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Tribune libre

Lettre des lecteurs

Antananarivo : le blocus financier

vendredi 28 mars 2008 |  1080 visites 

Les empereurs, pour gagner et conserver les faveurs de la plèbe, et prévenir ou contenir les émeutes qui procèdent de la misère endémique malgré la grandeur de Rome, organisaient des jeux de cirque et procédaient à la distribution gratuite de blé et d’huile d’olive : « panem et circences... » Mais depuis la seconde moitié du XXè siècle et jusqujà ce jour, la priorité d’un potentat n’est plus de plaire, encore moins d’atténuer ou d’éradiquer la pauvreté de la population, mais de s’incruster indéfiniment au pouvoir et pour ce, il organise systématiquement le pillage des ressources du pays à son seul profit.

Méthodiquement, les éventuels concurrents dans les secteurs économiques et financiers sont marginalisés. Le jeu de la concurrence est par avance faussé lorsque les entreprises du potentat bénéficient d’ avantages dantesques, en matière douanière notamment, sans parler de l’abus de prérogatives de puissance publique et du délit d’initié juridiquement exempt de sanction pénale. Ceux-là par contre sont étouffés sous le poids de la fiscalité, et toute initiative de leur part se heurte aux sanctions de la bureaucratie administrative et judiciaire dont l’arbitraire du redressement fiscal en constitue l’une des illustrations les plus perverses.

Episodiquement lorsque le mécontentement de la population atteint un certain seuil, le potentat s’invente, si ce n’est programmé, des menaces intérieures, voire extérieures. « Les coups d’Etat » les plus farfelus offrent l’occasion de mettre à l’ombre des cachots les opposants les mieux en vue. Des émeutes urbaines sont téléguidées pour entretenir un climat de peur sur la ville, et l’insécurité rurale sciemment manipulée dans le sens de la mainmise politique, favorise la capture de la rente foncière pour l’intérêt de la nomenklatura.

Les cataclysmes naturels ainsi que les endémies et épidémies sont autant d’occasions de profits induits, comme l’illustre si bien le « lapsus linguae » à Besalampy : « les cyclones ont du bien », et pour cause ! Ce sont les deniers publics qui ont contribué à acheter du fromage et du yaourt à distribuer aux « traboina », et passons sur l’utilisation occulte des dizaines de millions de dollars des fonds onusiens dans la lutte contre le SIDA.

Le grand train de vie de l’Etat défie la pauvreté qui s’affale dans les rues. Celui-ci n’a de cesse d’imposer ses « griffes » sur le fonctionnement des Institutions et des collectivités territoriales. L’Assemblée Nationale à la diète, les députés tendent la sébile pour recevoir leurs voitures de la « Présidence ». Le syndrome de Tamatave refait surface lorsqu’il est question d’éliminer un concurrent dérangeant à Antananarivo : là, le million de dollars d’aides octroyées par le Président de la Banque mondiale a été détourné pour « I’embellissement » d’Antananarivo lorsque le potentat régnait sans partage sur la ville. Ici à la suite du vote sanction du 12 décembre 2007, Antananarivo tombe de son piédestal de « capitale économique » au profit de Tamatave. Là, dengue et chikungunya ont eu raison de la résistance populaire. Ici le blocus financier aux termes de l’Arrêté ministériel n°2680/2008MFB/SG/DGT/DCP/SCP du 31 janvier 2008 ne manquera pas d’entraîner la décrépitude de la ville dont les édiles sont écartés de la préparation de l’éventuelle réunion du Sommet de l’Union Africaine qui s’y déroulerait dans un an. S’ils eussent été Rahamefy et Louis Ranjeva, Roland Ratsiraka et Andry Rajoelina auraient pu bénéficier de la mansuétude. du régime. Fort heureusement non, car il n’y a pire avanie que d’accepter les faveurs de la turpitude.

L’ASECNA, de même que la Fédération Malgache de Football (FMF), ont subi les foudres du régime en vue de préserver « la souveraineté nationale ». Saintes pensées lorsque des millions de dollars sont en question et qu’il s’agit uniquement de les « rapatrier » en défiant les organismes internationaux : I’ASECNA, la FIFA et le CIO.

Antananarivo, 26 mars 2008.
RALAIDOVY Samuel
Coordonnateur national de l’AREMA
VAOVAO Benjamin
Secrétaire national administratif de l’AREMA

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