Evolution concrète de la filière vanille dans la région de SAVA. Les paysans se lancent dans l’extraction d’huile essentielle de vanille pour réaliser plus de bénéfices. Une pratique qui revenait auparavant aux opérateurs et préparateurs de vanille.
Deux unités d’extraction d’huile essentielle de vanille ont été mises en place dans le district d’Andapa, plus précisément dans la commune Andrakata et dans le village de Lohanantsahabe, commune d’Ambodiampana. Financées par le PSDR (Projet de soutien au développement rural), à hauteur d’environ 170 millions d’Ariary, ces infrastructures sont mises à la disposition des deux unions des associations paysannes, à savoir, la FIMVA (Fikambanan’ny Mpamboly Lavanila) et la TTM (Tambatra ny Tantsaha Mpamokatra).
Selon le directeur exécutif du PSDR, Georges Randriamamonjisoa, ces unités servent à conserver les produits en attendant les acheteurs potentiels et à produire d’oléorésine (huile essentielle de vanille) en vue d’explorer le marché international. Chaque unité a une capacité de 50 kg par extraction pour une durée d’une semaine, soit une production de 2.250 kg d’oléorésine attendue à chaque campagne annuelle.
L’existence de cette unité de transformation vanillière constitue un avantage pour les paysans producteurs parce que ladite unité conserve la qualité de vanille tout en encourageant la clientèle à se rapprocher des paysans habilités déjà à transformer la vanille en huile essentielle tant convoitée par les opérateurs, sans intermédiaire bien sûr.
Ar 160.000 à Ar 400.000 le litre
« Depuis 2005, le prix de la vanille a connu une chute et, par conséquent, nous avions du mal à écouler nos produits. Grâce à cette unité d’extraction d’huile essentielle, bon nombre des opérateurs viennent ici pour faire leur commande d’oléorésine. Par rapport à la vanille sèche, la vente de vanille transformée nous procure plus de bénéfices oscillant entre 50 à 60%, voire plus en fonction de la qualité de vanille », explique Razafindrambelo Norbin, président de la FIMVA.
Pour éviter tout éventuel surstock défavorable, l’extraction d’huile essentielle de vanille se fait en fonction de la quantité commandée d’avance. Si le prix de la vanille préparée varie entre Ar 16.000 à Ar 25.000 le kilo, l’huile essentielle se vend entre Ar 160.000 et Ar 400.000 le litre. Selon toujours Razafindrambelo Norbin, deux à trois kilos de vanille préparée peuvent produire 1 kg d’oléorésine. Cette année, l’union des associations paysannes, FIMVA, espère réaliser quelque Ar 450 millions de recettes, rien que pour la production d’huile essentielle de vanille, alors que la production vanillière de l’union atteint 5,5 tonnes cette année. Le PSDR a déjà fait rapprocher directement les producteurs et les opérateurs pour qu’ils puissent écouler leurs produits plus facilement.
Certification biologique réclamée par les clients
Parfois, la clientèle réclame la certification biologique pour satisfaire les exigences du marché international, selon les producteurs de vanille, alors que cela requiert des dépenses supplémentaires pour eux. A ce sujet, le ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, Panja Ramanoelina a souligné la nécessité d’une franche collaboration entre les producteurs et les autres acteurs dans cette filière vanille dans le but bien compris de réduire autant que possible le coût des certificats biologiques pour qu’il soit à la portée des paysans. « De toute façon, cela n’empêche pas pour autant de chercher d’autres marchés qui ne tiennent pas compte de certificat biologique. Par exemple ceux d’Outre Atlantique ou Asiatique », annonce le ministre.
Quant au marché de l’Océan Indien et celui de l’Europe, c’est l’ECOCERT qui délivre le certificat biologique, après que des conditions soient remplies en la matière.
