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Editorial

Droits et devoirs

jeudi 20 août 2009 |  1921 visites  | Patrick A.

Dans un « bel » élan dont on ne saura pas trop s’il est vraiment spontané, les 22 chefs de région viennent unanimement de déclarer au cours d’une conférence de presse qu’ils souhaitaient que les élections régionales aient lieu juste après le référendum. Cela ne les empêche pas de prêcher en faveur du maintien des chefs de région actuels jusque-là. Charité bien ordonnée semble commencer par soi-même.

Mais ce n’est pas ces points que la majorité des observateurs aura retenus, mais leur déclaration soutenant le maintien de Andry Rajoelina et Andry Rajoelina à la tête de la Transition et affirmant que la répartition des sièges au sein des Institutions de la transition devrait tenir compte des aspirations populaires et des acquis de la HAT depuis le 17 mars dernier, date de l’effondrement du régime Ravalomanana.

De telles déclarations hérissent au plus haut point le citoyen qui a une certaine idée de la République. Ou plutôt devraient le hérisser. Comme auraient dû le faire dans le passé l’existence de chefs de région qui étaient également responsables régionaux du TIM, ou l’existence à une certaine époque de structures comme le TIM Education ou le TIM Santé.

La persistance de telles situations ne peut qu’entretenir au sein du public la confusion entre État et parti dominant. Sans se faire trop d’illusions, il est temps de demander aux fonctionnaires un minimum de réserve.

Une des conditions de réussite de la transition, et à plus long terme de reconstruction de la République sera que les agents de l’État évitent tous les comportements portant atteinte à la considération des usagers envers le service public.

Un citoyen doit pouvoir se présenter devant les services de l’État sans craindre un traitement biaisé ou partisan de sa démarche. Comment pourrait-il jamais acquérir une telle confiance si les manifestations publiques de penchant vis-à-vis de telle ou telle idée se multiplient ? Qui par exemple, confronté à un trouble de voisinage provoqué par un voisin partisan notoire du TGV, osera porter plainte auprès de la Gendarmerie si un jour la circonscription dont il dépend est dirigée par le commandant Lilison ?

2009 aura vu à peu près le pire en cette matière. La grande muette a cessé publiquement de l’être. Des magistrats se sont distingués en faisant des déclarations tonitruantes, et l’on aura juste évité de peu le scandale de février 2002 où des magistrats sont venus en robe dans une manifestation politique pour opérer quelques « bons » offices.

Faut-il légiférer dans ce domaine ? Peut-être faudra-t-il prudemment reformuler l’Article 14 du Statut Général des Fonctionnaries qui stipule que « le fonctionnaire est libre de ses opinions philosophiques, politiques, ou religieuses. L’Administration ou la collectivité publique ne doit pas imposer son point de vue lors de l’expression, par le fonctionnaire, de ses opinions ». Mais il ne paraît pas souhaitable, au moins dans l’immédiat, de trop légiférer car le sujet est complexe. Après tout, fonctionnaires et agents de l’État sont des citoyens comme les autres, et les libertés d’opinion et d’expression sont des droits et des valeurs qui figurent pour de bonnes raisons au pinacle de la Constitution et des Traités internationaux.

Mais il est temps que les hiérarchies mettent un holà à une politisation excessive, et qu’elles rappellent formellement à certaines fonctions spécifiques et aux fonctionnaires nommés à des hauts emplois de l’État qu’au-delà les lois, ils doivent aussi être guidés par une déontologie professionnelle. Et que celle-ci doit inclure un minimum de discrétion, ne portant pas uniquement sur les secrets professionnels à proprement parler, mais aussi sur leurs opinions sur les sujets portant à controverse.

Qu’est ce que cela changera, demanderons certains, est-ce que cela empêchera un fonctionnaire de favoriser telle ou telle tendance au moment de prendre une décision ? Peut-être pas, mais cela lui évitera, espérons le, d’être directement sollicité. À plus long terme, cela redonnera à son successeur un peu plus de liberté pour juger en toute âme et conscience.

Les devoirs déontologiques du fonctionnaire devraient aussi inclure celui de déclarer de manière formelle dans quels cas ses opinions ou attaches personnelles pourraient influencer son jugement. À charge pour la hiérarchie d’apprécier en toute connaissance de choses et idéalement de manière collégiale si tel ou tel type de dossier peut être confié à telle ou telle personne.

La réserve doit cependant aussi être envisagée dans une autre perspective. Cela peut être un droit, celui du fonctionnaire de ne pas se sentir lié par une décision hiérarchique qui ne lui paraît pas légitime. On pourrait prévoir des mécanismes afin que dans ce cas, le fonctionnaire se mette « en réserve », il se mette en retrait sans pour autant condamner la décision.

Discrétion à l’extérieur, transparence en interne. L’équilibre des droits et des devoirs ne sera pas forcément facile à trouver, mais en tout cas, la situation actuelle n’est pas tenable. Le débat est ouvert.

15 commentaires

Vos commentaires

  • 20 août 2009 à 08:35 | Noue (#2427)

    - « Une des conditions de réussite de la transition, et à plus long terme de reconstruction de la République sera que les agents de l’État tous les comportements portant atteinte à la considération des usagers envers le service public. »

    Io dia miankina @ ny mpitondra ihany . Raha ny mpitondra manao ny danin’ny kibony , nahoana ny hafa no tsy hanao izany ko ?

    Raha misy mampiseho ny lalana hizorana anatin’ny fahamarinana , mino aho fa tsy ho sarotra ny fanarahana an’io lalana io.

  • 20 août 2009 à 10:30 | Bena (#2721)

    laissez nous jouir un tout petit peu encore, rien que quelques mois svp !

    • 20 août 2009 à 14:31 | da fily (#2745) répond à Bena

      Beuh, on peut rêver !!

      Pratique héritée du temps de la colonisation : fonctionnaire = état = pouvoir. Pas la peine de chercher où sont les maux, les Français nous ont mis à bonne enseigne, sachant que notre système administratif a hérité du « savoir-faire » français, nous sommes juste en train de dupliquer. Sauf qu’en France ils ont eu le temps de légiférer pour contrôler toutes les dérives qui s’en suivaient depuis . Nous, nous en sommes resté à l’après 1960.

      Pratique usitée, abusée par tous les pouvoirs successifs : du psd au tim, en passant par l’arema en son temps. Vous ne vous souvenez plus des combines inhérentes aux filaharan-bary et autres manao taratasy ? Avez-vous oublié les « encouragements » des prezidà-pokotany pour adhérer au parti arema, grand pourvoyeur d’antan unique et plénipotent de la nation ?

      Voilà le miroir dans lequel tout un peuple s’est miré, il va de soi qu’une fois à un pouvoir quelconque( les fonctionnaires, partout en ce monde, sont persuadés qu’ils détiennent un pouvoir), le malagasy moyen fonctionnaire, politique, militaire, voire artiste, usera et abusera de sa position pour s’élever au-dessus des autres.

      Bref, tout celà n’est que préambule à la corruption, grand sport national, voir international quand on voit les nationalités qui s’y adonnent.
      Quand je vous dis que le problème est plus profond qu’il n’y parait, j’ai l’impression que tout le monde s’est réveillé en 2009.

  • 20 août 2009 à 10:35 | observatrice (#2065)

    efa tarazo hatry ny ela , hatramin’ny faha pisodia io mpiasam-panjakana manao politika io , ka sarotra ny manova azy ;

    ny olana ao Madagasikara dia eo amin’ny fanomanana ny mpiasam-panjakana ambony no tsy ampy ;

    Entre poste de haut fonctionnaire et poste politique , la confusion est habituelle ; rares sont les hauts responsables qui refusent d’adhérer au parti dirigeant et cela quel que soit le régime ;

    les gouvernements eux mêmes sont les premiers responsables de cet état de fait

  • 20 août 2009 à 11:47 | New Africa (#559)

    Merci Patrick pour ces réflexions pertinentes.
    Je félicite les Malagasy et les Responsables politiques, administratifs, militaires et religieux de tous bords pour cet accord de Maputo I.
    Je regrette, cependant, les tentatives de ne pas donner à cet accord une dimension réellement pacifiste et inclusive et que les interessés et égoistes qui sont au pouvoir actuellement tentent d’interpréter à leurs avantages personnels en ussurpant la volonté populaire (18 millions de Malagasy ???)alors que nous devrions plutot parler de volonté de la rue (200.000 Malagasy au plus dans toute l’ile).
    A-t-on peur de la Paix, de l’arret de la violence et de la répression, du partage du pouvoir et de la construction de la 4e Republique dans la sérénité ?Justement la HAT a peur de cela car ils sont des putschistes et changer de nature est contre-nature !Mais j’ai la foi que le changement se fera enfin dans la sagesse et non plus la manipulation de la rue, les mensonges, les larmes, le sang et la répression sauvage.
    On parle trop vite comme ce Commandant Lilison car en fait on ne réfléchit pas assez mais pense seulement à l’argent et au pouvoir sanguinaire des kalaknikovs.
    Vive la 4e Republique inclusive et pacifiste !
    New Africa

  • 20 août 2009 à 18:18 | rabri (#2507)

    Mr PATRICK A.

    A transmettre à votre collègue NDIMBY A., de la part de mon GRAND AMI J.R de Madagate

    Madagascar : le prix de la désinformation

    Mardi 18 août 6:58 - Rédaction

    Extrait : « Par ailleurs, je m’insurge sur ce Ndimby A. (encore un pseudo) qui a écrit dans Madagascar-Tribune.com un chiffon intitulé : « l’interview interdit ». Déjà qu’interdit doit être, ici, au féminin. Qu’on m’insulte, moi, je suis vacciné, mais que l’on traite James Ramarosaona « d’acquis à sa cause (d’Andry Rajoelina) pour respecter le pacte tacite de non-agression entre journalistes », je comprends que ce Ndimby A. n’est pas un journaliste de métier. Il ignore que James Ramarosaona et moi, faisons partie des piliers de Madagascar Tribune : moi de 1988 à 2005 et James, de 1988 à 2003. Notre ligne éditoriale était de dénoncer ce qui ne va pas mais en reconnaissant les efforts de certains dirigeants. Et non pas de tirer sur tout ce qui bouge. Son article n’est ni mésinformation ni désinformation mais un texte démontrant un caractère de frustré. Personne ne l’empêche de continuer mais qu’il change alors de support car un titre vieux de 21 ans est jeté dans la boue par manque de respect et d’information sur les « cibles ». En plus, c’est devenu un journal en ligne. Eh ho les Ramaholimihaso, réveillez-vous ! Le cas de Patrick Pitchbull ne vous suffisait pas ? »

    • 20 août 2009 à 20:10 | mailomikaroka (#2508) répond à rabri

      Rabri,

      Ton ami J.R de Mandaingate a-t-il des moignons pour ne pas répondre lui même !?

      Pourquoi il fait passer son message par l’intermédiaire d’un PSEUDO, ça prête à sourire.
      TON grand ami n’a d’un journaliste que le nom. Si un DESINFORMATEUR de son acabit s’offusque, bah il sait ce dont il est.

      Bien à votre AMI.

    • 20 août 2009 à 20:11 | Citoyenne Malgache (#599) répond à rabri

      SVP Rabri, arrêtez de nous asséner tous ces articles copiés d’ailleurs. Si on a envie de lire du Madagate, on va chez Madagate. Si on a envie de lire la Vérité, on va sur leur site.

      Ou si vous tenez tellement à partager vos sélections d’articles, ouvrez votre propre blog et mettez y tous les amis que vous voulez.

      De plus, le texte que vous mettez n’a rien à voir avec le sujet de l’édito. Si vous avez des problèmes avec Ndimby, réglez ça avec lui, mais ne polluez pas cet espace de discussion avec l’humeur de vos amis. Ce genre de commentaires découragent plus d’un à revenir sur ce forum. (Avis à la rédaction de Tribune).

    • 20 août 2009 à 20:44 | rabri (#2507) répond à Citoyenne Malgache

      çà y est ! tout le monde vient au chevet de leur petit Ndimby !

      Oh ! le petit chouchou est devenu un souffre-douleur !!

      Dites-lui alors de s’occuper de son vrai rôle d’INFORMATEUR et NON DE CONCURRENT DES FORUMISTES !!

      Après quoi seulement je me calme !!

    • 20 août 2009 à 21:15 | mailomikaroka (#2508) répond à rabri

      t’es agité ! ? lol, qui est à ton chevet ?

      Calmoss petit siantifika de pacptille, sinon je te mets un camisole si tu te calmes pas,

    • 21 août 2009 à 00:21 | Rakitoza (#689) répond à rabri

      Ce foza qui pète les plombs commence à être pitoyable. J’espère que Dimby connaît le proverbe arabe et fera passer la caravane sans se soucier de certaines catégories de spectateurs, et n s’abaissera pas à répondre à ce post. D’ailleurs, avec ce genre de mentalité, on comprend maintenant pourquoi il y a eu le lundi noir.

    • 21 août 2009 à 00:33 | Rakitoza (#689) répond à Citoyenne Malgache

      Je suis assez d’accord avec la Citoyenne dans son interpellation de la Rédaction de Tribune.com.

      Le forum de Tribune.com est-il censé être une plate-forme de propagande pour les journaux de la HAT ? Ceux-ci n’ont qu’à faire des efforts pour gagner en crédibilité au lieu d’envoyer leurs taupes nous polluer la vue et l’esprit.

    • 21 août 2009 à 00:58 | rabri (#2507) répond à Rakitoza

      Je comprends maintenant comment élaborer certains éditos pour gagner en audience !! C’est çà qui vous dérange ???

  • 20 août 2009 à 18:22 | Basile RAMAHEFARISOA (#417)

    1-assises régionales,

    2-assise nationale(toilettage de la constitution)( du 25 au 28 août 2009

    3-référendum

    4-élections régionales,(après révision des listes par région)

    5-élections législatives,

    6-élections sénatoriales au suffrage indirect.

    7-élection d’un président de la république doublé d’un vice-président au suffrage indirect par les grands électeurs.

    Le régime parlementaire s’installe à MADAGASCAR,fini les parlementaires « godillots ».

    • 20 août 2009 à 20:12 | mailomikaroka (#2508) répond à Basile RAMAHEFARISOA

      Tu n’es pas au bout de tes surprises Basy Rano ! C’est moi qui te l’annonce.

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