Tous ces problèmes liés à la liste électorale ou concernant la population en général dévoilent au grand jour la défaillance des administrations de l’état et des communes dans leur gestion des données qui sont en retard de plus d’un siècle par rapport à ce qui se fait actuellement dans le monde : inscription dans un livre, archivage etc. Il se trouve même que dans certaines communes ou districts, les livres et les archives disparaissent complètement suite à une incendie ou à l’humidité de la salle des archives ou même à des rats qui rongent le documents stockés.

Une des solutions à ce problème consiste à centraliser les données administratives des Fokontany, des Communes et des Districts. Cela faciliterait énormément l’échange de ces données ainsi que les vérifications à faire. Cela n’a jamais été fait et dans ce monde connecté, nos administrations ne sont pas productives : perte de temps dans les vérifications, et perte de temps des citoyens également qui sont sollicités eux-même de fournir les justificatifs. Il se peut que la délivrance d’une nouvelle CIN prenne plus d’une semaine car il faut que le citoyen lambda qui s’est fait détrousser et a perdu tout ses papiers aille lui-même dans 3 ou 4 bureaux différentes qui ne se trouvent pas sur le même site. Dire que c’est productif, on le sait tous que non.

Récemment, j’ai lu dans la nouvelle loi de finance que Rajoelina et consorts feront de la centralisation des données de toutes les communes de Madagscar une priorité. C’est génial et l’intention est louable, mais il n’est nullement mentionné dans ce document comment ils procéderont. Il est là le problème de ce président et son équipe de choc : promesses à tout bout de champs (car comme nous tous, ils connaissent les soucis de la pauvre masse bougre) mais ils ne disent jamais comment ils feront. Exactement comme le problème de délestage ou Rajoelina) « promet » (une fois de plus) de trouver des solutions, mais faisant une totale abstraction sur le procédé, comme si cela se ferait par miracle.

Revenons-en à la centralisation des données communales. Pratiquement, cela nécessite plusieurs conditions sine qua none qui doivent être remplies dont je ne citerai que quelque unes : l’électrification de toutes les 1695 communes du pays, puis leur connexion à un internet haut-débit et finalement les techniciens informatiques qui vont opérer dans ces communes ainsi que les dizaines (ou centaines) de « data center » qu’il faudra construire pour un gestion efficiente de ces flux.

1) L’électrification des communes (ou au moins le bureau de la commune) : comment le DJ va faire ? Déjà que son équipe n’arrive pas à gérer correctement la JIRAMA. Il pourra arguer qu’il mettrait des panneaux solaires sur le toit de tous les Lapan’ny Tanàna du pays, mais LOL. On demande qu’à voir et avec quel budget ? Le solaire est l’une des sources d’énergie les plus chères notamment à cause du prix des batteries. Et dire qu’à Fotadrevo, à Ejeda ou à Ranotsara Sud, est-ce qu’il fournirait un ativol avec ces panneaux, ? Non mais ce ne sont pas des zébus, pas besoin de puce, problème résolu.

2) 1695 communes connectées à internet haut-débit : c’est là où le foutage de gueule est le plus évident. Pour le moment, il n’y a que deux fournisseurs d’accès à internet qui opèrent la fibre : Telma et Orange. Telma est déjà allé assez loin dans la couverture fibre du pays tandis qu’Orange est un peu à la traîne. Prochainement, Telma aura à sa disposition une nouvelle câble sous marine à Fort Dauphin (car il fait partie du consortium METISS) après Eassy à Tuléar.

Ok, mais qu’est-ce que ça a à voir : actuellement, la connexion fibre personnel dans les villes desservies coûte 259.000 Ar/mois soit plus de 60euros mensuel (le professionnel est largement plus cher). L’internet à Madagascar est le plus cher au monde alors qu’on est parmi les plus pauvres avec pas moins de 70% de la population qui vit avec moins de 8.0000Ar/jour et un pouvoir d’achat que je ne décrirais même pas. Il se trouve que tout au plus, 4% des foyers malgaches sont connectés à internet, logique !