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1er février 2021 à 11:51 | Besorongola (#10635)

TOUTE PEINE MÉRITE SALAIRES, MAIS ILS SE SENTENT TROMPÉS PAR RAJOELINA.

Publié le : 31/01/2021 - 00:19

Les paramédicaux qui réclament leurs indemnités de réquisition ont été interdits d’entrer dans l’enceinte de l’hôpital HJRA, dans le centre de la capitale Antananarivo. Des forces de l’ordre ont été déployées aux alentours.
Les paramédicaux qui réclament leurs indemnités de réquisition ont été interdits d’entrer dans l’enceinte de l’hôpital HJRA, dans le centre de la capitale Antananarivo. Des forces de l’ordre ont été déployées aux alentours. © Laetitia Bezain/RFI
Texte par :
Laetitia Bezain

Madagascar, les paramédicaux ont été empêchés de se rassembler dans l’enceinte de l’hôpital HJRA, dans le centre de la capitale. Les représentants du syndicat avaient prévu de tenir une conférence de presse et une réunion, samedi 30 janvier, pour faire un compte-rendu à leurs collègues après leur rencontre avec le ministre de la Santé. Ils réclament, en vain pour le moment, le paiement de leurs indemnités de réquisitions pour la lutte contre le coronavirus.

De notre correspondante à Antananarivo

Les paramédicaux qui regroupent environ 7200 infirmiers, sages-femmes ou encore techniciens de laboratoire, réclament depuis plusieurs semaines le paiement de leurs indemnités de réquisition, sans succès. Pendant un peu plus de sept mois, ils ont été requis par l’État pour lutter contre le Covid-19 dans tout le pays. Leur leader syndical a été convoqué par les gendarmes à son domicile peu de temps avant l’heure de leur réunion.

C’est en présence d’un déploiement important, un camion et deux 4x4 pick-up de forces de l’ordre que les paramédicaux ont tenté de rentrer dans l’enceinte de l’hôpital. À l’écart des policiers, gendarmes et militaires, certains acceptent de parler, comme Mbola, sage-femme bénévole depuis deux ans dans un centre de santé de base.

« Devant le portail, on nous a demandé « qui êtes-vous et où allez-vous ? » Quand on a répondu que nous étions des paramédicaux, on nous a interdit d’entrer. Ce n’est pas du tout une manifestation que l’on voulait faire. Moi je suis venue pour suivre le compte-rendu de nos représentants après leur rencontre avec le ministre de la Santé. Tout le monde a vu que c’est une pandémie très dure que l’on a affrontée. On a tous travaillé tous les jours. On a fait ce que l’on nous a demandé. Maintenant on revendique nos droits. Ça fait deux ans que je suis bénévole et que j’attends un poste. Nous les bénévoles paramédicaux nous avons aussi travaillé tous les jours, certains comme des paramédicaux déjà en poste. Donc là on demande un recrutement parce que les agents de santé ne sont pas en nombre suffisant. »

« Nous sommes unis »
En effet, en plus du paiement des indemnités de réquisition, les paramédicaux réclament aussi des postes pour les quelque 10 000 sages-femmes, infirmiers et techniciens bénévoles qu’ils ont recensé et qui prêtent main forte au système de santé malgache. Ces derniers jours, ils dénoncent des intimidations.

« Il y a beaucoup de pressions parce que l’État essaie de faire le maximum pour éteindre les revendications, estime Soavina, technicien en radiologie. Le président de notre syndicat a été arrêté et là ils nous interdisent d’entrer dans l’hôpital. Mais nous n’avons pas peur car nous ne sommes pas des malfaiteurs. Ce sont nos droits que nous réclamons. Nous ne sommes plus motivés dans notre travail. Mais nous n’allons jamais arrêter jusqu’à ce que nos demandes soient satisfaites. Il y a des milliers de paramédicaux dans tout Madagascar. Nous sommes unis. »

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Le président du syndicat des paramédicaux, Jerisoa Ralibera, qui a passé la matinée à la gendarmerie, indique qu’il a été convoqué pour « délit de fuite. » « Vers 7h du matin, un 4x4 de la gendarmerie m’a rendu visite à mon domicile avec quatre agents armés de fusils et ils m’ont invité à venir auprès de la brigade pour une question d’enquête », décrit-il.

Il lui a aussi été reproché d’avoir voulu tenir un rassemblement dans l’enceinte de l’hôpital sans autorisation du préfet de police. « J’ai expliqué que la compétence du préfet de police ne concerne pas les endroits privés ou les lieux de travail. Donc j’ai le plein droit de faire une réunion là-bas. Leur objectif était de me retenir jusqu’à midi pour que je ne puisse pas faire la conférence de presse et rencontrer mes pairs pour faire le compte-rendu de la rencontre avec le ministre de la Santé », estime t-il.

Le ministre promet des négociations jusqu’à une solution
La rencontre, vendredi, entre le ministère de la Santé et les représentants des paramédicaux n’a pas abouti à une solution, expliquent ces derniers. « Le ministre nous a indiqué qu’ils allaient considérer nos demandes sans toutefois dire quand, comment et avec quelles modalités mais il a promis simplement de poursuivre la négociation jusqu’à ce que nous trouvions une solution », fait savoir Jerisoa Ralibera. « Il y a beaucoup de formes d’intimidations perpétrées envers tous les leaders syndicaux et certaines perpétrées par l’administration même qui oblige les paramédicaux dans les centres de santé de base, dans les hôpitaux à ne pas bouger, à ne plus réclamer leurs droits », poursuit le représentant syndical.

Contactée, la gendarmerie nationale indique que les forces de l’ordre ont été déployées devant l’hôpital « sur réquisition du préfet après une demande du directeur de l’hôpital parce que les paramédicaux voulaient tenir une manifestation non autorisée dans l’enceinte ». Les paramédicaux démentent avoir voulu faire une manifestation.

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