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Société

Nosy Be

Quand le déclin économique mène à la prostitution

jeudi 2 décembre 2010 |  4856 visites  | Mona M.

À Nosy Be, c’est probablement le programme d’ajustement structurel dans les années 90 qui, avec les licenciements à grande échelle qu’il a provoqués, a entraîné l’essor de la prostitution à l’usage des étrangers. Lors de la fermeture de la distillerie de rhum par exemple, « environ 1 300 personnes ont perdu leur emploi et si vous estimez que chaque employé à cinq personnes ou plus à charge, vous pouvez voir les effets », a déclaré Jocelyn Gabriel, membre du réseau de protection qui lutte contre le travail sexuel. Un autre phénomène a accéléré les choses : en 1990, le gouvernement a accordé un contrat de pêche au thon à une entreprise japonaise, amenant plus de 20 chalutiers dans les eaux poissonneuses de l’île. « Les pêcheurs japonais avaient de l’argent et c’est là que la prostitution à grande échelle a débuté », a dit à Irin M. Gabriel.

Irin est l’acronyme anglais « nouvelles et analyses humanitaires », un service du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies, qui s’inquiète du phénomène et a publié sur son site, mercredi 1er décembre 2010, un dossier sur cette question. Selon Jean-Claude de Bikiny, un membre de l’administration de l’île, les travailleuses du sexe pourraient représenter environ huit pour cent de la population de Nosy Be, mais ce chiffre baisse ou augmente selon l’importance des saisons touristiques, car beaucoup d’entre elles sont des migrantes, attirées selon M. de Bikiny par « le tourisme et l’opportunité d’avoir un mari blanc ».

Le « succès » de certaines travailleuses du sexe, dont les liaisons avec des ressortissants étrangers les ont transformées en « modèles » possédant une maison, ou voiture, ou les deux, explique M. Gabriel, complique la lutte contre le travail du sexe dans l’un des pays les plus pauvres au monde. Des travailleuses du sexe migrantes rentrant au pays relativement bien pourvues d’argent ont aussi joué un rôle de publicité vivante pour que d’autres viennent sur l’île.

De plus Andoany est habitée par de très jeunes gens originaires des environs. Les enfants d’Ambatozavavy par exemple, une petite communauté de pêcheurs de 1 000 personnes à 18 kilomètres d’Andoany, doivent dès 13 ans achever leur scolarité à Andoany. « Il y a de la violence psychologique à Hellville [Andoany] pour les enfants – ils voient de belles femmes, de belles voitures et de l’argent. Les garçons cherchent un travail, et les filles de l’argent facile, surtout la prostitution », a dit le directeur d’école Edouard Rasolofo à IRIN.

Initiatives de lutte contre le travail du sexe

Des initiatives ont donc été prises contre ces phénomènes. À Andoany, les écoles donnent des cours d’aptitudes à la vie quotidienne qui mettent en garde contre le travail du sexe, tandis que l’école d’Ambatozavavy a été agrandie pour accueillir plus longtemps les enfants, qui pourront à terme rester dans leur communauté jusqu’à leurs 17 ans.

Des actions plus musclées sont menées pour combattre le travail sexuel des enfants. Ainsi, les mineures –ou les jeunes filles sans carte d’identité - qui sortent le soir sont immédiatement conduites au commissariat. De plus, si de nombreux hôtels à Ambatoloaka et dans d’autres endroits à Nosy Be permettent aux clients d’amener des travailleuses du sexe dans leur chambre sans coût supplémentaire, la direction est obligée de vérifier leur carte d’identité pour s’assurer que les femmes ont plus de 18 ans, et les patrouilles de la communauté sont autorisées à vérifier les chambres d’hôtel si on soupçonne que des filles mineures s’y trouvent.

Un réseau de protection sociale a également été mis en œuvre, en réponse au tourisme sexuel. Il comprend des représentants de la police, de la justice, des ONGs, des médecins, des écoles et de l’industrie du tourisme, et il se réunit au moins une fois par mois pour revoir et concevoir des stratégies.

8 commentaires

Vos commentaires

  • 2 décembre 2010 à 13:17 | Jipo (#4988)

    le reseau de protection sociale se réuni une fois par mois ?
    C’est bien , mais c’est du travail qu’il faut leur donner, vous pouvez réunir tous les plus grands spécialites de la planète, passer une bonne apres -midi, une fois par mois devant une THB ou un bon verre de ZAM , mais à ce rythme vous ne résoudrez pas grand chose puisque vous tournez autour du sujet,sans rentrer dedans.Quand on se prostitue, c’est qu’on a envoyé la fierté en vacance, ou jettée dans le bord du chemin, il n’y a que le travail qui peut revaloriser l’humain et quand l’estomac crie famine,il vous pousse à aller chercher l’argent ou il est.
    D’autre part ,c’est bien connu que toutes ces ONG ,à part dépenser ,et jetter l’argent par les fenètres ils ne font que profiter et vivre de la misère.
    Quant aux « Forces de l’ordre », elles connaissent toutes les intéressées, non seulement pour les croiser tous les jours.
    A quand le DEVOIR de RESULTAT imposé à ces Réunions et leurs participants ?, Là ce sera au moins constructif.
    Pendant ces douze reunions annuelle, les douces reunions nocturnes continuent.

  • 2 décembre 2010 à 16:06 | che taranaka (#99)

    sans commentaire..vous avez tout dit..

    Maintenant il faut inventorier les activités possibles hors prostitutions lors de vos réunions...avec des tasses de thé sans le dzama ni de thb !

    • 2 décembre 2010 à 19:44 | Jipo (#4988) répond à che taranaka

      Le problème n’est pas ailleurs, creer des activités pour donner du travail,aux hommes pour le moins, pour ces dames, avec le tourisme(pas sexuel biensur)il y a assez à faire.
      Au bord de la mer, les asiatiques ont trouvé pas mal de solutions,et arrivent à en vivre sans se prostituer.je pourrai vous donner beaucoup d’activités mais quelques requins se jetteraient de suite dessus, pour vous mettre la puce à l’oreille, entre autre, vous qui aimez la pèche ....
      je pense plus précisemment au repeuplement de la faune qu’à son pillage, vous m’avez compris, avec des parc biensur et pourquoi pas egalement la flore je ne vous en dit pas plus ; au bord de l’eau, vous ne vivrez pas de « Via Ferrata » c’est sur .

    • 3 décembre 2010 à 20:10 | Gasy ramaka be (#5012) répond à che taranaka

      D’accord, mais êtes vous prêts à leur payer leurs besoins ? C’est comme partout dans le monde le Sexe = Argent Facile.

    • 4 décembre 2010 à 20:18 | Jipo (#4988) répond à Gasy ramaka be

      payer, leur payer,vous ne savez faire que ça demander...
      C’est exaspérant, qu’ils marchent sur leur propres pieds, au lieu de toujours attendre les chaussures des autres pour le faire, elles marchent toujours mieux, et puisque vous insistez, si vous n’arrivez pas à marcher, nagez, et si vous n’arrivez pas à nager, allez à la pèche, que voulez vous que je vous dise ?, si quelle idée que ce soit est trop difficile, alors continuez avec la solution de facilité,Mais entre se prostituer et aller à la pèche, le choix est encore possible.

  • 2 décembre 2010 à 17:03 | da fily (#2745)

    QUANTIFIER le travail et en sortir les résultats, jipo l’a dit, stop au bricolage ! bowdel !!!

  • 2 décembre 2010 à 22:41 | SNUTILE (#1543)

    Dans cette situation très sensible et très difficile :
    - Il y a d’abord l’abandon de la production de la première nécessité au développement : L’agriculture, commbien de pourcentage de la population sont dans l’agriculture (Ravalomana l’a soutenu par les produits laitiers mais...echec politique)
    - Ce premier est la conséquence du second, le retard culturel par l’école de qualité et d’utilité immédiate, ce même dans la technique agricole classique (manque de charrue, manque de technique d’utilisation des grandes disponibilités d’engrais naturels, manque de moyen naturel d’irrigation ou les sources d’eau abondent)
    - A quoi bon que se disent certains ou certaines d’aller à l’école si ce n’est pas juste pour communiquer avec l’étranger et compter partiellement pour gagner son pain tous les jours.
    - Combien d’ingénieurs sont sortis des universités et politechniques pour se retrouver marchands de charbons depuis 1980, sinon trainant les pieds de bar local en bar local...
    Vous voulez la réalité recenser les sortant des grandes écoles et que font-ils ou elles désespérément même ce que vous vous appeler « Prostitution à haute voltige » mais c’est devenu une obligation discrète à l’imitation des call-girl européens.
    Les jeunes filles et garçons sont la face cachée de l’iceberg.

    • 4 décembre 2010 à 20:09 | Jipo (#4988) répond à SNUTILE

      D’accord avec vous,d’avoir fermé :
      1) la distillerie
      2)la pecherie
      Il ne reste plus grand chose pour que les hommes puissent avoir de quoi survivre,et a part l’exploitation de la mer,il est difficile de voir une autre perspective, maintenant , baisser les bras car les etudes ne servent à rien ,n’est ce pas maintenir le population dans l’ignorance ?
      Penser que ce n’en vaille pas la peine car de toutes façons on est dépendant des touristes c’est se mettre dépendant de quelqu’un, et c’est la pire des choses, pas besoin de savoir compter, car il n’y a rien à compter, idem pour la lecture, de plus ily a des coupures d’electricité, mais alors on ne fait plus rien ?
      Je suis obligé d’insister sur ce que je ne voulais pas un peu plus haut, les fermes sous marines si ça vous dit quelque chose ?et dans ce domaine croyez-moi il y a de quoi faire .je vous laisse trouver par vous meme ce à quoi je pense, .
      Maintenant, il faut avouer qu’au pays du moramora,et avec cet impitoyable soleil en plus, c’est un peu comme les corses, la terre est basse.
      Je pense aussi à l’agriculture, car la terre y est excellente et l’eau plus que suffisante, il y pousse plus d’hotels que de plantations, alors que tout pousse !Bon wek-end.

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