Pas de sot métier. Bachelier de 2003, Lova tient un taxiphone à Analakely depuis un mois. Il compte y rester jusqu’à ce qu’il trouve une autre opportunité. Pourquoi il a choisi ce travail ? Ce jeune homme explique.
• Madagascar Tribune : Vous avez eu votre bacc en 2003. Qu’en avez-vous fait ?
Lova : « J’ai participé à un concours d’entrée à l’Université d’Antananarivo. Mais, j’ai échoué. Après, je suis parti en brousse. Là-bas, j’ai attrapé une maladie mystérieuse, une sorte d’envoûtement ou de maléfice. Ma famille a fait appel à des Mpiandry. J’étais guéri. Ensuite, je me suis porté volontaire au service militaire. Libéré de cet engagement en avril 2007, j’ai cherché des emplois. Mais en vain. En fait, j’en ai trouvé un. C’est un travail d’agent de sécurité. Mais le salaire est minable,
Ar 75 000 par mois ».
• Qu’avez-vous décidé ?
« Je l’ai refusé. Je ne peux pas vivre avec cette somme. J’ai réfléchi sur ce dont je suis capable de faire. Je trouve que le taxiphone est un métier rémunérateur. Je pourrais gagner de l’argent facilement ».
• Avec votre diplôme, n’envisagez-vous pas d’autres métiers ?
« Je reste ici jusqu’à ce que je trouve un autre emploi fort intéressant. Actuellement, vu le nombre de jeunes diplômés sortants de l’Ecole supérieure, il n’est pas facile d’avoir un métier correspondant à mon diplôme ».
• Quels sont les problèmes auxquels vous faites face durant l’exercice de ce métier ?
« Des individus viennent me voir ici presque chaque semaine. Ils se présentent comme des agents de Fivondronana. Quand je leur demande leur badge, ils ne le montrent pas. Ces « agents » ou « faux agents » peut-être, me réclament Ar 1 000 ou Ar 2 000. En plus, ils appellent gratuitement, à partir de mon téléphone ».
• Vous n’avez pas porté plainte à une instance compétente ?
« Pour le moment, je ne l’ai pas encore faite ».
Recueilli par Herimanda R.
