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Environnement

Deux nouveaux lacs malgaches, inscrits sur la liste des sites Ramsar

mardi 3 février 2015

Le complexe des lacs Ambondro et Sirave (CLAS), dans la commune rurale de Belo sur Mer, à 90km au sud de Morondava, dans le Menabe, est désormais inscrit sur la liste des sites Ramsar de Madagascar. Ce statut particulier a été annoncé le 2 février 2015, lors de la célébration de la Journée mondiale des zones humides. Au cœur du parc national Kirindy Mite, ce complexe situé en bord de mer fait la transition entre la partie terrestre et la partie marine du parc.

Madagascar dénombre maintenant 10 zones humides désignées comme sites Ramsar, un statut spécial qui reconnaît la haute valeur patrimoniale des zones humides pour un pays et pour l’humanité. Seuls les sites répondant aux critères internationaux de désignation peuvent être inscrits à la convention.

Le CLAS qui est situé au cœur du parc national Kirindy Mite, protège de nombreuses espèces emblématiques de Madagascar, dont les flamants, les lémuriens, le crocodile du Nil et de nombreuses espèces d’oiseaux menacés.

« Nous apprécions que cette inscription au sein des sites Ramsar ait été confirmé lors de la Journée mondiale des zones humides qui marque aussi l’anniversaire de la signature de la convention internationale sur les zones humides, aussi connu sous le nom de Convention Ramsar », selon Herijaona Randriamanantenasoa, Directeur Général Adjoint de Madagascar National Parks. « Madagascar a pris des engagements forts pour la protection des espèces et des habitats et ce dixième site Ramsar démontre le sérieux de nos initiatives de protection de zones humides ».

Un effort conjoint pour protéger une zone importante de l’environnement

Atteindre la désignation Ramsar a été réalisé grâce aux efforts conjugués du ministère de l’Environnement de l’Ecologie et des Forêts, Madagascar National Parks ainsi que les ONGs WWF et Durrell Wildlife Conservation Trust.

« Nous avons visité ces lacs en novembre 2012. C’est durant cette mission que nous avons réalisé qu’ils seraient de bons candidats pour l’inscription à la convention Ramsar sur les zones humides », explique Roland Eve du WWF, Chef Technique Principal du projet de promotion des parcs nationaux de Kirindy Mite et de Tsimanampesotse, financé par KfW et la coopération allemande.

Les chercheurs de l’ONG Durrell qui avaient suivi les populations d’oiseaux de ces lacs au milieu des années 2000, avaient déjà avancé cette idée et démarré un projet de désignation.

Désormais convaincus de la valeur internationale de ces lacs, Madagascar National Parks, gestionnaire du site, et le ministère de l’Environnement de l’Ecologie et des Forêts, ont proposé l’inscription de ce complexe au sein des sites Ramsar. La démarche a été initiée en mars 2014 et la désignation rendue officielle en février 2015.

Le complexe, qui s’étend sur 14 481,5 ha, est une zone écologiquement riche comprenant lacs, marais, vasières, cours d’eau, mares et mangroves. Autant de combinaisons de zones humides, permanentes ou intermittentes, salées et d’eau douce qui rassemblent sur un petit espace un grand nombre d’espèces.

Richard Lewis, Directeur du Durrell Wildlife Conservation Trust à Madagascar, confirme que « les lacs et ses abords servent d’abris, de zones de reproduction et de nidification à une trentaine d’espèces d’oiseaux aquatiques et migratrices. Il y a aussi de nombreuses espèces menacées d’oiseaux dont la survie dépend étroitement de la préservation de ce complexe de zones humides ».

En effet, c’est le cas du héron de Humblot, du gravelot de Madagascar ou de la sarcelle de Bernier. Des oiseaux dont la survie dépend étroitement de la préservation de zones humides telles que ce complexe de lacs arrière dunaires. Le site Ramsar inclus également le bassin versant des lacs, couvert de forêt sèche et de zones de ruissellement où s’observent les lémuriens emblématiques, mais aussi le crocodile du Nil dont la population sauvage est en fort déclin à Madagascar. Par ailleurs, sept des huit espèces de palétuviers de Madagascar existent sur la partie côtière du complexe des lacs Ambondro et Sirave. Cette mangrove abrite une population de roussette ou renard volant, espèce endémique de Madagascar.

Des lacs sacrés

Outre cette exceptionnelle richesse naturelle, les lacs Ambondro et Sirave sont aussi des lieux sacrés, dont les forêts de mangroves, pour lesquels les communautés riveraines sont très respectueuses. Les us et coutumes y sont particulièrement observés et les relations sociales tiennent compte à certain égard de ces traditions.

Ainsi, outre les activités économiques, les priorités environnementales, ce complexe est aussi le cœur vibrant d’une vie sociale et culturelle animée. Ainsi, l’inscription du complexe parmi les sites Ramsar ne profite pas uniquement à la conservation de ce paysage et de ces richesses biologiques : elle participe également à reconnaitre et à sauvegarder la culture et l’identité locale.

Dix sites Ramsar à Madagascar

Outre le complexe des lacs Ambondro et Sirave, Madagascar a pu inscrire neuf zones humides d’importance internationale : le lac Tsimanampesotse, premier site Ramsar malgache, et le lac Bedo, dans le Sud, le complexe des quatre lacs de Manambolomaty-Antsalova et la zone humide de Mandrozo dans l’Ouest, le lac Alaotra, le lac Kinkony près de Mahajanga, le marais de Torotorofotsy et la rivière Nosivolo dans l’Est, le parc privé de Tsarasaotra à Antananarivo.

Recueilli par Valis

6 commentaires

Vos commentaires

  • 3 février 2015 à 12:42 | RAMAHEFARISOA Basile (#6111)

    Encore des sites !
    Il faut améliorer ce qu’on a actuellement pour l’intér général de la « POPULATION » ou des « POPULATIONS ENVIRONNANTES » ;

    - « Economie sociale et solidaire pour gérer tout ça ».

    Basile RAMAHEFARISOA-1943
    b.ramahefarisoa@gmail.com

    • 3 février 2015 à 12:44 | RAMAHEFARISOA Basile (#6111) répond à RAMAHEFARISOA Basile

      lire :
      - pour l’intérêt général de la Population Malgache et/ou des « POPULATIONS ENVIRONNANTES »

    • 3 février 2015 à 15:15 | Bena (#2721) répond à RAMAHEFARISOA Basile

      il faut aller à tsarasaotra à alarobia (appartenant à une seule famille et où réside l’ambassadeur européen) pour voir que c’est sale, mal entretenu, aucune vision de développement. c’est ça aussi ramsar ?

    • 5 février 2015 à 04:31 | RAMAHEFARISOA Basile (#6111) répond à Bena

      A propos de RAMSAR...
      - « L’île Europa » est dans la liste pour le compte de la FRANCE.
      LA République Malgache continue à revendiquer la souveraineté sur les îles éparses,l’enjeu principal étant celui de l’exploitation de la zone économique(ZEE) :
      - 127 300 km2 pour l’île Europa.
      (-Décret n°-60-555 du 1er Avril 1960,paru au journal officiel de la République Française le 14 juin 1960-)
      La zone territoriale s’étend jusqu’à 12 Milles marines autour des îles ou jusqu’en limite de la mer territoriale d’un autre Etat.
      La France exerce des droits souverains sur les espèces maritimes adjacent à l’île,afin d’assurer la protection d’une biodiversité riche des biens culturels et naturels ainsi que des ressources économiques dont elle a la responsabilité.

      A propos de ces îles éparses dans le canal de Mozambique,je suis partisan d’une « COOPERATION-COGESTION » France-Madagascar.

      Affaire à suivre.

      Basile RAMAHEFARISOA-1943
      b.ramahefarisoa@gmail.com

  • 3 février 2015 à 15:39 | Inglewood (#6780)

    Du fait de l’isolement de Madagascar, le règne animal présente comme la végétation : une diversification extrême ; Reptiles, bactériens, invertébrés, oiseaux, mollusques et bien sûr le lémuriens.

    La richesse du sous sol malgache est universellement reconnue.
    Une précieuse bouffée d’oxygène cet article du journaliste MT.

    Ces nouveaux sites classés Ramsar ; c’est un paysage d’aquarelle dont les teints rouges, verts et azur se fondent dans les eaux des lacs avant de s’effacer derrière l’horizon.
    Un magnifique site d’observation ornithologique, on y passerait des heures de travail.

  • 3 février 2015 à 18:46 | RAMAHEFARISOA Basile (#6111)

    167 Pays contractants de la « CONVENTION RAMSAR » Iran le 02 février 1971
    entrée en vigueur le 21 Décembre 1975.
    Officiellement :
    - « Convention relative aux zones humides d’importance internationale==particulièrement== comme habitats des oiseaux d’eau ».
    Elle engage les signataires à :
    - tenir compte de la conservation des zones humides dans leurs plans d’aménagements et de veiller à une utilisation rationnelle des zones humides.
    - inscrire des sites sur la liste « RAMSAR » et promouvoir leur conservation ;
    - préserver les zones humides inscrites ou nondans la liste RAMSAR,soutenir la recherche,la formation,la gestion et la surveillance dans le domaine des zones humides.
    - coopérer avec les autres Pays,notamment,pour préserver ou restaurer les zones humides transfrontalières.

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