Il n’y a que 18 interprètes de la langue des signes à Madagascar. Alors que le nombre de personnes atteintes de la surdité est estimé à 170 000. D’un simple calcul, un interprète pour 9 400 sourds. Parmi ces interprètes figure Haingo Clara Rakotomalala. Elle raconte sa vie professionnelle. « Je ne suis pas devenue interprète de la langue de signes par hasard. Mes frères aînés sont sourds. De ce fait, je me suis décidée à les aider. En 2005, je me suis inscrite à la Fédération des personnes sourdes pour apprendre la langue des signes utilisés par les sourds. En 2006, j’ai continué mes études sur cette langue à l’Estiim (Engineering School of Tourism, Informatics, Interpretership and Management) aux 67 ha. Un an après, j’ai pu assurer l’interprétariat ».
- Passion
Vendredi denier, on l’a vue à l’Espace d’Handicap à Ambohijatovo en train de communiquer avec un jeune homme assis sur une chaise. Haingo se met debout et ne dit aucun mot. On remarque seulement sa bouche qui est, tantôt ouverte et tantôt fermée. Elle a fait surtout des gestes avec ses mains. A force de suivre ses mouvements, on comprend que l’homme avec qui Haingo discute est atteint de surdité. Quelquefois, cette jeune interprète fait face à des difficultés dans son métier. « Parfois, les gens parlent très vite. Je ne parviens pas à les suivre. Il faut du temps assez large pour traduire la parole qui est prononcée en un temps très court ». Selon Haingo, les Malagasy ont leur propre langue de signes
« Elle est différente de celle qui est utilisée par d’autres pays. Je veux dire que ce n’est pas universel. Lorsque les débats sont en français ou en d’autres langues, je les traduis d‘abord mentalement en langue malagasy. Après, je les transcris en langue de signes malagasy ». Comme tous les métiers, celui d’interprète demande aussi de la passion. D’ailleurs, il n’est pas très rémunérateur. Peut-être, c’est une des raisons pour lesquelles les jeunes sont peu intéressés.