Facebook Twitter Google+ Les dernières actualités
samedi 20 avril 2024
Antananarivo | 16h59
 

Répondre à un commentaire

23 juin 2020 à 11:24 | Vohitra (#7654)

Bonjour à tous,

Dans la situation qui prévaut, un contexte pandémique avec une hausse vertigineuse de cas de contamination et effritement sans précédent du niveau de revenu des ménages entraînant une profonde difficulté pour la quête de nourriture, est-il logique de prioriser une politique de relance de l’économie au lieu de se focaliser sur une politique de gestion de crise sanitaire et de préservation de la vie et condition de dignité humaine d’abord ?

Et d’un, la région Analamanga, avec comme capitale Antananarivo, est sous confinement actuellement, donc la circulation des personnes est fortement réglementée en ce moment, alors, peut-on dire que ces opérateurs en BTP conviés à cette réunion sont issus de toutes les Régions du pays ? Ou est-ce que les groupements professionnels présents dans la capitale sont les seuls représentatifs de tous les secteurs y afférents dans tout le pays ?

De deux, tous les régimes politiques qui se sont succédés dans la gestion de l’autorité politique suprême de ce pays depuis l’indépendance ont respectivement chacun selon leur priorité dans des investissements publics dans le domaine des infrastructures, pour ne citer que les routes, les hôpitaux, les bureaux administratifs, les écoles et universités…mais force est de constater que , ne serait-ce que pour les 45 dernières années depuis la deuxième République, la population n’a jamais cessé de s’appauvrir de république en république, avec de multiples dangereuses facettes indiquant l’état crucial de la pauvreté, très faible revenu, habitat lamentable, usage à grande échelle d’eau non potable, faible disponibilité d’énergie électrique…décadence morale et vie de débauche d’une jeunesse à la dérive, insécurité tant urbaine que rurale…avec de profonde inégalité sociale constituant une menace certaine pour la cohésion sociale…pour dire que l’approche de développement centrée sur la relance des investissements publics en infrastructures ne peut pas constituer pour le cas de Madagascar la colonne vertébrale d’une vision pouvant générer un progrès social à base élargie et à visage humain avec une croissance partagée pro-pauvre et inclusive.

De trois, dans la situation traversée par le pays actuellement, il est illusoire et utopique d’admettre que le tourisme, les finances numériques, les services financiers et transactions commerciales d’import/export, puissent susciter un bond très palpable en matière de lutte pour vaincre la pauvreté basique auprès des 77 % de la population Malagasy dont le taux de pauvreté peut même atteindre un taux phénoménal de 90 % en milieu rural qui constitue plus de 70 % de la population locale…aussi, il n’est pas superflu de marteler et rappeler, encore et toujours, que seuls des investissements conséquents dans le secteur primaire avec des innovations technologiques et une industrialisation par le biais de la mise en place de chaines de valeur agro-alimentaire qui puissent générer de progrès sociaux équitables et une croissance partagée apte à réduire de façon drastique les inégalités sociales dans ce pays, ainsi que la diminution importante et stratégique de la de la dépendance et la fragilité alimentaire vis-à-vis de l’extérieur de la population Malagasy…en quoi pourrait nous aider, par exemple la construction de stades et bureaux administratifs, s’il y aura un prolongement dans la durée de la contamination actuelle du Covid 19, ou de l’apparition plus tard de SARS Cov-3, Cov-4 ou Cov-5 ?

Quatre, la relance économique par le biais de projets d’investissements publics à outrance ne pourra générer de croissance économique ressentie auprès de toutes les catégories d’une population d’un pays que dans les cas où il existe déjà SOIT un secteur privé ayant des capacités d’innovation et d’absorption d’emplois de masse, et dont le partenariat avec le secteur public dans les marchés d’offre de prestation constitue le coup de pouce attendu comme effet de levier (le cas de l’occident tel les USA…), SOIT l’existence d’entreprises publiques performantes absorbant le contexte de chômage à grande échelle avec des banques contrôlées par le pouvoir politique, comme dans les démocraties populaires telles la Chine…et dans les deux alternatives citées, un pays comme Madagascar ne pourra pas s’attendre à espérer des conséquences positives sur le plan économique et social pour deux raisons : la quasi-inéxistence de l’Etat de droit, et la très forte incidence des cas de corruption économique et politique…

Publicité




Newsletter

[ Flux RSS ]

Suivez-nous

Madagascar-Tribune sur FACEBOOK  Madagascar-Tribune sur TWITTER  Madagascar-Tribune sur GOOGLE +  Madagascar-Tribune RSS