Tiens, tiens, mais où donc sont passés les trois membres de la CENI qui sont supposés représenter les partis politiques proches de l’opposition ? Que sont devenues les rodomontades affirmant que ceux qui refuseraient d’y siéger seraient inéluctablement remplacés ?
Souvenez vous, c’était fin janvier, l’on avait annoncé l’élection d’une assemblée constituante pour ce mois de mars et les principes de la composition d’une commission électorale nationale indépendante avaient été arrêtés lors d’un atelier auxquels l’opposition avait refusé de participer.
Interrogé sur ce qui si passerait au cas où l’opposition refusait d’occuper les places qui lui sont réservées au sein de la CENI, Andry Rajoelina avait répondu qu’il y aura toujours des personnalités politiques prêtes à occuper les places vides. Visiblement, de l’eau a coulé sous les ponts entretemps.
Ou plutôt, ce changement qui n’est qu’apparent est la confirmation que les négociations se continuent en coulisses, et qu’il vaut mieux ne jamais trop prendre au sérieux nos hommes politiques. Un autre indice que la situation est peut-être en train d’évoluer discrètement réside dans le report continu d’un remaniement gouvernemental qui était pourtant à un moment présenté comme imminent.
De son côté, au delà des appels aux sanctions pour non application de Maputo, le camp Ravalomanana a également orienté son discours vers des élections rapides. Comme si là aussi, on prenait acte que les attitudes mentales de 2009 qui ont été récemment rappelées dans ces colonnes avaient marqué leurs limites.
Car plus personne ne peut plus ignorer la lassitude des spectateurs, qui s’ils sont trop loin de la scène pour être entendus lorsqu’ils sifflent le spectacle (ou plutôt le manque de spectacle), sont cependant avides de se dégourdir les jambes en bottant quelques arrières-trains. À moins que leurs propres arrière-trains ne se dandinent sur le clip « Mandehana mifidy [1] », abondamment diffusé sur les ondes télé et radio mais introuvable sur internet.
Avouons que l’on peut à la fois s’agacer de cette utilisation de l’argent public pour « vendre » au grand public des élections et trouver impeccablement justes à la fois les paroles et la musique de ce morceau. Et comme le pays n’est pas à une curiosité près, c’est un artiste ex-député TIM qui est le coordonnateur principal de ce que l’on peut présenter au choix comme une subtile oeuvre de propagande ou comme un nécessaire rappel à la citoyenneté. Les citoyens et les patrons d’entreprise doivent-ils s’inquiéter du risque de sanctions internationales pour avoir permis le financement d’une telle oeuvre en payant leurs impôts ?
Et si le taux de participation venait à donner raison aux tenants de l’organisation unilatérale d’une élection législative, qui faudra-t-il accuser en premier si ce n’est le taux de participation ridiculement bas et vraisemblablement encore gonflé des élections législatives précédentes ? 19,42% à Antananarivo, officiellement 46,17% dans tout Madagascar...
Finalement, c’est quoi la démocratie ?
Vos commentaires
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Ce n’est pas pour maintenant, il y a tant à préserver et à réactualiser avant de pleurnicher sur cette fichue démocratie qui se dérobe à chaque fois qu’on scande son nom.
Faut-il la mériter ? On se le demande parfois, et nous sommes loin d’être passable, nous avons plus souvent eu recours à la loi du Talion qu’à celle de la majorité, on grossit la caravane des pays à risques : piètre performance, inquiétant quand il y en a qui vous affirment qu’actuellement, financièrement ce n’est pas dramatique.
La léthargie va devenir critique chers compatriotes, celui qui n’avance pas recule. Tant qu’il y aura ne serait-ce qu’une petite marge de manoeuvre, la hat continuera a emberlificoter la masse. Je vous renvoie illico à la CENI, organisme de plébiscite sur et certain, observatoire strictement indépendant absolulent pas, et pour cause !
Pour un peu, on irait jusqu’à hurler : assez avec cette démocratie ! Combien de viols, de meurtres, d’imposture, de traîtrise, de rapines, de spoliations, d’impudeur au nom de cette arlésienne internationale ? Qui peut prétendre en faire son cheval de bataille sans avoir la crainte de se compromettre ? Qui peut aujourd’hui se targuer d’en dispenser les leçons sans ciller, et surtout sans remords ? A-T-on besoin de démocratie dans un pays où les tergiversations et les marimaritriraisana sont déja des aspects démocratiques mais qui ne conduisent à aucuns résultats, aucunes avancées. Nous sommes les éternels retardataires du train (un comble quand on se nomme TGV) du développement, de la modernité, du progrés. Comment voulez-vous comprendre dans ce cas le fonctionnement de la démocratie ?
Un Ratsirahonana, un Andriamanjato, un Rasolosoa, un Roindefo, un Ramaroson, une Manorohanta, une Razanamahasoa, un Ratsiraka, un Rajoelina, un Rarison Hippolyte, un Razafidravahy, un Ndrairijaona, un Lylison, un Ra-Charles ou un Ravalomanana M. savent-ils tous ce qu’est la démocratie ? Vraiment, on peut se poser des questions, et pour ne pas défendre aussi bien Andry et Ra8, ne me dîtes plus que c’est uniquement une question de diplômes, car à quoi sert les diplômes si on squatte en permanence les derniers rangs ?
Bonsoir Da Fily,
Très bonne analyse de la démocratie à Madagascar.
Le 26 MARS 1972, le premier TGV fut inauguré en France ....
Le 26 MARS 2010, le dernier TGV malgache continue à suivre une voie sans issue et reste dans un tunnel où les passagers manquent d’oxygène ...
J’avance ces remarques imagées puisque le peuple malgache agonise et est asphyxié actuellement. Il ne veut pas cautionner ce coup d’état sanglant de 2009 car personne n’a demandé son avis. La foule tananarivienne sur la place du 13 mai ne représente en aucun cas la population des 22 régions.
Bravo pour le forumiste qui a trouvé 109 = Sang neuf en faisant allusion aux personnes sanctionnées par l’UA.
A mon avis le sang neuf a été contaminé par un virus très puissant appelé « tazo-karena » et les chercheurs n’ont pas encore trouvé le vaccin faute de budget.
Ce sang contaminé me fait rappeler une histoire en France et tout le monde a entendu les mots célèbres :« Responsables mais pas coupables » !
Concernant Madagascar, les uns soutiennent que les 109 personnes sont de vrais patriotes et ne sont ni Responsables ni coupables de cette crise ??!!
D’autres crient haut et fort que les 109 sont Responsables et coupables donc méritent bien ces sanctions ??!! Dans une démocratie ( si ce grand ou gros mot existe ) QUI CROIRE ??
Enfin, j’ai remarqué que Didier Ratsiraka et Marc Ravalomanana demeurent INSUBMERSIBLES car ils ont encore bcp de partisans à l’intérieur et à l’extérieur du Pays. Si des éléctions auront lieu cette année, le match entre la Mouvance Madagascar et la Mouvance HAT serait intéressant.
Il faut que l’arbitre siffle le début du match quand toutes les équipes sont sur le terrain mais pas uniquement la présence d’une équipe HAT & CONSORTS ....
Wait and see
Finalement, c’est quoi la démocratie ?
A « vous » de le dire. Vous êtes un puissant faiseur d’opinion.
Le « vous » en question inclut vous même et l’ensemble de la presse/média.
Entre crier et revendiquer à cor et à cri, corps et âme qu’il faut une démocratie (et participer à ce que l’on la revendique) et un taux de participation aux élections assez bas, il y a un gros trou : les électeurs.
Et ce gros trou, les faiseurs d’opinions, au lieu de le boucher n’a fait que l’agrandir plus et encore.
Aucun des articles, chroniques, émissions,... ne m’a paru attrayant pour que les électeurs à se déplacer dans les urnes. Ce n’est pas leur rôle ? ce n’est le rôle de qui que ce soit non plus sauf ce des citoyens.
Nul besoin d’élections, en tout cas, pas dans l’immédiat. Ce qu’il faut c’est un travail collectif et individuel pour se remettre en question, il faut faire une prise de conscience collective et individuelle face à nos échecs successifs et quasi récurrents, face à notre médiocrité.
On pourra mettre autant d’argent, de riz, de laoka, de fiara, de bandy, de joba, que l’on aura besoin pour « vivre ». Mais, sans conscience, au premier signe de ruine, de déclin, on reviendra au même point de départ : cette crise que nous sommes entrain de vivre.
Malheureusement, le mot démocratie est encore un vain mot à Mada. Pour la grande majorité, il s’agit d’élire un dirigeant. Mais les élections ressemblent beaucoup à plébiscite : le peuple signe un chèque en blanc, et espère que les personnes élues soient enfin dignes et hônnetes de porter leur charge.
Le président, ressemble davantage aux yeux du peuple à un roi. Ne dit-on pas Fanjakana au lieu de fitondrana ?
Nous parlerons de véritable démocratie avec l’émancipation des citoyens d’une part, et du dévouement des dirigeants pour ceux-ci d’autre part.