Facebook Twitter Google+ Les dernières actualités
jeudi 25 avril 2024
Antananarivo | 01h28
 

Répondre à un commentaire

7 décembre 2018 à 16:54 | Tsisdinika (#3548)

Les catastrophes naturelles, on ne peut pas les éviter. On ne peut que se préparer, et attendre.

Pour les autres catastrophes annoncées comme l’IEM de Rajoelina, il est encore possible de les éviter.

Pourquoi je dis que ce plan est une catastrophe ? Parce qu’il part du postulat que l’argent va couler à flot de lui-même pour financer tous ces projets « ambitieux » d’infrastructures et toutes ces promesses électorales.

Or, l’IEM envisage de se passer des prêts concessionnels et des dons non-remboursables octroyés par les bailleurs de fonds traditionnels et multilatéraux.

Comment comptent-ils donc financer,
- primo, les services publics et l’administration publique dans son ensemble (fonctionnant à 75% grâce aux aides budgétaires, notamment de la BM) ;
- secundo, faire face aux paiements internationaux (service de la dette) sans aide à la balance des paiements du FMI vu qu’ils ambitionnent de faire des programmes d’investissements publics contrairement à la transition qui se contentait et se félicitait de pouvoir « payer les fonctionnaires » ;
- tertio, financer ces investissements publics eux-mêmes ? Notez que je parle ici de financement d’infrastructures qui relèvent de la responsabilité des pouvoirs publics et donc gratuites pour l’usager (ex : routes, écoles, hôpitaux), et non de projets infrastructurels qui peuvent être pris en charge à travers un PPP et dont l’usage fait l’objet d’un péage (à développer à part plus tard).

La réponse de l’IEM : Le revenu des exploitations (des) ressources naturelles devrait constituer une manne financière importante, qui pourrait considérablement réduire la dépendance aux aides extérieures.

D’après l’exposé fait au CCI par l’expert IEM en matière de mines, Fidiniavo Ravokatra, rien qu’avec l’exploitation de l’or, en tablant sur 25 tonnes par an, Madagascar pourrait facilement générer 900 millions de $ de recettes chaque année. Largement de quoi couvrir les dépenses de fonctionnement et d’investissements de l’État. En effet, 25 tonnes font 803.769 onces ( 31 grammes) et avec un cours de 1.200 $ l’once, on obtient le pactole annoncé. Une annonce extraordinaire qui fit frémir de plaisir l’assistance. On ne savait pas qu’on était si riche ! Où-est-ce qu’on avait la tête ? Adieu BM et FMI. Mais, car il y a bien sûr un mais, sieur Ravokatra a omis de donner plusieurs informations essentielles concernant l’exploitation de l’or à Madagascar.

1- Il n’existe et n’existera dans le moyen terme AUCUNE mine d’or d’envergure, c’est-à-dire industrielle et mécanisée, à Madagascar. La production se fait de manière artisanale grâce à l’orpaillage le plus souvent illégal qui occupe saisonnièrement ou à plein temps un demi-million de personnes, femmes et enfants compris. Elle génère à peine 3 à 4 tonnes par an. S’il y avait beaucoup beaucoup plus, ces orpailleurs seraient tous déjà des nababs, or en réalité ce sont des miséreux qui triment 12 heures par jour pour quelques décigrammes d’or les jours fastes. On est donc loin des 25 tonnes envisagés.

2- La notion de coût de revient. Les orpailleurs ne travaillent pas pour rien (ce métier est le plus meutrier de Madagascar en raison des effondrements de galeries). Ils vendent leur production au même tarif que le cours international, voire plus. À moins de les réduire en esclavage et leur faire brouter l’herbe pour se nourrir, pas moyen de capter même ce qu’ils produisent aujourd’hui. Comme la production mécanisée n’est pas rentable car les bancs aurifères alluvionnaires ou les veines en sous-sol sont trop aléatoires, ce qui explique l’absence de production industrielle, la vision de l’IEM se fracasse donc contre le mur.

Pour résumer, l’IEM table donc sur un mirage pour mener à bien ses projets « ambitieux ».

Publicité




Newsletter

[ Flux RSS ]

Suivez-nous

Madagascar-Tribune sur FACEBOOK  Madagascar-Tribune sur TWITTER  Madagascar-Tribune sur GOOGLE +  Madagascar-Tribune RSS