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Editorial

Maputo : game over ?

lundi 14 septembre 2009 | Ndimby A.

L’expérience des crises politiques à Madagascar montre qu’à chaque tentative de rapprochement entre les extrêmes, lesdites extrêmes s’arrangent pour perturber le processus d’apaisement, au détriment des modérés de chaque bord et surtout du peuple Malgache. En effet, quand la détente favorise la réconciliation, ceux qui risquent d’y laisser des plumes (autrement dit leurs postes) s’arrangent pour précipiter le pays dans une zone de turbulences.

Alors que le Professeur Zafy avait réussi à obtenir du Président de la Haute autorité de transition (HAT) sa participation à une réunion des quatre mouvances pour dimanche dernier, le Premier ministre Monja Roindefo sauta sur le prétexte des événements de vendredi pour annoncer le refus de la mouvance Rajoelina d’honorer l’invitation du Professeur Zafy.

Souvenons nous également qu’en Juillet 2009, alors que le Groupe international de contact (GIC) avait réussi à convaincre les quatre chefs de mouvance de se rencontrer à Addis-Abeba, une opération de bombes artisanales vit soudain le jour. Une enquête à développement rapide et stupide a établi à la vitesse TGV que les commanditaires étaient un groupe de technocrates pro-Ravalomanana. Andry Rajoelina en fit un motif pour monter sur ses grands chevaux et annoncer qu’il renonçait à aller dans la Capitale éthiopienne, car selon lui « on ne se mettait pas à table avec des terroristes ». Il refusa donc aux autres mouvances et à la communauté internationale le « privilège » et « l’honneur » (sic et re-sic) de se mettre à table avec un putschiste.

Revenons même jusqu’en mai 2002. Deux jours avant Dakar II, alors que bruissait la rumeur d’un futur accord entre Didier Ratsiraka et Marc Ravalomanana pour un nouveau Premier ministre de consensus, Jacques Sylla décida d’effectuer une prise du Palais de Mahazoarivo par la force. Tantely Andrianarivo fut arrêté, mais le principal résultat était un message très clair en direction de Marc Ravalomanana, qui avait intronisé Jacques Sylla comme PM quatre jours après son coup d’Etat du 22 février 2002 [1] : il faudra compter avec lui, qui avait accepté de prendre les risques au plus fort de la crise, et il ne fallait pas s’attendre à le voir accepter de sacrifier son siège sur l’autel du consensus et de la réconciliation. Andraso eo i Paoly, comme disent les jeunes pour qualifier le peu de chances de voir une illusion devenir une réalité. Andraso eo i Jacques en 2002. Andraso eo i Monja en 2009.

Consortium Araldite - Uhu - SuperGlu

Ouvrons ici une petite parenthèse, car sur certains aspects, le parallèle entre l’après-Dakar (2002) et l’après-Maputo (2009) est assez frappant. Il est maintenant de notoriété nationale et internationale que c’est Monja Roindefo qui s’accroche à Mahazoarivo et est le principal obstacle à l’application consensuelle des Accords de Maputo. Il est soutenu en cela par des personnalités assez floues de la Haute autorité de transition, par certains chefs de l’armée, par des groupes mettant en avant des arguments ethnicistes, sans oublier les révolutionnaires communistes du MONIMA dont le soixante-huitardisme vieillit mal au soleil. Fin de parenthèse.

Comment donc interpréter les évènements depuis vendredi dernier, et la hausse de tension que l’on peut attendre pour cette semaine ? Pour ceux qui ne l’auraient encore lu, je recommande vivement le superbe éditorial de Patrick A. de samedi dernier, qui développe toutes les options. Pour ma part, je ne suis pas réfractaire à la thèse qui dit que les voyous qui se sont greffés sur la manifestation pour commettre jets de pierres et détériorations matérielles sont les écrevisses marbrées qui se sont illustrées pour favoriser l’accès de Andry Rajoelina au pouvoir. Mais cette fois-ci, elles auraient agi sur commande pour discréditer l’opposition dans ses velléités d’union et de conquête de la rue. Et surtout, pour faire barrage à l’ouverture requise par Maputo, qui se traduira immanquablement par une recomposition de l’Exécutif. Or par rapport à leur attachement à leurs fauteuils actuels, certains de nos politicards sont des publicités ambulantes pour le consortium Araldite - SuperGlu - Uhu.

Bien entendu, et je l’admets bien volontiers, cette thèse est une supputation comme une autre, que je me permets de faire sans aucun état d’âme. Elle va juste dans le sens contraire de celles d’autres journalistes et chroniqueurs radios pro-HAT, qui supputent très facilement sur les responsabilités des leaders et des manifestants légalistes dans de tels débordements, sans que les hâtifs qui gambadent comme des cabris dans le forum n’y trouvent à redire.

D’ailleurs, concernant les évènements de vendredi et samedi, empruntons un moment la fameuse question de la méthode policière, à défaut de méthode scientifique faute de coach pertinent : « à qui profite le crime ? ». Car ni avant Addis-Abeba en Juillet, ni avant la rencontre organisée par Albert Zafy et prévue pour dimanche, la mouvance Ravalomanana n’avait intérêt à se décrédibiliser et montrer un visage de voyou. C’est donc elle qui a le plus à perdre d’une exacerbation de la tension dans le contexte actuel. Par contre, la plupart des membres du pouvoir de transition actuel a intérêt à empêcher un consensus, pour les raisons détaillées plus haut.

Grosse erreur stratégique

Il faut donc savoir ce que l’on veut. Si l’objectif est d’obtenir un apaisement, il aurait fallu donner à l’initiative du Professeur Zafy toutes ses chances, avant de décider de revenir à des initiatives qui peuvent favoriser les extrêmismes : celui des anti-HAT qui ont envie de montrer leur colère, celui des pro-HAT qui ne cherchent qu’à justifier la répression, et celui des crétins téléguidés payés par un bord ou l’autre pour effectuer certains méfaits, voire des méfaits certains. On l’a dit plusieurs fois, la violence appelle la violence, et seuls les faucons et ceux d’origine peuvent se complaire dans cette logique imbécile.

C’est pour cette raison que la remise sur les rails de manifestations dans la rue dès la fin de la semaine dernière était une grosse erreur stratégique des leaders légalistes, même si on peut comprendre que l’objectif était de trouver dans un fort rassemblement populaire anti-HAT un argument lors la rencontre entre les quatre mouvances. Et en effet, la foule présente à Ambohijatovo et Analakely valait bien au moins autant que celle du 13 Mai de Janvier à Mars. Mais primo, l’union des mouvances Ravalomanana – Zafy – Ratsiraka sur le principe de descente dans la rue n’était pas encore acquise. Secundo, dans la mesure où le Professeur Zafy avait posé un ultimatum de 72 heures qui n’était pas encore expiré, il aurait été plus sage d’attendre. Tertio, il aurait fallu faire précéder le retour dans la rue d’une meilleure communication sur l’objectif et aussi d’une meilleure organisation. Par exemple, faire monter au créneau les personnes concernées par l’AGOA (patrons, syndicats, ouvriers) pour démontrer l’idiotie congénitale de ceux qui disent, sans doute après une surdose de djamal ou de galeoka : « AGOA, tant pis pour toi, tu seras un oeuf cassé pour l’omelette de la révolution ». Quarto, la forte motivation (pour raisons nébuleuses mais que l’Histoire nous dira peut-être un jour) de certains chefs de l’armée à protéger envers et contre tout et tous le siège de Andry Rajoelina n’a pas encore trouvé de solution. Toute manifestation anti-transition se retrouvera donc immanquablement réprimée. En effet, le maintien de l’ex-DJ au pouvoir est la garantie qu’aucun compte ne sera à rendre sur la mutinerie, et que le Bianco ne s’intéressera pas à ses motivations.

Le retour dans la rue dès vendredi était donc irréfléchi, mal préparé et trop improvisé pour être efficace : comme nous l’avions écrit jeudi dernier, le défaut de la lutte des légalistes est d’agir avec plus d’émotion que de réflexion. Après le Minoa fotsiny ihany, le syndrôme du Entim-po fotsiny tokoa… Il a contrecarré l’approche méritoire du Professeur Zafy qui voulait encore donner une chance à la paix avant de passer à une autre étape. Et enfin, il a donné la plate-forme idéale à ceux qui avaient besoin de prétextes pour briser toute chance de dialogue entre les mouvances. Car le gâteau de cette transition fragile et sans beaucoup de contrôle étatique est une véritable aubaine, que certains n’ont sans doute pas très envie de lâcher. A titre d’exemple, qui peut imaginer que le trafic de bois de roses ou même les rackets de scooters se passent aussi impunément sans « haute protection » ?

La défense de tels intérêts valait donc bien le recrutement et le financement de gros bras et de brutes épaisses, ce qui n’était pas un problème pour ceux qui avaient l’expérience de ces fréquentations et de ces méthodes. Il est facile sur la base de ces dérapages organisés, d’accuser les légalistes d’être la cause de troubles, d’en arrêter les leaders pour décapiter le mouvement, d’envoyer valser les médiations et d’opposer systématiquement les bidasses aux prochaines manifestations. Les apprentis-sorciers qui usent de ces manipulations ont encore de beaux jours devant eux dans l’entourage de Andry Rajoelina, car celui-ci ne s’en aperçoit apparemment pas : s’agit-il à son niveau d’incompétence, de naïveté, d’insouciance, d’inconscience ou tout simplement d’impuissance ?

Devant cet état de choses, on peut donc être de plus en plus être certains que les Accords de Maputo sont bel et bien enterrés. Et que leur esprit est en passe de rejoindre l’enfer des illusions perdues. En attendant que leurs fossoyeurs les y rejoigne.

Notes

[1Ces mots vont encore provoquer le courroux des Zanak’i Dada. Rappelons-nous cependant avec objectivité que le Consortium d’observation des élections avait déterminé que personne n’avait gagné au premier tour, malgré les dires du Cardinal Razafindratandra, qui annonçait dès le 16 janvier 2002 la victoire de son ami sur la base de la confrontation partielle de 75% des procès-verbaux. Rappelons-nous également que rien dans la Constitution ne prévoyait qu’en cas de litige électoral, le Directeur de campagne d’un candidat n’était habilité à proclamer la victoire de son poulain, comme Rajemison Rakotomaharo l’avait fait le 20 février 2002. Et rappelons-nous enfin que la Loi est très claire sur les conditions d’investiture d’un Président, qui ont été loin d’être remplies pour ce 22 février 2002.

25 commentaires

Vos commentaires

  • 14 septembre 2009 à 08:13 | Noue (#2427)

    - « Devant cet état de choses, on peut donc être de plus en plus être certains que les Accords de Maputo sont bel et bien enterrés. »

    De quels Accords parle -t-on ? Noheverina fa efa nadika @ teny Malagasy ny contenu iny Accords iny mba ahazahoan’ny rehetra satria mampametram-panontaniana ihany hoe :

    - toa tsy nisy voahaja ny voalaza vita sonia tany Maputo ?

    Hélas , que des mascarades ! on accepte d’y aller , on accepte de signer mais concrétisation =zéro ! pire encore . Maputo, cours toujours , tu m’intéresses ?

  • 14 septembre 2009 à 08:21 | andriantsimbazovina (#3167)

    C’est le meilleur article que j’ai lu sur la situation.

    En quelques mots dès les premières lignes tout est dit. Notre vie politique est enfermé dans un système. Qu’est ce qu’un un système ? Selon les bons dictionnaires, c’est un ensemble de pratiques, de méthodes et d’institutions formant à la fois une construction théorique et une méthode pratique.

    Ce n’est donc pas un problème de personnes. On peut énumérer les différents cas de figure depuis 1991, les tactiques, les stratégies, les méthodes, les pratiques se répètent alors que certains acteurs principaux changent.

    Conclusion : il faut changer le système.

    Mais comment changer le système avec les acteurs qui sont emprisonnés par lui et qui vivent de lui ?

    En préparant tous ensemble sous le contrôle de la Communauté internationale la rédaction de la Constitution, la préparation dans ce cas d’institutions susceptibles de nous sortir de ce système, effectuer la réconciliation (l’entêtement des uns et des autres montre qu’il y a en besoin) et organiser des élections.

    Tout le reste n’est que gesticulations et lutte de pouvoir sans préoccupation du peuple et du pays.

    • 14 septembre 2009 à 09:47 | lalatiana (#1016) répond à andriantsimbazovina

      clap clap clap Ndimby ...

      Et je vous suis Professeur ...

      Sauf sur un point. Ndimby a écrit d’autres articles au moins aussi pointus et pertinent. Je sais ... c’est un avis purement subjectif :-)

      Mais est ce parce que celui ci intervient sur le champ de la constitutionnalité de la prise de pouvoir de Ra8 de 2002 qu’il vous agrée ? :-)

  • 14 septembre 2009 à 08:35 | elena (#3066)

    Il faut rajouter au trafic de bois de rose,au racket de scotters, le racket des petites entreprises et le racket de 4X4 : et ces 4X4 ne sont pas forcément des 4X4 de frimeurs, des outils de travail, un opérateur touristique en a fait les frais à Faravohitra. Et les emprunteurs n’étaient pas des faux ou des vrais faux militaires !

    Il y a une vrai mafia qui s’installe

    Les manifestations ont peut-être été prématurées et maladroites, mais elles ont fait la démonstration qu’il existe encore des forces vives. Avec l’alliance objective des autres mouvances, le mouvement s’étoffe et prend un autre contenu :ce ne sont plus seulement des pro Ravalo, ça va devenir le mouvement de tout le monde, sans étiquette...
    Le mécontentement de la population continue à s’agrandir et va se manifester d’une manière ou d’une autre. Voir la résistance à l’arrivée de Manorohanta.
    Beaucoup ont beaucoup espérer avec Maputo, il n’y a plus de Maputo ?Tant pis, ça ne fera qu’augmenter les frustrations et pas seulement que psychologiques, malheureusement.
    Le couperet ce sera maintenant les sanctions de la CI

    Ce gouvernement (qui se dit de droit dixit Roindefo,la mauvaise de foi en devient ridicule) va tomber de lui-même comme un fruit pourri. Il ne va pas tenir faute de financement et faute de financement, il ne pourra plus fournir de couvertures aux Capsat qui le soutiennent.

    Pourquoi les manifestants ne donnent pas eux aussi des couvertures au Capsat ils auraient peut-être la paix !!! et pourraient s’exprimer, enfin, librement !

  • 14 septembre 2009 à 11:10 | hafatra (#1895)

    Efa ela no tsy nisy hevitra sy tetika ary tombon-tsoa iraisana intsony eto amin’ny firenena.Na ny fitiavan-tanindrazana aza efa tsy mampiontsona ny sasany intsony.Tsy misy intsony ny tarigetra lavitr’ezaka sy marimaritra ikambanana mateza, fa ny anio ihany no mahamaika : ambohijatovo,magro, dakar,maputo, adis abeba, kianjan’ny 13 mai.....dia avy eo, mihodikodina eo antananarivo foana anefa ny baolina !
    Hevitra mba arosoko : Asaina ny G-20 hivory eny Isotry na andavamamba amin’ny fihaonana manaraka : dia samy hahita ny tadiavina daholo ny tsirairay.

  • 14 septembre 2009 à 11:25 | observatrice (#2065)

    pour le moment , ce système pourri continue à fonctionner vaille que vaille, tant qu’il persiste des miettes à se partager.

    Si le nerf de la guerre venait à manquer, et que les sanctions internationales, financières, sont réelles, les rats quitteraient le navire sans état d’âme !

  • 14 septembre 2009 à 11:33 | da fily (#2745)

    Game over, c’est l’équivalent d’une fin, d’un désespoir, d’une colère ( quand le vilain monstre vert avale d’un trait le petit héros armé de son épée), d’une fin de non recevoir. A l’instar du jeu vidéo gourmand en pièces, plus la peine d’en mettre pour éspérer une autre partie, il vaut mieux passer à autre chose !

    Nos hâteux ont balancé leur dernière mouture en matière de savoir-vivre : ils sont experts en élevage de lapins, au rythme où ils les posent... ils doivent être en sur-stock.

    Certes, il est compréhensible ( et non admissible) de voir la position de la hat qui ne cache plus sa parenté avec des petits mais forts nuisibles parasites qu’on nomme pou. Mais la suite pourra prendre des allures de Waterloo si le DJ-président continue sa fuite en avant. Il devrait retenir les quelques errements de l’histoire, car à trop se gargariser de sorties de crise malgacho-malagasy, il pourrait y perdre des plumes, et la procession de pingouins qui suit l’ empereur ne fera que suivre le chemin du leader, atavisme et collatéralisme oblige.

    Là, on n’est plus dans le ziriziry, on entre carrément dans le be-loha. Si à la lecture des évènements de ce week-end, le vahoaka peut craindre le retour dans la crise noire et brutale, les « pro-Ra8 » devraient revoir effectivement la bonne stratégie à adopter. Mais en même temps, le fait de constater qu’il est possible de proposer un front commun avec les 2 autres mouvances, donnent des ailes aux plus optimistes. Calmer les ardeurs, tout en motivant la lutte, voilà une vrai gageure pour les « têtes » de mouvance.

    Mais la rue va se remettre à gronder, car le spectre de la descente se précise avec l’ éviction de Mada des divers programmes d’ échanges et de développements. l’équipe des treizemaitistes oranges devraient s’en rappeler, il n’est pas intelligent de leur part de jouer la montre, si l’ émail de la nouveauté avait de quoi séduire une certaine frange, il est visible que ce vernis s’écaille de plus en plus et ressemblera plus à un crépis défraîchi et terni. Osons croire que la « matière grise » qui conseille le Tgv, saura mettre à profit les 72 h données par le professeur. Je plains réellement mr Zafy, car autant de désinvolture, voir de mépris de la part d’un jeune qui voudrait avoir le respect des anciens, démontre ,s’il le faut, le manque de latitudes et de maturité dont fait preuve Andry. Se faire appeler « mr le président » ne donne apparemment pas les résultats escomptés, il en est encore à ses humeurs d’ado mal dégrossi et gâté. Y-a du boulot « mr le président » ! Le professeur ne vous connaissait pas suffisamment, il en a fait les frais ce dimanche, et il est en colère.

    Nous avons de plus en plus l’impression ( en est-ce une ?) que le marionettiste en chef Monja fait diversion avec Andry et lui tord tout son pauvre et frêle corps avec ses grosses ficelles. Ce stratagème doit cacher la face immergée de la machine hat qui s’installe de plus en plus à la tête du pays. Ne perdons pas de vue l’ échéance des élections, car les hâteux ne la perde pas de vue, eux. Si ceux qui prônent la désobéissance civile en guise de contestation visent un changement, il faudrait motiver la grandissante partie contestataire à peser dans les urnes le moment venu. Mais il est vrai qu’ il peut s’en passer des turpitudes en 15 mois ! Et le « game over » ne l’est pas pour tout le monde !

    • 14 septembre 2009 à 15:37 | Albatros (#234) répond à da fily

      Bonjour Da Fily,

      Pour les prochaines élections, si les choses continuent d’évoluer de la sorte, les bookmakers donneront : Rajoelina élu au 1er tour avec 50,01%.

      Score mini mais suffisant, pour le futur grand homme de Madagascar.

      (grand homme jusqu’à l’arrivée d’un autre Rajoelina sur la place du 13 mai).

    • 14 septembre 2009 à 19:14 | elena (#3066) répond à Albatros

      Albatros,moi je ne ferai pas de pari.Il n’y a rien de moins sûr,justement qu’il obtienne ce résultat si on votait au jour d’aujourd’hui comme dirait quelqu’un !
      Il pourrait à l’usure l’emporter,il est en train de continuer à mettre en place ses structures de fait accompli,c’est pour ça que parallèlement aux actions il faudrait préparer les élections dès maintenant avec un programme,pour le contrecarrer.Car il n’a pas de programme.

    • 14 septembre 2009 à 19:54 | Albatros (#234) répond à elena

      Bonsoir Elena,

      Tout le problème est là !!!. Il n’y a pas de programme électoral à Madagascar actuellement.

      Tous les politiques (ou ceux qui se disent politiciens) ne pensent qu’à conserver leurs acquis pour les uns, à le récupérer pour les autres et à profiter de l’occasion pour certains pour prendre du galon.

      Le tout aux frais du Peuple qui ne votera pas sur un programme détaillant les objectifs des uns et des autres sur l’Education, la Santé, l’utilité d’entretenir une armée de 40 000 hommes, le pillage du bois, l’autosuffisance alimentaire , etc..... mais qui votera avec la crainte que tout recommence dans moins de 2 ans, les programmes étant superflus pour les politiciens.

    • 14 septembre 2009 à 20:02 | Albatros (#234) répond à Albatros

      J’ajouterai que si Mr Ravalomanana souhaite poursuivre ses activités « politiques », il doit rapidement tirer les leçons de cette crise. Faire son mea culpa mais aussi dire, écrire et diffuser une programme prouvant qu’il a compris le message d’une partie du peuple qui ne le suivait plus.

    • 14 septembre 2009 à 21:11 | elena (#3066) répond à Albatros

      Bonsoir Albatros,

      Je suis tout à fait d’accord.

      Je vous suis à 100% : au moins ce score ne donnera pas lieu à polémique ni à contestation !

  • 14 septembre 2009 à 13:05 | naivo (#3119)

    C’en est fini de Maputo !Eh oui.. Cette descente dans la rue n’était pas une erreur, c’est la conséquence logique de l’attitude irresponsable de Rajoelina.

  • 14 septembre 2009 à 13:12 | Madagascan (#1869)

    Ndimby,
    Ce qui me gène dans votre article, c’est que vous partez du principe que les « légalistes » sont irréprochables.
    Vous avez une vision manichéenne des choses : D’un coté les vilains hommes politiques putschistes sans foi ni loi, des abrutis assoiffés de pouvoir, d’argent, et peut-être même de sang ; et de l’autre, de gentils hommes politiques légalistes qui prônent le retour de l’ordre constitutionnel (et accessoirement, comme un « package » commercial, le retour de Marc Ravalomanana, du moins avant Maputo), des gens intelligents, mesurés (et là encore, accessoirement, FJKM).
    Je caricature, bien sûr, car je sais que vous savez bien que tous ne sont pas des idéalistes combattant exclusivement pour un idéal constitutionaliste, mais un peu aussi pour retrouver leur siège, leurs avantages, leur influence. Vous savez aussi que durant les meetings du Magro, des mots très durs ont été prononcés, bien au-delà de ce que des gens intelligents et mesurés devraient se permettre de dire.

    Malgré tout, il est vous est difficile d’imaginer que ces politiques là puissent fomenter des actions aussi dévastatrices que celles de samedi. En quoi seraient-ils plus « propres » que les orange ? Ah oui pardon, parce que dada, lui, a été élu « démocratiquement ». J’oubliais ce détail. On parle bien du même dada, qui disait en mars 2007 à des journalistes mauriciens qui l’interrogeaient sur l’état de la démocratie à Madagascar « la Suisse a sa notion de démocratie et Madagascar a la sienne. Nos circonstances sont différentes. Je gère mon pays, comme je gère une entreprise. ». Gérer un pays comme une entreprise, ce n’est pas exactement un gage de démocratie, l’entreprise n’ayant jamais été et n’ayant pas pour vocation à voir se développer la démocratie. Nous parlons donc bien de ce chantre de la démocratie. Du même qui a pour revenir à Madagascar avec des hommes en armes, quitte à ce que cela soit avec des mercenaires.

    Malheureusement, l’histoire a prouvé, et prouve encore, que la classe politique malgache est d’une superbe homogénéité, quelque soit le bord politique. Comment imaginer, dans une démocratie, que la mouvance Ravalomanana puisse faire corps avec la mouvance Ratsiraka ? Leurs principes moraux seraient-ils « élastifiés » par les évènements ? Cette élasticité, c’est ce qui caractérise l’absence de valeurs réelles. L’argument de la constitutionalité n’est qu’une grande cape de justicier dont se drapent pour la circonstance les pro-dada. En vérité, la grande majorité des politiques s’en tapent comme de leur première chemise, de la constitutionalité. Tous ou presque ont un jour ou l’autre accédé au pouvoir par un mouvement anticonstitutionnel (ou extraconstitutionnel comme disent certains).

    Ce qui est magnifique, c’est qu’ils arrivent à emberlificoter leurs militants, qui, faute de pouvoir aller travailler comme d’habitude chez Tiko, Magro ou MBS, enchainent les prières et les slogans au Magro. Ces braves gens, qui n’aspirent qu’à une chose, c’est-à-dire pouvoir vivre dignement de leur travail, se font manipuler par des politiques qui enchaînent les promesses comme le musulman enchaîne les perles du chapelet.

    Mais vous, Ndimby, vous savez bien, n’est ce pas, que « les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent » (phrase célèbre du politicien français Henri Queuille, reprise par l’inénarrable Charles Pasqua).

    • 14 septembre 2009 à 15:55 | Albatros (#234) répond à Madagascan

      Bonjour Madagascan,

      D’accord avec votre analyse. Je pense qu’à Madagascar la vie du peuple est pourrie par les politiciens depuis l’indépendance. Ce que je regrette dans la crise actuelle, ce n’est pas l’éviction de Mr Ravalomanana, qui a eu le tord de confondre Madagascar avec une entreprise, c’est de voir que Mr Rajoelina n’a pas utilisé les bonnes armes, les bons arguments (alors qu’il en avait les moyens financiers et « audiovisuels ») pour renverser un pouvoir qu’il contestait mais qu’il va continuer de faire vivre pour son profit et celui de ses partisans.

      Avec Mr Ravalomanana, la « légalité » n’était certainement pas parfaite mais les choses s’amélioraient à Madagascar (routes, commerces, éducation ....).

      Depuis janvier !!!. Plus rien. Pire !!! Les vols (de scooters, de bois précieux ...) semblent eux se LEGALISER.

    • 14 septembre 2009 à 16:27 | vuze (#918) répond à Madagascan

      Tout à fait d’accord avec vous Madagascan...

      Mais ce que vous ignorez c’est que l’éditorialiste à qui vous vous adressez est déjà convaincu de son appartenance au camp de l’ex président en exercice..

      Cet éditorial accuse, en clair, la mouvance Rajoelina d’être à l’origine des bombes artisanales et d’avoir entraîné les évènements du 11/09 afin de ne pas participer aux négociations...

      A oublier...

    • 14 septembre 2009 à 19:30 | Ramarolanoana J (#1663) répond à Madagascan

      L’accord de Maputo garantit une élection libre et transparente que l’administration TGV ne peut organiser. Peu importe les raisons profondes qui poussent les 3 mouvances à unir leurs forces (=la démocratie, la liberté d’expression ou d’autre blabla,....). Ce qui importe c’est que l’administration tgv ne doit pas organiser seule la prochaine élection présidentielle et les législatives. SI tgv est sûr du soutien populaire dont il se targue alors il devrait accepter l’accord de Maputo. Mais il s’y oppose car il sait qu’il ne peut être élu que dans le cadre d’une élection truquée par la HAT.Il ne faut pas le laisser faire.

    • 14 septembre 2009 à 21:28 | Ndimby A. (#444) répond à Madagascan

      Madagascan,

      Je prends note avec intérêt de vos remarques, qui enrichissent ma réflexion, même si je ne suis pas d’accord avec l’ensemble. Merci.

      Cordialement

  • 14 septembre 2009 à 13:26 | New Africa (#559)

    Je comprends tout à fait les explications agacées de Ndimby concernant les manoeuvres de ceux qui s’accrochent à leurs sièges comme Roindefo et Rakotomaharo.

    Mais je ne voudrais pas incriminer seulement Roindefo mais l’ensemble de nos leaders politiques et nous tous d’une certaine manière. Osons-nous le dire en face, nous les Malagasy nous sommes des égoistes et attendons toujours que les autres fassent à notre place. On se veut souvent partisan d’un tel ou d’un autre ou lachement neutre et on oublie d’etre partisan de notre ile envers et contre tous !

    Pourquoi c’est seulement Zafy, Andry, Ra8 ou Ratsiraka qui s’expriment et essaient de s’affirmer ? Parce que l’armée, les juristes, les fonctionnaires qui représentent les vraies forces de pression JUSTE et OBJECTIVE ne pensent qu’à leurs intérets, leurs salaires qui continuent d’arriver et se fichent de ces brigands déguisés en HAT pour tout terroriser et controler depuis 9 MOIS !!!!Roindefo et ses colonnels ont l’air puissants car on ne se rallie pas assez contre ces abus. Je vous assure que beaucoup attendent le moment pour exprimer contre ces gens leurs colères mais chacun attend qu’un autre commence l’initiative.Les militaires attendent qu’un militaire commence ; les juristes attendent que les autres juristes commencent...mais le pays coule Camarade !!!Catégories socioprofessionnelles stratégiques, unissez davantage vos voix.

    Je remercie Zafy pour ces efforts sincères mais ces brigands vont le mater si l’armée, les juristes, les fonctionnaires avec les étudiants et nous tous ne viennent pas le soutenir...Décrétons des journées mortes, des grèves de la faim...Ensemble réclamons la Paix, la fin de ce despostisme HAT pire que tout, rétablissons l’Unité et le prestige de notre nation.

    New Africa.

  • 14 septembre 2009 à 14:14 | rota rakotomalala (#2628)

    Bonjour à tous, j’ai trouvé sur le net ce site Institut de recherche et débat sur la gouvernance
    http://www.institut-gouvernance.org/fr/axes/motcle-axes-5.html

    Pertinence et efficacité des institutions : ingénierie institutionnelle et réforme de l’action publique

    Cette tentative de définition des contours du thème proposée par l’IRG est elle-même matière à débat et sera progressivement affinée au fil des travaux engagés.

    A l’heure où les échelles locales et supra-étatiques de gouvernance se renforcent, on assiste à une remise en question de la capacité des institutions existantes à formuler des règles pertinentes, à les mettre en œuvre et à en garantir l’application. Cette réflexion met en évidence les impasses provoquées par les « greffes institutionnelles » et l’inertie de beaucoup d’acteurs de la puissance publique dès lors qu’il s’agit d’opérer des réformes et de penser une évolution à long terme.

    L’IRG cherche à recenser et à donner à voir les types d’« ingénierie institutionnelle » – comprise comme l’art de concevoir des dispositifs institutionnels cohérents avec les fins poursuivies – élaborés dans le monde par les divers univers socioprofessionnels, culturels et politiques, et à en évaluer la capacité à répondre aux défis contemporains. Pour ce faire, il s’agit également de se pencher sur les principes aujourd’hui proposés pour réformer l’Etat, les instances régionales, les organisations internationales.

    Sur ce site, 1 dossier susceptible de nous intéresser :

    Les obstacles à la construction d’un État viable en Afrique de l’Ouest
    http://www.institut-gouvernance.org/fr/dossiers/motcle-dossiers-49.html

  • 14 septembre 2009 à 14:34 | 7èjour (#3089)

    Selon mes observations, dans le cadre du mouvement populaire de 1991, les forces (et personnes) modérées ont pu controler et maitriser les radicaux des deux camps ; ceci a abouttit à la signature de la conventon du 31 octobre, que le Prof Zafy lui-même n’a accepté qu’après une deuxième vague de négociation de la 1ère version de la convention ratifiée par sa mouvance !!! Les négociations sont possibles si et seulement si il existe des modérés qui ont la capacité de maitriser les radicaux de leurs camps respectifs ! Tandis que les radicaux basent leur stratégie sur l’utilisation de la violence sous toutes ses formes...
    Les négociations ne peuvent se faire qu’entre les modérés ! En 2009, jusqu’ici, ce sont les modérés (de chaque mouvance respectif) qui sont controlés et maitrisés par leurs radicaux ! Les personnalités et courants politiques ou partis politiques se sont soumis aux radicaux, manque de créativité politique...
    Théoriquement, le Leader-Fanilo et l’AVI font partie des partis politiques qui devraient avoir un comportement modéré et une stratégie basée su la non violence et la négociation. Même chose pour le MFM... Mais malheureusement, ces partis politiques soumettent leur stratégie à celles des radicaux de leur camp respectif. Ainsi le Leader Fanilo et l’AVi se comporte atuellement comme un parti membre des Forces Vives Rasalama en 1991, et le MFM comme l’aile radical du MMSM en 1991 ! Alors que le MFM aurait bien être le fer de lance des négociations...
    Durant la crise de 1991, les chef de mouvance (Ratsiraka et Zafy) étaient obligés d’accepter et de suivre la stratégie des modérés de leur camp respectif. Pour ainsi dire que les modérés avaient pu controlés les Ratsiraka et Zafy !
    Mais faut-il que, en cette crise de 2009, ces modérés existent et ont le courage de convaincre leur chef de mouvance respectif et « leurs » radicaux ! Actuellement, ce sont les chefs de mouvance, qui plus ne maîtrisent pas des foules manifestantes (comme Ratsiraka et Zafy en 1991 en 1991), qui dictent unilatéralement les stratégies de mouvance respectives ! Les modérés n’existent pas ! Manandafy est redevenu un soixantedouzard qui peut faire tomber un régime mais doit faire appel à une « autre mouvance » pour prendre le pouvoir... alors que des gens attendent qu’il émerge de la masse des raiamandreny radicaux pour redevenir un leader modéré pouvant initier un nouveau processus de négociation

  • 14 septembre 2009 à 19:15 | demokrasia fostsiny (#160)

    Ne perdons pas notre temps et nos énergies à attendre une Hat et un gouvernement consensuels pratiquement impossible à réaliser.
    Malheureusement ce ne sont pas des partis politiques qui cherchent des compromis mais les « ego » mégalomanes de Rajoelina,Ratsiraka,Ravalomanana et Zafy qui s’affrontent.

    Si la communauté internationale veut réellement aider au retour de l’ordre constitutionnel,qu’elle cesse de se focaliser sur la mise en place d’une Hat et d’un gouvernement inclusif et consensuels.

    La commission nationale éléctorale indépendante a été acceptée par les 4 mouvances à Maputo.

    Le Gic doit réunir des représentants de l’admnistration, des organisations de la société civile et des partis politiques pour la mise en place de la CNEI et des commissions régionales.

    Le Gic doit s’impliquer financièrement en hommes et en matériel pour établir les conditions d’éléctions libres et transparentes.

    Il faut extirper de la tête des hommes politiques malagasy que sans l’adoubement de Rajoelina, Ratsiraka , Ravalomanana et Zafy, ils ne sont rien.

    Ce sera la CNEI qui sera maitre du calendrier et de l’organisation des élections.
    Pour que cette 4ème république parte d’un bon pied démocratique, il ne faut surtout pas commencer par des éléctions présidentielles mais par des élections d’une assemblée constituante.

    Que le Gic ne se contente pas de brandir les sanctions financières mais prenne rapidement sa part de responsabilités réelles dans cette sortie de crise car le peuple malagasy n’en peut plus d’attendre.

    • 14 septembre 2009 à 20:10 | Albatros (#234) répond à demokrasia fostsiny

      Entièrement d’accord avec vous sur l’ordre des Elections.

  • 15 septembre 2009 à 01:53 | niry (#210)

    C’est vrai ca ?..Pourquoi tout le monde a l’air résigné de se dire que Madagascar peut très bien vivre sans l’aide des bailleurs de fonds ? Pourquoi le FIS se balade-t-il encore tranquillement dans la rue ? Pourquoi les patrons, syndicats, ouvriers ne réclament pas à cors et à cris le maintien de l’AGOA ? Pourquoi le groupe d’experts en économie semble si persuasif et laisse tout le monde rêveur..aaahh..l’autarcie économique..Cuba, la Mauritanie, la guinée, la corée du nord..Que de pays retranchés du monde - qui sont au passage, aussi, les premières puissances économiques mondiales - et qui nous font tellement rêver.....(« je ne serai pas pire que LUI », disait-il avec un clin d’oeil..)

  • 16 septembre 2009 à 22:14 | el che (#344)

    Bonsoir,
    Il est prématuré d’enterrer les accords de Maputo.
    En effet, la communauté internationale n’a pas l’intention de perdre la face, surtout depuis le récent comportement de la HAT, qui entend diriger sans consensus le gouvernement de transition, afin de s’installer durablement au pouvoir.

    Les caisses de l’État ne sont pas en mesure de face durablement aux dépenses.

    Comme l’argent est « le nerf de la guerre », le non-paiement des soldes des militaires ou des agents de l’état, risquent de faire mordre la poussière le taureau au front audacieux !

    El che

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