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« Le vol de bœufs éclate dans certaines périodes historiques. Il y a des moments d’accalmie, surtout quand l’Etat joue bien son rôle et que la société vit dans une certaine stabilité. Les feux de brousse et le vol de bœufs apparaissent surtout lors de crises économiques et sociales graves. La recrudescence du phénomène dahalo s’explique donc d’un côté par l’appauvrissement et la désagrégation des communautés villageoises, et de l’autre par l’existence d‘une administration irresponsable, source de tous les abus dans le monde rural. C’est toute la structure de la société qu’il faut donc considérer si l’on veut trouver les véritables solutions. »
"Les zones rouges ne sont pas un « problème nouveau ». Les bandits aux surnoms tels que Ratsibahaka (Le Lémurien Méchant) ou Zaza Mola (Bébé Fou) font désormais partie du folklore de l’île à cause de leurs exploits criminels, « mais, depuis 2002, elles [les zones rouges] ont pris de l’importance », a dit M. Zoumenou.
L’instabilité politique facilite la prolifération des armes légères sur l’île. Après le refus de M. Ratsiraka d’accepter sa défaite électorale face à M. Ravalomanana, le pays s’est retrouvé au bord de la guerre civile en 2002. À l’époque, l’intervention de la communauté internationale avait permis d’éviter le conflit.
Au cours de cette impasse politique – qui a provoqué un blocus de six mois de la capitale – l’armée s’est divisée entre les camps ennemis. Les deux candidats à la présidence ont recruté des civils et des réservistes pour former des milices dans le but de renforcer leurs brigades respectives : les ‘légitimistes’ de M. Ravalomanana contre les ‘loyalistes’ de M. Ratsiraka.
« Beaucoup de gens se sont servis dans l’arsenal de l’État et n’ont jamais rendu les armes. En fait, des rumeurs circulent disant que beaucoup de ces hommes armés sont les ‘dahalo’ d’aujourd’hui », a affimé M. Kartas.
Selon les analystes, en l’absence de toute initiative pour récupérer les armes légères, il est facile de se procurer des armes à feu via des réseaux illicites, y compris des fusils d’assaut AK-47. De plus, il semblerait que les forces de sécurité, mal payées, louent leurs armes. En même temps, la ville d’Ambatolampy, à environ 70 km au sud d’Antananarivo, est réputée pour être le principal centre de production d’armes à feu artisanales de l’île."