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Economie

Change au noir

7 000 euros échangés par jour

samedi 30 août 2008 |  1793 visites  | Léa Ratsiazo

« Nous pouvons faire un bénéfice de 80.000 Ariary à plus de 100.000 Ariary par jour. Mais nous pouvons aussi ne rien gagner pendant toute une semaine », révèle Haja, un jeune homme qui fait son métier le change au noir du côté de Tsaralalàna depuis bientôt 3 ans. Comme les cambistes informels sont à peu près 200, cela représente une masse monétaire allant de 16 000 000 ariary à 20 000 000 ariary (autour 7000 euros) jour. « Être un agent de change de devises au noir est un boulot comme un autre », d’après lui. « Il a ses avantages et ses inconvénients, mais il s’agit surtout d’une activité très risquée », reconnaît-il. « En tant que petit banquier ambulant, nous trimbalons une somme d’argent assez conséquente au vu et au su de tous, avec ce que cela représente comme danger »,précise-t-il. Pour sa part, « autant que possible », il transporte au maximum 4 millions d’Ariary chaque jour, « d’autant plus que je ne suis pas véhiculé », ajoute-t-il. Ceux- qui attendent dans leurs voitures disposent jusqu’à 10 à 20 millions d’Ariary par jour.

Majorité

Le terrain d’opération de ces agents de change informel se concentre au centre ville : de l’Avenue de l’Indépendance à Analakely jusqu’à Tsaralalana et Antsahavola. « Environ deux cents personnes vivent de ce métier de cambiste au noir », avancent quelques-uns d’entre eux. La grande majorité sont des racoleurs ou « intermédiaires » qui cherchent des clients pour les propriétaires des fonds. Ces derniers restent dans leurs voitures ou sur place tandis qu’ils laissent le soin aux racoleurs d’emmener des clients. Les racoleurs demandent à chaque passant s’il ne veut pas échanger des devises. « 20% de ceux qui sont sur terrain possèdent leurs fonds propres », précise Haja. Les agents de change informels proviennent de tout horizon. D’anciens commerçants, des simples chômeurs ou bien des sportifs amateurs. Bon nombre d’entre eux est habitué au « business » quel qu’il soit. Quand le change au noir ne marche pas trop fort, ils se convertissent dans le commerce de l’or,de pierres précieuses ou de ciment en cas de pénurie.

Clientèle

Le taux de change au noir fluctue en fonction du taux de change pondéré officiel des banques. « Nous proposons toujours des taux de change plus bas que celui de la banque. En moyenne 10 ariary à 20 ariary de moins que celui de la banque, que ce soit à l’achat ou à la vente. La clientèle est toute aussi diversifiée. A l’achat, les businessmen qui font des commerces en Asie sont majoritaires. Pour la vente, pendant les vacances, la clientèle est composée surtout de membres de la diaspora malgache de passage au pays. Les touristes étrangers restent très rares. « Ce genre de transaction leur est fortement déconseillé dès le départ », note Haja.

Mesure de sécurité

En ce qui concerne les descentes policières, les agents de change précisent qu’elles ont lieu souvent suite à des crimes ou vols, où il y a eu des pertes de devises. Sinon, la police les laisse tranquille. « Nous sommes tolérés tant qu’il n’y a pas de crime quelque part. Nous faisons très attention dès qu’il y a des crimes suivis de vols de devises. Personnellement, je me fie à mon instinct, je ne fais des affaires qu’avec mes clients habituels et en plus si la tête du client ne me revient pas je laisse tomber », confie-t-il. Par mesure de sécurité, la grande majorité de ces agents de change refusent de se déplacer, « il appartient au client de se déplacer jusqu’ici. Nous ne nous éloignons jamais du centre ville », conclue Haja, un des cambistes du centre ville.

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