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Antananarivo | 22h15
 

Editorial

26 juin (4)

mardi 24 juin 2008 | R. C.

Fête de l’Indépendance ou Fête Nationale ? Pour beaucoup, le 26 juin célèbre les deux à la fois. La traduction en malgache entretient d’ailleurs le doute sur le sujet. Parfois, les gens parlent de « Fetin’ny Fahaleovantena » ou fête de l’indépendance. Parfois, ils évoquent la Fête Nationale ou « Fetim- pirenena ». Les calendriers édités dans le pays témoignent de cette confusion. Le calendrier de bureau édition 2008 du diocèse d’Antananarivo fait mention de « Fetim- pirenena » (Fête Nationale) tandis que l’agenda 2008 imprimé par MSM indique Fête de l’Indépendance ou plus exactement « Jour de l’Indépendance ». En réalité, la date du 26 juin commémore le retour de l’Indépendance, octroyée par la France après 64 ans de protectorat, puis de colonisation. A ce titre, elle n’est pas la Fête Nationale du pays. D’aucuns seraient tentés de dire que c’est bonnet blanc et blanc bonnet. Eh bien, non ! La Nation précède son indépendance. A ce titre, elle n’a fait que recouvrir sa liberté, violée et bafouée par la France en 1896.

Nation souveraine

Dès lors, comme l’indépendance est fêtée à l’échelle nationale le 26 juin, la question se pose si le temps n’était pas venu de célébrer également la Nation en tant que telle, à une autre date dans le calendrier. Avec jour férié, chômé et fêté. Un jour de commémoration séparée et différente de celui de la fête de l’Indépendance. Jadis, le mois de l’ Alahamady et plus particulièrement l’Alahamadibe fait office de fête nationale. Avec le temps, cette fête a évolué pour se faire appeler « Fandroana » notamment dans l’Imerina. Elle coïncide avec le premier jour du premier mois du calendrier lunaire ou luno-solaire. Généralement, elle correspond au début des récoltes de riz. Mais ce retour en arrière risque de réveiller de vieux souvenirs car la colonisation a tout fait pour que tout ce qui unit les Malgaches devient un facteur de division. Du coup, en Nation souveraine et « indépendante », les Malgaches, si ça les amusent, devraient se mettre d’accord afin de dénicher dans le calendrier un « jour de consensus » pour exalter la Nation.

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