Dans son éditorial d’hier, Georges Rabehevitra manifestait son indignation sur des actes contraires aux Droits de l’Homme et à la dignité humaine.
Triste coïncidence, le même jour et dans la même édition, un autre article évoquait des faits significatifs de la situation réelle des droits humains dans notre pays, y compris en dehors des affaires politiques.
Faut-il le rappeler ? Le premier des droits humains est le droit à la vie. Solovelo Régis n’est plus là pour en profiter. Et Ratsimba Harinjaka, dit « Njaka Commando », a certainement quelques réelles raisons aujourd’hui de s’inquiéter pour son existence. Il ne fait vraiment pas bon être « wanted » dans notre pays.
Les risques existent également pour tous, même si l’on n’est pas « wanted ». Bien que l’actualité défile à grande vitesse, il est facile de se rappeler la mort de deux suspects en plein milieu de matinée et en plein centre ville d’Antananarivo, dans des circonstances qui font penser à une exécution extra-judiciaire. La famille d’une des deux personnes abattues a clamé que celle-ci n’était nullement un criminel, mais n’était qu’un simple coursier de société qui avait eu la malchance de passer là. Faute de réactions, l’on reste dans le doute.
Affirmons sans ambigüité que nous n’avons nullement vocation à prendre la défense de malfrats, de braqueurs ou d’assassins. Ajoutons même que l’on peut parfaitement comprendre le stress de nos policiers et gendarmes, lancés à la poursuite d’individus connus pour être dangereux. Il est certainement des circonstances où on ne peut leur reprocher de ne pas avoir le temps de réfléchir avant de tirer. Mais trop, c’est trop.
Il faut être parfaitement conscient que le phénomène n’est pas nouveau. Et qu’il est malheureusement largement alimenté par les rancoeurs des hommes des forces de l’ordre envers une justice parfois complaisante, sinon franchement corrompue. À force de voir les mêmes noms ressortir dans toutes les affaires, les gens d’armes se font une opinion sur une solution finale, et leurs hiérarchies préfèrent fermer les yeux.
Ce cercle vicieux des bavures violentes est malheureusement difficile à briser. Sachant leurs vies en danger, les criminels n’hésitent pas à tirer, incitant d’autant plus policiers et gendarmes à prendre les devants.
La notion de légitime défense est malheureusement devenue très floue dans les esprits. Et ce ne sont pas les derniers propos du Colonel Richard Ravalomanana à propos des gendarmes qui ont été agressés par la population à Ambohimamory Itaosy qui vont la clarifier. Certes les propos se voulaient dissuasifs, car le colonel entendait rappeler qu’il est des circonstances où, en tant que bras armé de la Loi, les gendarmes ont le droit et le devoir d’utiliser la force et que la population ne devait pas l’oublier. Mais même en ne prenant pas les mots au premier degré, difficile d’accepter sans broncher l’impasse sur le principe de proportionnalité entre attaque et défense. Alors colonel, quels que soient vos regrets de ne pas toujours être soutenu, rappelez vous vos années d’étude à Melun et qu’aucun gendarme ou policier ne puisse plus omettre les distinctions entre tirs en l’air, tirs portés dans les jambes et tirs portés à la tête.
Vos commentaires
Cher Patrick,
franchement vous me décevez aujourd’hui. Etes-vous à court de sujet à traiter ? pourquoi reparler de la mm chose que Mr Rabehevitra (hier) sans rien apporter de nouveau ? EN plus en vous lisant, on s’aperçoit que vous ne tenez point compte des ractions des forumeurs d’hier.
Questions aux membres de la diaspora : est-ce que chez vous les reporters cachent systématiquement les visages des malfrats pris en flagrant délit ? est-ce que chez vous les photos des bandits « wanted » ne sont pas publiés partout pour solloiciter l’assistance du peuple ? Il n’y a pas qu’au cinéma que tout cela existe tt de mm, non ?
Alors, pourquoi toujours vouloir être plus royaliste que le roi ? juste pour faire le beau ou se prendre pour ce que l’on n’est pas ?
Enfin, et non des moindres, est-ce que ces personnes (malfrats pris en flagrant délit et bandits notoires en cavale) que vous cherchez à préserver outre mesure, respectent-ils le moindre des droits de l’homme ? Demandez un peu l’avis des victimes de ce Njaka commando par exemple, ou de ceux de Solo Régis etc.
Au lieu de chercher à protéger les droits des criminels, cherchons plutôt à protéger les droits des victimes et de nos policiers. Si la publication des photos des criminels peut aider à les punir, leurs victimes et les policiers n’en seront que rassurés.
Vous avez raison Mpitily,
L’Etat doit agir comme les voyous pour les combattre !
Pourquoi pas un Etat voyou effectivement, c’est le signe du progrès. Etant au pays, je n’ai pas à me comparer aux gens de la diaspora qui vivent autres choses.
Je ne trouve pas intelligent d’aller se dire à chaque fois : ’’les autres ne font pas mieux’’. C’est plus proche de la réaction d’un enfant à qui on dit :’tu as fais des bêtises et il faudrait arrêter, ce serait mieux pour ton avenir’’, et l’enfant répond :’oui mais, mon voisin fait le mêmes bêtises et il est même plus grand que moi’’
Avec ce genre de réflexion, on refuse de grnadir pour soi et on reste en enfance
Je suis d’accord avec Patrick et Georges. Quand la loi n’est pas respectée par l’Etat même qui l’a promulgué, c’est que l’anarchie n’est pas loin.
« Et pourquoi pas un Etat voyou », dites-vous ? Je pense justement qu’on est en plein dedans.Toutes les caractéristiques s’accumulent depuis plus d’un an pour ne laisser aucun doute à ce sujet.
Ce pouvoir est miné par ses propres turpitudes. Dès lors, ce qu’il peut faire est seulement une continuelle fuite en avant, qui ne mène nulle part sinon à la systématisation de l’arbitraire. Ca ne tient pas debout. C’est artificiel et dangereux. Seule une élection pourra nettoyer ce désordre institutionnalisé. Mais c’est l’éternelle question des élections fiables et démocratiques...
« justice parfois complaisante, sinon franchement corrompue » : elle -des juges- est complaisante pour les politiciens puissants et corrompue pour les autres moyennant pièces sonnantes et trébuchantes.« Tout le monde » connaît les cas flagrants et ce n’est pas parce qu’on met un général de dix étoiles ou un maréchal à la tête de l’institution contre la corruption qui va changer quoi que ce soit car c’est une question de volonté politique déjà mais aussi de moyens. De toute façon, la corruption est partout. Ce qui est grave c’est quand des armes sont utilisées.
Oui, oui, oui, il faut faire le distingo entre les affaires « criminelles de source politique » et celles plus preoccupantes d’origine crapuleuse.
L’homme de la rue pense, sans doute à raison, qu’il y a eu toujours une justice à plusieurs vitesses, voir pour certaines résolutions, un crabotage motivé par on sait quoi. Nos agents de la force publique sont le pendant de nos magistrats, ils ne font pas preuve de fiabilité ou d’éthique. C’est selon la gueule du client, excusez l’expression.
Maintenant concernant les droits de l’homme, c’est un peu comme la démocratie : tout le monde en a entendu parler, surtout les politiques, mais chacun en fait sa propre idée selon sa situation propre. Et l’un ne va pas sans l’autre, mais il faut d’abord grandir pour savoir emmener le tandem, notre pays est encore en train de grandir, une espèce d’ado attardé de 50 balais hésitant et encore rebelle. Peut-on demander à un ado de réagir et de raisonner comme un adulte, de surcroît s’il est attardé ?
D’accord avec vous Patrick que « le premier des droits humains est le droit à la vie .... »
Je vous livre ci- dessous un extrait du livre « LA VOIE MALGACHE » de André RANDRIANTSALAMA , HUMANISME et PROGRES, Ouvrage présenté par Dr C. RABENORO, Président de l’ Académie Malgache dans les années 80 et imprimé par Imprimerie Catholique Antanimena Antananarivo D.L 33-8- 84.
« Si Jésus-Christ, en cette fin du XXè siècle, venait à Madagascar en chair et en os pour y apporter lui-même sa Bonne Nouvelle, quel peuple y rencontrerait-il ? N’est-ce pas un peuple étrangement bigarré : ni totalement Malagasy, ni complètement Vazaha ! Un curieux mélange ou aggrégat d’individus sans consistance culturelle commune et nette...Dieu qui a créé les hommes et les peuples avec leur DIGNITE et leurs valeurs naturelles —( tout mal n’étant point voulu du Créateur, pure conséquence du péché )—ne cherche qu’à RESTITUER cette DIGNITE ET CES VALEURS dans et par le Christ. Il y a déjà des » teratany chrétiens« .... »
Personnellement, j’ai trouvé ce livre intéressant et des amis l’ ont cherché dans les librairies à Mcar vainement car le stock est épuisé, semble-t-il ??
Enfin, si André Randriantsalama, mort accidentellemnet sur la route digue vers Ivato , était parmi nous aujourd’hui en 2010, il aurait pu nous éclairer sur bien des sujets politiques, économiques, sociaux ...Sans les nommer, bcp de hautes personnalités ( politiques, professeurs,agriculteurs , prêtres , cadres , ex-ministres ...)encore vivantes à Mcar ou à l’étranger l’ont connu ...) Ils se reconnaîtront d’eux-mêmes. Il a bcp écrit dans la presse ( toutes tendances confondues) dans les années 70 car il a défendu la malgachisation , l’oecuménisme et le patriotisme après ses multilples voyages dans le monde entier .
Je suis foncièrement en faveur du respect des droits de l’homme ou que ce soit, et dans quelles circonstance que ce soit ! Ceci doit être clair. Toutefois, en l’état actuel de la sécurité des biens et des personnes à Madagascar, pays dans lequel les bandits attaquent et tuent impunément sans pitié les honnêtes gens dans leurs demeures, dans les rues et sur les routes nationales, une application stricte des droits del’homme aux bandits et criminels, seraient une insulte aux nombreuses victimes de ces bandits. S’ils veulent que les droits de l’homme leur soient appliqués,qu’ils les appliquent eux-mêmes à leurs victimes, les familles desquelles, de par leurs actions, ont perdu un père, une mère, un fils, ou encore une fille !