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Editorial

26 juin (j-1)

mercredi 25 juin 2008 | R. C.

La grande île célèbre demain l’un des 26 juin le plus pourri de son histoire. Jamais dans l’histoire politique du pays, la fête de l’Indépendance n’a été aussi marquée par une sourde tension politique, sociale et économique comme celle d’aujourd’hui. Le pouvoir et l’opposition jouent dans la surenchère et ne veulent la trêve des confiseurs que le moment exige. Jamais aussi, on n’a vu un chef d’Etat s’attaquer si vigoureusement à une opposition dont chacun connaît pourtant les limites et les faiblesses. Inhabituelles, ces charges présidentielles contre ses opposants surprennent par la violence des propos utilisés et les menaces proférées. Inattendus aussi ces assauts de Ravalomanana Marc à l’endroit de ceux qui contestent sa légitimité et sa politique. En effet, depuis son accession à la présidence de la République, il se livre rarement à cet exercice qu’il laisse volontiers à son conseiller politique. Depuis cette année, et plus particulièrement depuis trois mois, les rôles sont inversés. C’est le chef de l’Etat en personne qui monte sur la ligne de front. Tel un sniper, il flingue un à un ses adversaires politiques déchargeant du coup Moxe Ramandimbilahatra de la basse besogne. Ce dernier prend d’ailleurs de la hauteur après avoir été nommé sénateur dans le quota présidentiel.

Résistance

De son côté, l’opposition, toujours divisée, s’en prend au pouvoir par à coup. En dépit d’une absence évidente de plan d’attaque et d’organisation, elle fait feu de tout bois, même des bois verts. Sa décision de « sensibiliser dans les provinces » montre qu’elle tourne en rond et qu’elle peine à trouver le bon angle d’attaque. Mais la question se pose comment elle fait pour tenir le coup de boutoir du pouvoir. En fait, les effets des attaques présidentielles sont multipliés par milliers parce qu’elles sont relayées abondamment par une partie de la presse qui lui est inféodée. Ce qui n’est pas le cas des opposants dont les contre-offensives sont minorées du fait qu’elles restent circonscrites dans les Régions où les médias privés ont accès. Par ailleurs, l’opposition est aussi affaiblie par quelques uns de ses éléments qui ont mauvaise presse. Il n’en demeure pas moins que la résistance de cette opposition est maintenant ralliée par une grande partie du secteur privé. Lequel pour l’heure se tait, soit par opportunisme, soit par peur des représailles. Du coup, le 26 juin en pâtit. L’ambiance est plus que jamais délétère et si fête il y aura, le cœur sera forcément ailleurs.

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