2011, le chef de l’Etat demeure le seul maître à bord du voilier Tim avec comme capitaine Ravalomanana Marc et comme feuille de route le Map. Tous les autres attendront. Du côté de l’opposition, elle sait maintenant à qui et sur qui concentrer ses attaques. Les membres du gouvernement, les sénateurs, les députés, les adhérents du Tim restent respectivement des figurants de la première, de la seconde, de la troisième et de la quatrième zone. L’unique et principal acteur détenant le rôle central étant le chef de l’Etat lui-même. Deux stratégies s’offrent à elle devant cette perspective : le « mano a mano » ou « l’angaredona ». Le combat d’homme à homme l’obligera à choisir un chef, un leader capable de rivaliser avec le président en exercice sur tous les plans : politique, financier, appuis extérieurs et légitimité. La seconde option de « l’angaredona », par contre, l’oblige à jouer obligatoirement collectif. Avec ce que cela suppose de discipline et d’esprit d’équipe sans faille. Aux uns et aux autres, suggérons modestement cette sagesse chinoise : « Au-delà de dix ans, le pouvoir corrompt ».

Publicité




Newsletter

[ Flux RSS ]

Suivez-nous

Madagascar-Tribune sur FACEBOOK  Madagascar-Tribune sur TWITTER  Madagascar-Tribune sur GOOGLE +  Madagascar-Tribune RSS