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mercredi 18 juin 2025
Antananarivo | 12h31
 

Société

R. E. Sage–femme dans un hôpital public

10 000 accouchements en 30 ans

mardi 29 avril 2008 |  909 visites 

R.E veut être appelée par ses initiales. Agée d’une cinquantaine d’année, elle est sage-femme dans un hôpital public à Antananarivo. A la veille de la célébration de la « Journée mondiale des sages-femmes » qui aura lieu le 5 mai, elle raconte sa vie professionnelle.

Madagascar Tribune : Combien d’accouchements avez-vous réalisé jusqu’ici ?

 R. E. : « Je n’ai pas le chiffre exact. Je dirai plus de 10 000 accouchements ».

Depuis quand exercez-vous ce métier de sage-femme ?

 « Cela fait maintenant 31 ans. Je me suis occupée des accouchements, seulement, pendant les 25 premières années. Ensuite, j’ai été affectée dans l’administration et je gère des papiers administratifs. Mais, mes collègues peuvent toujours m’appeler si elles veulent une assistance ».

Comment êtes-vous devenue sage-femme ?

 « A vrai dire, le métier de sage-femme n’est pas ma vocation. Je n’y pensais même pas. Je m’y suis engagée car c’est le seul concours que j’ai réussi. C’était en 1977 ».

Pouvez-vous vous expliquer davantage ?

 « J’ai été en classe de Première. Je n’ai pas réussi mon pré-bacc. A l’époque, en 1975, 1976, on ne pouvais pas accéder en Terminale sans passer par cet examen officiel. J’ai redoublé cette classe. Mes parents n’ont pas eu suffisamment les moyens financiers pour payer mes frais de scolarité. Alors, j’ai décidé de me présenter à tous les concours administratifs qui nécessitent un diplôme de Bepc. Parmi les concours auxquels j’ai participé, figure le concours d’entrée à l’Ecole de sage-femme. J’ai été admise ».

Comme vous l’avez dit, ce n’est pas votre vocation. Pourtant, vous vous êtes lancée dans le métier. Pourquoi ?

 « En fait, je ne suis intéressée que lorsque j’ai été dans le bain ». « L’appétit vient en mangeant ». Au fur et à mesure, j’aime le métier. J’aime les bébés. Je suis passionnée ».

Comment vous avez vécu les premiers jours où vous avez pris votre fonction en tant que sage-femme ?

 « Je vous dis franchement : j’ai eu peur. A l’école, nous avons été assistés par nos enseignants quand nous sommes entrés à la salle d’accouchement. Une fois dans le métier, on est seul. Il n’y a personne qui vous aide. Evidemment, en cas de difficultés, je peux appeler le médecin qui se trouve à côté ».

Recueilli par Herimanda R.