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22 février 2021 à 11:54 | kartell (#8302)

Le pays est entré dans le club très fermé des états autocrates où il est déconseillé de manifester ou plutôt de montrer en public son désaccord avec son excellence...
Il faut dire que si ses projets font souvent preuve d’impréparation, d’approximation synonyme de naufrage programmé, ce samedi aura été celui de la réussite et de la jubilation de la présidence en coulisse !...
Ce samedi, rien ne fut laissé au hasard, chaque chose avait été pensée, anticipée, verrouillée dans un objectif unique : casser dans l’oeuf toutes velléités de rassemblement...
Il faut dire que dans ces ripoubliques, ce boulot est confié à l’armée seule, qui peut ainsi manifester son retour d’ascenseur face aux largesses accordées par son excellence à la corporation des généraux et à son petit personnel en uniformes ( merci, patron !) !...
Certes, on est très éloignés des promesses de campagne où l’on faisait l’éloge d’une démocratie ancrée plus que jamais dans une liberté sans entrave qui devait atteindre son apogée sous une émergence visiblement masquée dans ses intentions...
Aujourd’hui, on est à se demander si l’erreur de casting de la présidentielle n’est pas plutôt un abus de confiance d’un suffrage universel complice !...
Bref, avec ce samedi militaro-policier, il semble que chacun ait été remis à sa place : un pouvoir autiste, exhibant sa musculature face à une opposition sommée de se taire et de se calmer ....
La première expérience est toujours pour un pouvoir pleine d’enseignements et de leçons à tirer, elle ne peut que conforter son intransigeance face à toute forme de déstabilisation d’une autorité qui ne veut voir qu’une seule tête et entendre que des applaudissements !...
L’opposition, quand à elle, doit trouver d’autres formes d’agissements pour tenter de se faire entendre en prenant au dépourvu un pouvoir qui, s’il excelle dans les formes classiques de maintiens de l’ordre, a un talon d’Achille, l’imprévu : celui d’être confronté à des manifestations prenant à contre-pied les pratiques habituelles comme l’avaient été en son temps révolu celles des gilets jaunes chez Maman....
Nous verrons si ce samedi noir pour les contestataires aura un lendemain ou pas mais il serait prématuré pour le pouvoir de crier victoire dans un contexte économico-social dont il perd à la fois la maîtrise mais surtout sa vision d’avenir, sa véritable fragilité est ici et pas ailleurs, aujourd’hui !...

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