Chacun a pu mesurer l’enlaidissement progressif de cette capitale depuis 60 ans où les vieilles bâtisses ont été éjectées au profit d’un marché immobilier opaque et rénumérateur dans un piteux » chacun fait comme il lui plaît, plaît ! »..
Curieux tout de même de constater que le colonisateur avait eu le grand soin de conserver le style architectural avec ces bâtisses à varangues qui offraient, hier, une vision grandiose d’un savoir-faire endémique aux yeux des nouveaux venus...
Aujourd’hui, le laid et l’incongru ont pris le dessus dans lesquels les chinois ont apporté une grosse contribution à cette destruction progressive et inexorable d’un patrimoine laissé à vau-l’eau jusqu’à la noyade !...
Néanmoins, chacun pouvait espérer que certains lieux historiques allaient être préservés de cette razzia du mauvais goût et du parvenu ...
Hélas, la nouvelle est tombée comme une sagaie, le Rova, symbole, s’il en est, d’une unité nationale conquise, aurait, lui aussi,subir le même sort sacrilège mené à la baguette de la main présidentielle...
Mais là, on monte d’un cran dans la forfaiture jusqu’à se demander si cette imposture ne mériterait pas une sanction certes toute symbolique mais tout de même...
Lorsque l’on sait qu’ailleurs, le périmètre terrestre mais aussi visuel autour d’une bâtisse classée aux monuments historiques impose aux propriétaires riverains une couleur de maison, une forme de toits et de tuiles imposées par l’architecte mandaté, la décision ici fait figure de far-west grandissant de « l’état , c’est moi ! » ..
Entre Colisée et éparses, la diversion est bien engagée face au tsunami qui se prépare entre la famine du grand sud et celle des bidonvilles de nos cités, verrues au milieu de la figure d’un échec économique et d’une indépendance factice ...
La république est devenue une machine à laver où la com se joue du vrai quotidien en imposant le sien,ciblé, bien aidée en cela par des médias preneurs et relayeurs de premier choix ...
Mais tout cela aura une fin parce qu’il arrivera un moment où la diversion ne pourra plus occulter les vraies difficultés qui prendront au fil de l’attente une épaisseur telle qu’elles obligeront le pouvoir à mettre enfin ses mains covidées dans le cambouis ..
Ce jour-là, sa com, usée comme une vieille luciole et ayant trop servi ne pourra plus constituer ce parapluie et ce sauf-conduit au pouvoir qui, comme les prédécesseurs, réagira avec la même précipitation et dans la panique de peur de le perdre, lui, aussi !...
L’histoire bégaie et bégayera encore ..