Facebook Twitter Google+ Les dernières actualités
vendredi 26 avril 2024
Antananarivo | 18h37
 

Répondre à un commentaire

15 septembre 2017 à 17:59 | diego (#531)

Bonjour,

Que les politiciens et les responsables politiques malgaches le veuillent ou pas, ils ne peuvent pas faire l’économie, ou éviter comme ils ont toujours fait jusqu’à aujourd’hui, de ne pas articuler sérieusement les problèmes touchant l’État, les Institutions, la Constitution, le droit dans leur pays et surtout les processus électoraux. Autrement dit, qu’ils s’expriment sérieusement sur le problème constitutionnel à Madagascar.

Il est tout simplement inimaginable qu’un pays dans lequel l’État et les Institutions sont affaiblis et le droit est bafoué par ceux qui détiennent le pouvoir connaisse une stabilité politique et un développement économique. Les Malgaches éduqués et les élites du pays semblent l’oublier que la stabilité politique et le développement économique ne pourraient se produire et acquis un jour que lorsque le pays a une stabilité constitutionnelle. Autrement dit, que la Constitution et le droit sont respectés dans le pays.

Je ne peux pas m’empêcher de sourire quand j’entends que tout le monde semble être atteint de la fièvre constitutionnelle depuis quelque temps, c’est tant mieux !!!! Le droit, comme l’éducation et l’économie, n’est pas un sujet à polémique, mais il exige quelques connaissances pour ne pas taper à côté et raconter des âneries, les politiciens en sont spécialistes.

Pour les étudiants et les jeunes Malgaches, c’est à eux qu’il faut surtout s’adresser, ils sont l’avenir du pays, la Constitution c’est quoi ? Les jeunes Malgaches ne sont pas responsables des errements politiques des dirigeants successifs qui se sont amusés à bafouer la Constitution, entrainant leur pays dans le 5e dernier rang des 25 pays les plus pauvres de la planète aujourd’hui. Mais pour sortir de la misère, ils sont, à Madagascar, dans l’obligation de connaitre le droit, pour pouvoir défendre légalement leurs droits. Que cette jeunesse ne tombe dans le piège qu’on lui tend tout le jour, pour dénigrer son pays, que le pays ne puisse pas sortir de la pauvreté, que le pays n’a plus rien pour sortir de la pauvreté et de l’instabilité, c’est faux !

Madagascar a un système politique enviable et a les moyens politiques pour retrouver la stabilité constitutionnelle et un développement économie assez rapide, mais les minorités, souvent invisibles, derrière les rideaux pour faire danser les politiciens devenus des marionnettes, empêchent les politiciens d’utiliser le système politique et de s’appuyer sur le droit et les appareils de l’État pour sortir le pays de la misère.

La première chose à faire, pour ne pas tomber dans les pièges des 2002, 2009 et 2014, il faut maitriser le droit et connaitre ce que la Constitution ? C’est quoi ? À quoi elle sert et à qui elle s’adresse ? Tout le monde qui a fait le droit doit connaitre par coeur :

- « la Constitution est la loi, au sens large, ayant pour objet de régir l’organisation de l’État, c’est à dire, pouvoirs législatif, exécutif, judiciaire, et son fonctionnement, c’est à dire, prérogatives des divers organes et rapports entre eux ».

Et quels sont, constitutionnellement, les rôles des pouvoirs, législatif, exécutif et judiciaire. En fait, c’est le coeur du problème à Madagascar, et d’une manière générale, en Afrique où on a vu ces dernières années les régimes en place se donnent la liberté de tripatouiller la Constitution de leur pays.

La Constitution est un standard pour tous les pays, c’est universel. Qu’est-ce qu’elle nous dit et nous apprend, là aussi, c’est universel :

- Aucun texte ne peut s’avérer contraire à la Constitution ;

- L’organe chargé du contrôle de la légalité est le Conseil Constitutionnel ;

- Le président de la République, le Prémier Ministre, le président du Sénat, le président de l’Assemblée Nationale, les députés, les sénateurs peuvent déférer au Conseil Constitutionnel un texte, non encore entré en vigueur, qu’ils estiment contraire à la Constitution, y compris son préambule.

Au boulot, ils ont plus d’un an avant les prochaines élections !!!

Une disposition déclarée inconstitutionnelle ne peut être ni promulguée ni mise en application !

Mr R. Hery devrait donc bien observer la Constitution. Il n’y a rien d’inconstitutionnel d’organiser un référendum du moment que la Constitution soit respectée. Mais visiblement, le président n’a plus aucune marge politique. Il ne peut que s’en prendre qu’à lui même. Il avait cinq ans pour reformer ou mettre l’ordre et de renforcer l’État et les Institutions de son pays. Non seulement, la IV République sur laquelle Mr R. Hery s’assoit ne ressemble à rien, elle est née sous une transition illégale, inconstitutionnelle, il le sait fort bien, mais le président se laisserait convaincre par des juristes intellectuellement peu fiables :

- les partis politiques malgaches, les leaders politiques et Mr R. Hery et ses alliés devraient se souvenir que le Conseil Constitutionnel malgache a été incapable de mettre fin à la crise de 2002, 2009, et n’a rien fait pour empêcher l’organisation des élections, inconstitutionnelles de 2014 ;

- et les Institutions judiciaires du pays ont mis en prison des politiciens, officier de l’Armée et renvoyer deux présidents malgaches en exil.

Que la classe politique, l’Armée et les responsables politiques dans le pays s’en souviennent !

Publicité




Newsletter

[ Flux RSS ]

Suivez-nous

Madagascar-Tribune sur FACEBOOK  Madagascar-Tribune sur TWITTER  Madagascar-Tribune sur GOOGLE +  Madagascar-Tribune RSS