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Economie

Augmentation du taux de croissance

Aucun impact sur la population

samedi 21 juin 2008 |  1016 visites  | Léa Ratsiazo

Si le président de la République affirme que près d’un million de la population est sorti de l’état de la pauvreté, ce n’est pas l’avis de la société civile notamment. D’après le CONECS (conseil national économique et social) les Malgaches ne se sont jamais autant appauvris que ces dernières décennies. Le taux de croissance tant vanté n’a aucun impact sur le pouvoir d’achat du citoyen. L’augmentation des prix des produits de première nécessité durant la dernière décennie contredit d’une manière flagrante les taux d’inflation affichés dans les divers documents économiques. En parallèle, le pouvoir d’achat a affiché une chute libre de l’ordre de 350 % en l’espace d’une décennie.

En dépit de la croissance économique observée durant la période 2000-2007, le phénomène d’inflation a beaucoup pesé sur l’économie et la vie sociale, d’après le CONECS. Par ailleurs la situation de la pauvreté n’a pas évolué de manière significative. Le taux de la pauvreté tourne toujours autour de 70%.
La faiblesse du pouvoir d’achat est le symbole de la pauvreté ambiante qui frappe cette population démunie. La stabilité d’une nation ne se mesure pas à l’aune des élections calmes et sereines, aux institutions qui fonctionnent et à une certaine idée de la liberté de parole, rappelle le CONECS. Une stabilité ne se décrète pas, elle se mérite et la condition première serait de tout faire pour améliorer le pouvoir d’achat, c’est l’excellence en matière de gouvernance.

Revenus insuffisants

La plupart des salariés moyens ne peuvent se permettre d’accéder au minimum vital fixé par le bureau international du travail car leurs revenus sont largement insuffisants pour ce faire. Annuellement, le consommateur moyen a vu son pouvoir d’achat péricliter de 35%.

La hausse vertigineuse des prix des produits pétroliers sur le marché international associé à la grande dévaluation de 2004 ont aggravé la situation.

Les hausses des produits de premières nécessité dues à des facteurs externes, mais aussi internes, ainsi que la spéculation ont aggravé la perte du pouvoir d’achat. Il semble que la compétitivité nationale en matière de main d’œuvre a beaucoup perdu de sa crédibilité. La concurrence très forte imposée par un ultra-libéralisme économique débridé pousse de nombreux secteurs d’activité à procéder à d’importantes compressions de personnel, accentuant par la même occasion la débâcle du pouvoir d’achat des citoyens.
La hausse des salaires de 10% par an sans commune mesure avec le taux d’inflation réel, n’a fait qu’amplifier la spirale inflationniste au détriment des couches les plus démunies.

L’inexistence d’un véritable contrat social pérenne, depuis de nombreuses années force les partenaires sociaux à d’éternelles négociations salariales où très souvent des mesures relevant surtout de l’improvisation sont mises en place.

L’écart énorme entre les salaires minimums relevant du secteur public et privé est tel que la politique de l’emploi à Madagascar doit être revisée pour ne pas avoir un tableau de salaire à deux vitesses. Diminuer le train de vie de l’Etat au bénéfice des salaires serait une mesure idoine qui permettrait de tirer la croissance par la stimulation de la consommation interne, préconise le CONECS.

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