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Editorial

Liberté ou mépris ?

mercredi 17 février 2010 |  3038 visites  | Patrick A.

Lolo Ratsimba et Didier Ravoahangiarison sont donc sortis de la prison d’Antanimora ce mardi vers 11h30. Et même si la liberté qu’ils ont obtenu n’est que provisoire, c’est toute la presse malgache dans son ensemble qui doit pousser un premier « ouf » de soulagement. Car l’ambiguïté qui a été créée entre délit qualifié de droit commun et délit d’exercer dans le métier de la presse est tout simplement inacceptable.

En effet, certains propos des autorités ont, entre autres choses, reproché aux deux hommes de ne pas avoir dénoncé des crimes qui étaient en préparation. On se demande bien dans quelle coquille vivent ou veulent nous faire vivre ceux qui ont tenu de tels propos. Car sans préjuger de l’implication active ou non de Lolo et Didier dans des actes illégaux ou répréhensibles, prononcer de tels mots, c’est nier l’essence même du métier de journaliste.

Qu’un journaliste infiltre un réseau de la drogue ou une filière de proxénétisme ne veut nullement dire que ce journaliste serait complice des actes des trafiquants. De même, un reporter peut vivre plusieurs jours en compagnie de rebelles talibans sans en approuver ou désapprouver l’idéologie. Dans ces circonstances, les journalistes ont l’honneur d’être les yeux et les oreilles du public. Leur dénier ce droit, c’est confondre acteurs et témoins, c’est se montrer soi-même aveugle et sourd.

En sus d’interpeller les autorités sur leur attitude vis-à-vis d’elle, la presse est aussi en droit d’interpeller le public. Combien de personnes se sont dites à un moment défendeuses de Viva, Radio Mada ou Radio Fahazavana et ont néanmoins brocardé les reporters des autres chaînes qui s’aventuraient à couvrir les manifestations publiques auxquelles ils participaient ? C’est bien beau de s’indigner à peu de frais sur la situation des Droits de l’Homme, pour enchaîner quelques minutes après sur un « ces salauds de journalistes » lorsque ceux-ci ont le malheur de ne pas être le reflet exact de votre propre pensée.

Dire cela, ce n’est pas nier que la presse n’a pas toujours été à la hauteur de sa mission. Il en est même quelques-uns dans la profession à clamer haut et fort que la responsabilité première de la crise revient aux journalistes. Et l’on est en droit de porter un jugement sévère sur certains moutons noirs qui ont attisé la haine.

J’écris cela tout en étant conscient que nous autres éditorialistes trouvons parfois un intérêt naturel à être provocateurs. Et les journalistes sont parfois enclins à générer l’« info du jour » en gonflant l’importance de certains événements. Car si notre métier est d’éclairer, nous sommes tous également terriblement contraints par les délais et la rétention d’information.

Même la meilleure éthique professionnelle ne peut nous garantir que nous ne tombons pas parfois dans les pièges de la propagande préparée par les protagonistes politiques. Cette crise aura été riche de rumeurs et de vidéos à la chronologie truquée, et il a pu nous arriver comme à tout le monde d’y croire un moment, sans forcément les relayer.

Certains ont cité comme bon exemple d’incisivité de la presse un Vincent Hervouë de la chaîne LCI demandant à Andry Rajoelina s’il avait eu une liaison dans le passé avec Sarah Ravalomanaa. Au risque de paraître vieux jeu, j’avoue plutôt approuver la presse malgache qui à partir du moment où aucun élément factuel ne venait accréditer cette rumeur, a choisi de ne pas en parler. Et à partir du moment où l’on estimait inconvenant de poser la question de ses relations intimes passées à Sarah Ravalomanana, car chacun a droit à une dose raisonnable de vie privée du moment qu’il ne s’agit pas de faits illégaux, ce n’était pas de la complaisance de penser qu’il y avait d’autres sujets à aborder en priorité avec Andry Rajoelina.

À condition même d’avoir l’occasion de les aborder. Car les rapports entre classe politique et presse sont marqués d’une certaine condescendance. Cette même condescendance que le journal Le Monde relève entre hommes politiques des régions de France et la presse locale, qui n’a pas droit à la même considération que les grands médias parisiens. Ceux dont le lectorat relativement restreint limite la capacité de nuisance n’ont droit qu’au mépris. Et la liberté de ton n’est vraiment tolérée que lorsque l’auditoire est limité [1].

Les hommes politiques ont tendance à penser que les médias sont leurs choses, et le « felaka » [2] et le nombre de médias créés par des hommes politiques ambitieux n’arrangent évidemment pas la qualité de ces relations entre presse et monde politique. Oui, les journalistes ont besoin des hommes politiques pour obtenir des nouvelles ou des éclaircissements. Il nous arrive ainsi d’obtenir des informations à condition de promettre tacitement qu’elles resteront secrètes. Mais non, il n’appartient pas aux hommes politiques de dicter quels types de sujets doivent figurer sur nos Unes ou de quels sujets il faut détourner l’attention du public.

C’est du moins l’esprit auquel les journalistes de ce site essaient de se conformer chaque jour. Rude tâche.

Notes

[1D’où la relative tranquillité de la presse écrite par rapport à celle audio-visuelle sur les problématiques d’auto-censure.

[2corruption des journalistes.

21 commentaires

Vos commentaires

  • 17 février 2010 à 08:18 | alika mirenireny (#3197)

    • 17 février 2010 à 08:27 | alika mirenireny (#3197) répond à alika mirenireny

      lien vers asso,signalée dans article du « Monde »

      http://www.cpj.org/fr/

      info@cpj.org

      Committee to Protect Journalists

      330 7th Avenue, 11th Floor

      New York, NY 10001

    • 17 février 2010 à 08:30 | alika mirenireny (#3197) répond à alika mirenireny

    • 17 février 2010 à 08:36 | alika mirenireny (#3197) répond à alika mirenireny

      le bloggeur Lova Rakotomalala, le co-fondateur du Club de blog Foko

      extrait de cpj.org

      La crise politique a été un terrain d’essai pour les nouveaux sites Web d’information malgaches tels que Sobika, Topmada, et Madatsara, a déclaré au CPJ le bloggeur Lova Rakotomalala, le co-fondateur du Club de blog Foko, qui forme des Malgaches en journalisme citoyen. « Avec des tensions politiques intenses et des intérêts commerciaux en jeu, la plupart des informations véhiculées dans les médias traditionnels au cours de la crise étaient soit manipulées ou incomplètes », a écrit M. Rakotomalala dans un billet sur le blog CPJ en juillet. La pénétration d’Internet est très faible à Madagascar, mais les organes de presse internationaux ont recueilli un certain nombre de reportages à partir de sources d’information en ligne. Certains sites Web ont rapporté des cas de harcèlement, notamment Topmada, qui a suspendu sa couverture pendant environ deux mois face à des menaces.

      http://club.foko-madagascar.org/

    • 17 février 2010 à 09:46 | Noue (#2427) répond à alika mirenireny

      - Lolo Ratsimba et Didier Ravoahangiarison sont donc sortis de la prison d’Antanimora ce mardi vers 11h30. Et même si la liberté qu’ils ont obtenu n’est que provisoire, c’est toute la presse malgache dans son ensemble qui doit pousser un premier « ouf » de soulagement.

      Donc , si on comprend bien les choses , ils ne seront pas sortis de la prison sil n’y avait pas eu le débat du droit de l’homme à Genève ?

      zany ny aina ka te hanao ! mbola ho aiza nefa ny ahazo an’ireo FATY ireo ee !!!

    • 17 février 2010 à 11:02 | poiuyt (#584) répond à alika mirenireny

      Beaucoup de critères sont là pour affirmer que ce pouvoir s’incruste par la force : milice politique, arrestations arbitraires, désinformations, mises en scènes feu de paille (bombes artisanales, on a tiré sur ma voiture, . . .), fermeture de médias des oppositions, . . . La cause est que ces gens ne sont pas populaires, il ne laisse pas les gens s’exprimer, sachant par avance ce qu’ils vont exprimer : le vomi. La cause est devenu le résultat : ils sont devenus encore plus pas populaires.

      La question que l’on pourrait se poser depuis longtemps est la portée, puis l’influence de ces écrits-ci. Considérant qu’il est inconcevable que le pouvoir ne connaisse pas l’ existence de ce forum à tendance, Il est bizarre qu’une certaine liberté d’expression existe ici, Ainsi force est de aller constater que ces pages ont peu de lecteurs chez les premiers intéressés, et de là elles sont inoffensives pour le pouvoir. Cause toujours, tu m’intéresses. Par contre, après les rapports de leurs représentations locales, on peut penser que des services des divers ministères des affaires étrangères lisent les opinions et informations d’ici, pour se faire une idée d’une opinion publique, de celle qui a internet, et qui est aux 1ères loges des infos, et donne en temps réel les sentiments potentiellement publiques. Ainsi, on pourrait dire que si les putschistes ont failli, c’est grâce à ce site principalement, et à d‘autres. Un forumiste de Mammy Rasolo disait même que Rasolo Mammy n’est pas étranger aux difficultés de tgv.

      La françafrique dans son évolution, s’appliquera à mettre des sabots aux sites récalcitrants dans sa prochaine aventure, quelque part sur la planète.

    • 17 février 2010 à 16:05 | niry (#210) répond à poiuyt

      Cher poiuyt,
      C’est un plaisir à chaque fois de lire vos interventions.
      Vous vous rappelez au tout début sur Topmada, nous évoquions l’impérative utilité d’un organisme de sondage à échelle nationale...

    • 17 février 2010 à 16:07 | Jim-0450 (#945) répond à Noue

      Izaho anie ry Noue dia nanontany tena hatrany am-boalohany hoe :INONA NY SOA HO AZON’NY FAT HANAGADRANA MPANAO GAZETY MITADY SCOOP ?
      Dia mamaly tena indray aho hoe :MBOLA TSY DIA AMPY SAINA LOATRA ANGAMBA RY ZAREO KA NY LOGIQUE UNIVERSELLE AMINY DIA TSY LOGIQUE FOTSINY IZAO.
      Kanefa anie dia maro ihany ireo manam-pahaizana manodidina an-drajoel na dia somary dondrona aza izy tenany.
      Sa ireo manam-pahaizana indray ve no manodina ny logique ho lasa interêts perso ?Raha izany dia tsy ilaina indray izany ny fianarana lalina sy ny fandalinana fa manao botoforsa dia mety.

      Mahalasa adala ny olona rehetra ny fiainana eto Mcar satria mivadika ambony sy ambany ka mila fanadiovana ifotony !

      Mila matotra ny malagasy hanalàna ireto mpitondra sy mpanao bodongerona ireto.

    • 17 février 2010 à 21:19 | poiuyt (#584) répond à niry

      Salut, Niry.

  • 17 février 2010 à 10:14 | da fily (#2745)

    Dur métier s’il en est, est à fortiori à Mada. Je me suis toujours demandé quel « type » de journalistes on avait au pays : pendant les années Radidy, nous étions habitués à ce qu’on pouvait assimiler à un « journalisme d’état », contrôlé, pesé et censuré. A la tv c’était carrément de la propagande, voir l’éloge du pouvoir en place, navrant au possible. Sauf quelqueq franc-tireurs contrebalançaient cette tendance, mais surtout dans la presse écrite.

    Nous voyons aujourd’hui, que le métier est toujours aussi contrôlé ou surveillé, et cela induit des pratiques complaisantes pour ne pas s’attirer les foudres du pouvoir en place. Chacun verra de toutes façons midi à sa porte. Mais nous avançons, c’est celà qui est crucial, le web a contribué à la libéralisation de tout, journalisme compris.

    Pour ma part, je suis pour et archi convaincu qu’il faut du journalisme « réveillé », du tactile, du tatillon, du révolté, du novateur. Le terme « fouille-m...e » n’est pas anodin. Tout cela est possible sans verser dans le graveleux, le grossier, je remarque dans bien des cas, que des journalistes confondent pertinence et impertinence. Et mr Hervôuet a plutôt tendance à s’inscrire en faux question pertinence, je le connais coutumier du fait. A trop vouloir verser dans le fracassant, Vincent en oublie le message primordial. De surcroît, ce monsieur s’occupe des nouvelles du monde, je le trouve parfois indélicat, voir insultant. Je n’affectionne que moyennement Andry, mais je trouve la remarque sur sa vie privée et celle de Sarah R. carrément hors-sujet. Bon, ce n’est que mon avis, et il vaut pas tripette.

    Mais la libération de mrs Ratsimba et Ravohangiarison me réjouis, me donne de l’espoir. Mais que de tractations et que de conditions pour y parvenir, ne nous leurrons point. Mme Razamahasoa garde-t-elle encore la face ? Son apparente rigidité a du en prendre un coup. Mais bon, elle n’est pas à plaindre, ce serait le comble.

    • 17 février 2010 à 18:53 | maso (#2264) répond à da fily

      La question du journaliste de LCI n’est pas si déplacé que cela, car dans cette crise on est quand même en droit de se demander, si la haine que se porte les deux principaux protagonistes peut avoir des origines affectives, se qui pourrait expliquer bien des blocages.
      Et des journalistes qui apporteraient une vérité sur ce point ne ferait ni plus ni moins que leurs travail. Car si jamais il y avait un brin de vérité, la dessus alors il ne peut plus y avoir de droit de réserve face à leurs vies privés.

  • 17 février 2010 à 10:59 | Rakrizy (#3782)

    Les journalistes sont contre la peine d’emprisonnement.

    D’accord, si l’article ne concerne pas la vie privée et/ou l’honneur d’une personne.

    Car en vertu de quel principe un journaliste pourrait-il diffamer impunément quelqu’un ?

  • 17 février 2010 à 11:01 | observatrice (#2065)

    le journaliste doit toujours rester celui qui éveille ; cette difficile gymnastique qui consiste à garder de bonnes relations avec les politiques pour avoir l’info et de garder en même temps suffisamment de distance pour ne pas se compromettre en constitue une des difficultés ; on peut aisément comprendre(avec intelligence) que la fréquentation des voyous avérés (trafiquants et consorts) pour obtenir les mêmes résultats soit probablement plus aisée, si l’on peut dire .

    Le plus grand danger du journaliste , c’est l’autocensure, car c’est un début de compromission, et je pense que ces menaces d’arrestation ou menaces physiques et ces arrestations injustifiées participent à cette manoeuvre des politicards pour pousser les journalistes dans ce sens et ainsi leur faire perdre leurs âmes

  • 17 février 2010 à 11:20 | maminah (#2788)

    « (...) les journalistes ont l’honneur d’être les yeux et les oreilles du public. Leur dénier ce droit, c’est confondre acteurs et témoins. C’est être soi-même aveugle et sourd. »

    Vous avez dressé, là, un très beau tableau du métier de journalisme.

    Malheureusement, l’indépendance de ce métier à Madagascar est souvent mise à mal par la tradition du « felaka », car la vocation, c’est bien beau, mais il faut aussi nourrir sa famille... Et certains journalistes sont passés maîtres dans la ponte d’articles non-publicitaires-tarifés. Ce qui compromet évidemment la pertinence du poids des informations respectives. C’est à celui qui a le plus de moyens pour graisser les pattes...

    Mais là où je voulais en venir, c’est à la question du journaliste de LCI sur les « relations intimes » qu’auraient entretenues Andry Rajoelina et Sarah Ravalomanana. Dans son esprit, il devait s’agir moins de porter atteinte à la vie privée d’autrui, que de mettre le doigt sur « l’énormité malgache ».

    Toute cette dévastation d’un pays, car un Don-Juan peu chevaleresque s’est conduit de façon odieuse envers « la » princesse. Le peuple malgache, à qui on n’a pas demandé son avis, avait-il à supporter les conséquences de cette histoire ? Car il est clair qu’à partir de là, les bâtons mis dans les roues des affaires d’Andry Rajoelina ne sont qu’autant de représailles...

    Vincent Hervoué a eu raison de relever ce « détail » qui n’en est pas tout à fait un. Il l’a malheureusement fait de façon un peu trop subtile que ça a créé cette ambiguïté, comme s’il s’agissait d’une simple indiscrétion de paparazzi.

    • 17 février 2010 à 12:06 | da fily (#2745) répond à maminah

      Hervouêt subtile ? Je suis dubitatif, maminah. Je le perçois volontiers condescendant, le type de journaliste qui a tout vu, tout compris.

      Mais bon, il est à LCI qui est souvent décriée pour sa, disons bienveillance, pour ne pas dire complaisance, au même titre que TF1...etc. En France, on a bien Lagardère patron de presse, et qui ne cache pas son bord. C’est un autre sujet.

    • 17 février 2010 à 15:27 | maminah (#2788) répond à da fily

      En réalité, je n’ai pas eu l’occasion de voir la vidéo de cette fameuse interview, et donc de juger par moi-même. Et si vous dites qu’il a été équivoque, je ne peux que vous croire. Merci d’avoir rectifié.

  • 17 février 2010 à 11:25 | râleur (#3702)

    la tentation de tout pouvoir est de ’’museler’’ la liberté d’expression.

    Et plus le pouvoir est faible et pas populaire, plus cette tentation de voir dans les médias des ennemis est grande.

    Les tenants du pouvoir dervaient penser et liere toutes les crtiques en leur encontre. C’est certainement mieux pour diriger un pays que d’écouter des lèches bottes et des dévoués qui ne pensent qu’à se faire bien voir.

    Continuez sur ce site à avoir la liberté de tons. Les intelligents feront le tri.

    Moi, je crois en l’intelligence de l’homme et donc de nous tous

  • 17 février 2010 à 11:52 | Lemurkata (#801)

    La question de Vincent Hervouë n’était pas, à mon avis, aussi insensée que ça.

    Beaucoup de personnes (moi en premier) se demandent encore aujourd’hui ce qui a pu conduire le Président Ravalomanana a s’acharner sur l’ex-DJ. L’envergure politico-économique de ce dernier ne justifiait pas, à mon sens, toute cette débauche de moyens pour le mettre « hors jeu » (Il n’était même pas sur l’échiquier). La source de l’adversité est forcément ailleurs. Et pourquoi pas dans une relation personnelle, intime ?

    • 17 février 2010 à 15:47 | maminah (#2788) répond à Lemurkata

      En tout cas, ça m’en a tout l’air. Et c’est d’autant plus choquant. Toute une nation prise en otage pour une idylle médiocre, c’est plutôt cher payé.

    • 17 février 2010 à 16:48 | Lemurkata (#801) répond à maminah

      C’est plus que choquant, c’est révoltant et carrément insupportable.

      Où est donc passé notre sagesse légendaire, qui a fait dire à nos ancêtres « Fanambadiana tsy raikitra tsy maharatsy fihavanana » (1) ? Ah oui, j’ai oublié, Monsieur n’était pas né quand ils ont dit ça. lol

      (1)Traduction libre « Un mariage raté ne térnit pas la fraternité »

  • 17 février 2010 à 23:01 | alika mirenireny (#3197)

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