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14 août 2018 à 09:44 | lysnorine (#9752)

Re : 13 août à 22:22 | vatomena
« Lysnorine ’ Bonsoir ;Dites nous pourquoi ces sociétés dites secrètes voulaient etre secrètes . Savez vous combien de Padesm ont été massacrés de Manakara à Mananjary ? et sous quelles accusations Et Monja Jaona ,n’a t’il pas regretté beaucoup plus tard d’avoir été un initiateur du grand massacre »

1°- « pourquoi ces sociétés dites secrètes voulaient etre secrètes »

Rappel : « Le PANAMA et la JINA n’étaient ni des « branches secrètes » du MDRM, ni des associations « secrètes » qui auraient échappé à l’attention de l’administration coloniale. Ils étaient, dès leur origine, BIEN CONNUS de la SÛRETÉ COLONIALE ET DES GROS COLONIALISTES considérés alors par les Malgaches qui ont VÉCU cette époque comme leur véritable fondateur et patron . »

Les propos de RAKOTOVAO Martin, secrétaire administratif du M.D.R.M., dans une lettre manuscrite adressée à ses avocats le soir de sa condamnation à mort le 4 octobre 1948 sont significatifs sur ce point :

« Il faut être LE PLUS NAÏF de tous pour dire qu’à Madagascar, étant donné le NOMBRE superflu des AGENTS de police secret (sic) ou en tenue, étant donné l’existence surabondante des INDICATEURS et RAPPORTEURS BÉNÉVOLES de toutes catégories depuis le haut-fonctionnaire jusqu’au planton, depuis le grand négociant jusqu’au simple bourzane ou cuisinier, ON PEUT GARDER SECRÈTEMENT QUELQUE CHOSE À MADAGASCAR . »
[Martin RAKOTOVAO, Mémoire présenté à ses défenseurs, Prison civile, Antanimora, Tananarive le quatre Octobre 1948.]

- Les bonnes questions sont donc : Pourquoi et dans quel but le Bureau des Affaires politiques, la SÛRETÉ générale, le deuxième Bureau de l’État-Major et les gros colonialistes voulaient les faire passer à tout prix pour secrètes par la campagne de leur indicateur, Ravelonahina Edmond, qui était d’ailleurs bien connu comme tel, campagne lancée dès vers la fin du mois de mars 1946 ou début avril, AVANT même la clôture de la première Constituante (Novembre 1945-Avril 1946) ?

2°- « combien de Padesm ont été massacrés de Manakara à Mananjary ? »

.(i) Les bonnes questions devraient être ici :

QUI a massacré et/ou fait massacrer QUI ? OÙ ? QUAND ? Avec quoi ? Et surtout Qui les a ARMÉS, entretenus, équipés de brassards, etc. et FINANCÉS ?

Des esquisses de réponse peuvent déjà être trouvées dans l’ouvrage de Tronchon dont l’importance des extraits suivants, déjà présentés ci-dessus, en vue d’une analyse approfondie des faits d’insurrection sur cette côte orientale - dépassant les clichés académiques courants sur « l’insurrection de 1947 » - est, semble-t-il, évacuée d’emblée :

« On fit ainsi ressortir que RAVELONAHINA aurait été l’INSTRUMENT DE BARON pour une telle PROVOCATION AU SERVICE DES COLONS, sympathisants des Afrikanders. Pour certains, les SOMMES D’ARGENT que les chefs de la conjuration engagèrent pour préparer leur coup de main (et il en fallut BEAUCOUP, pour payer les frais de DÉPLACEMENT des propagandistes du mouvement...)...ne pouvaient venir que de GROS COLONS [ et, bien sûr, des caisses noires du Bureau des Affaires politiques ou de la Sûreté générale !] ». (p. 110)

« On prétendit par ailleurs que l’ATTAQUE de MANAKARA aurait été PRÉPARÉE DE CONCERT entre le député CASTELLANI et RAVELONAHINA50 » p.11)
note 50, p. 111 :
« Les deux hommes (Castellani et Ravelonahina) SE CONNAISSAIENT. MANAKARA ÉTAIT LEUR FIEF. Ravelonahina y exerçait le métier d’AGENT D’AFFAIRES. Castellani apparaissait comme un des notables européens les plus importants de l’endroit. Y eut-il connivence entre eux avant l’insurrection ? Rien ne permet, du moins à notre connaissance de le prouver. »

On peut se demander ici, auprès de qui donc,Tronchon a-t-il cherché des preuves ou témoignages lui permettant de disculper Jules Castellani et, par la même occasion, d’occulter le rôle de l’l’Église catholique, dominant depuis plusieurs décennies dans cette zone côtiêre - les LAZARISTES -, qui l’a soutenu et fait élire aux élections à la deuxième Constituante du 2 juin 1946 ? Pour mémoire, notons que RADAOROSON, le « leader de l’insurrection » dans la région comprise entre Talata-Ampana, Ifanadiana et Manampatrana était un instituteur de la mission catholique où il avait fait ses études. (J.Tronchon, p. 207)

Trochon est néanmoins obligé d’admettre des faits bien connus :

« Enfin la COMPLICITÉ de quelques COLONS avec l’insurrection apparaît comme la suite logique d’une provocation initiale à leur profit51.(p. 111)
note 51 :
« Il est ÉTABLI que PLUSIEURS COLONS ont apporté un SOUTIEN clandestin à l’insurrection en lui faisant parvenir des armes (fusils ou sagaies qu’on disait envoyés par l’état-major (?) du M.DR.M [état-major CONNU de ces colons donc et, évidemment, de l’administration coloniale également !]...Ces colons possédaient des INTÉRÊTS dans la zone insurgée (mine plantations rizières, etc.) [...]

« Dès la première nuit de l’insurrection, les GRANDS TÉNORS DE LA COLONISATION, ÉTONNAMMENT RENSEIGNÉS sur ce qui se passait à Moramanga, déclarent ouverte la succession de de Coppet et pressentent le général Casseville. » [après une proclamation de l’état de siège sur tout le territoire, réclamée dès le 1er avril 1947]
(à suivre)

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