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Editorial

Le temps du changement

mardi 10 novembre 2009 |  2069 visites  | Patrick A.

On pourrait se laisser aller à copier-coller les éditoriaux écrits peu après la signature des accords de Maputo I. Même si certaines ambiguïtés ont été levées, d’autres ont été introduites, et pour donner satisfaction à ses troupes, chaque camp s’efforce de proclamer victoire. L’habilité de la rédaction des accords réside dans le fait qu’ils permettent des interprétations assez contradictoires.

Certains parleront de verre à moitié plein, d’autres de verre à moitié vide. Pas davantage que les accords de Maputo, celui d’Addis Abeba n’est un bel édifice figé ; son intérêt est qu’il fait partie d’un mouvement. Un mouvement bien tardif, avec des à-coups, mais un mouvement auquel nous avons appelé dès les débuts de la crise. Que ce soit avant ou après le 17 mars, et même bien avant la fermeture de la télévision Viva, seul un compromis historique pouvait recoller une communauté déstabilisée par l’affrontement de groupes politiques croyant chacun avoir la majorité de la population avec eux.

Il est tragique que la volonté ait manqué aussi longtemps, et que la désinformation ait passé de part et d’autre comme l’excipient qui ferait passer une médication de cheval. Les grands mots comme démocratie, souveraineté nationale et légalité n’étaient plus là que pour se persuader que l’on avait raison. Espérons qu’il sera maintenant possible de tenter de redonner à ces mots un sens un peu moins partisan, car ils en ont plus que besoin.

Face à une situation difficile, l’être humain a naturellement tendance à penser qu’il lui revient de la changer. Et si une personne n’arrive pas à changer une situation, ce qui arrive très souvent, elle peut être amené à se dire que c’est elle-même qui doit changer, ce qui laisse finalement peu de possibilités et peut créer une dangereuse spirale descendante : doute, donc perte d’efficacité, et succession d’échecs malgré toutes les tentative pour mettre plus de moyens en oeuvre.

La force des leaders politiques réside souvent dans le fait qu’ils sont moins sujets que le commun des mortels à ces spirales du doute. Mais c’est aussi pour eux une faiblesse, car ils peuvent être moins enclins à changer que la plupart d’entre nous, même en situation de crise. Et c’est un danger pour leur pays, car ils peuvent entraîner des milliers de gens dans des excès de confiance.

Lorsqu’une personne ne peut ni changer une situation, ni changer suffisamment rapidement pour arriver à une solution qui le satisfasse, alors il lui reste une fragile troisième voie : changer son approche de cette situation et décider s’il doit rester frustré ou s’efforcer de redevenir serein. La Nation est divisée ? C’est vrai, mais qu’importe. Il faut arriver à se dire que ce n’est pas si grave, et qu’il n’en sera pas toujours ainsi. Mais au préalable, il faut prendre le temps d’examiner comment nous devons approcher ce problème.

Aussi, contrairement à mon intention initiale, je ne vous décortiquerais pas aujourd’hui le contenu des accords d’Addis Abeba à la lumière de ceux de Maputo. Et j’espère ne pas trop avoir à le faire dans l’avenir. Car cela ne serait pertinent que si la crise se perpétuait, ce qui se produirait si nous n’arrivions pas à changer d’approche.

P.-S.

Suite aux révélations d’hier de Ndimby sur un pari entre nous concernant la signature ou non d’un accord à Addis, je lui ai proposé, en hommage symbolique aux actions de la communauté internationale, de faire livrer la mini-pizza à l’attention de M. Ban Ki Moon, à l’immeuble des Nations Unies, New York. Par contre, j’ai demandé à mon facétieux condisciple un ticket de livraison signé... Il ne m’a pas répondu : dois-je conclure que qui ne dit mot consent, ou devrais-je me « contenter » comme prévu d’un repas dans un excellent restaurant italien de Tana ?

5 commentaires

Vos commentaires

  • 10 novembre 2009 à 10:30 | Noue (#2427)

    - « Et si une personne n’arrive pas à changer une situation, ce qui arrive très souvent, elle peut être amené à se dire que c’est elle-même qui doit changer »

    Forcément , quand on est sans qualité , comment peut-on se changer sans l’aide des autres ? même avec l’aide des autres , on n’y arrive même pas car si on met l’arrogance avant l’intérêt du changement , c’est clair qu’on coule de suite !

    • 10 novembre 2009 à 14:33 | Jim-0450 (#945) répond à Noue

      Ny ahy ny tiako ho tsindriana eto dia tokony hasiana fanarahamaso hentitra sy aingana na FANANA’IRETO ministra sy mambra HAT ho VOADAKA ireto.

      Tsy maintsy hanao TANTELY HAFA-DRAKOTRA avy hatrany ny CAISSE satria mampamangy daholo ny AVANTAGES rehetra.

      Maro amin’izy ireo no nahatsangana sahady : VILLAS,CONCESSIONS,TERRAINS,4X4 MARO... ao anatin’ny volana vitsy monja.

      Tokony hanaovana AUDIT ny voadaka,ary tsy maintsy manao DECLARATION DE PATRIMOINE ny vao hiditra mba hisian’ny FITOKISAN’NY VAHOAKA.

  • 10 novembre 2009 à 11:34 | da fily (#2745)

    Un grand mot, souvent utilisé, usé, voir galvaudé. Je ne me soucie pas du changement, je me soucie plus du changement dans la continuité. Bref, je ne suis pas plus optimiste que ça, j’attends.

    Mais c’est déja un grand changement d’avoir réuni tout ce monde, toutes ces personnes dans le même panier, faut le faire, je reconnais que la performance est de taille, un jalon dans notre histoire.

    Mais pour changer, Andry pourra-t-il se présenter en 2010 ? Que fait-on de la limite d’age à +40 ans ?

    • 10 novembre 2009 à 11:52 | Rabila (#1379) répond à da fily

      Quelque soit la limite d’age, je doute que Andry Rajoelina serait un jour élu président.

  • 10 novembre 2009 à 12:02 | meloky (#637)

    Who can tell me satisfied ! As what was done is to make sure the about-coming-elections can be prepared with less hemorragia !!!

    Who can show off if these ultimate tasks can not be done carefully well and the contestants for the the next (first President of IVth rep) act wise with their highest consideration of the smallest and the least of the citizens that have no single power to lift even one bit of weight to get rid of and out of poverty !

    Yet we hold all « mouvances » responsible for causing terrible social socks and even created deep pit of social an economical vacum for such period of incertainity ! So what we People need is to tell them to be more responsible and offer more to improve the life of the 70% of population under the poverty line.

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