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13 juin 2018 à 13:09 | zanadralambo (#7305)

Notre part « d’autruche » comme dit si bien l’ami Isambilo. Quelle famille malgache n’a jamais employé des enfants ? Des gosses de 10 ans, voire moins, que leurs parents, souvent venus de la campagne, placent dans des familles d’accueil (un doux euphémisme) pour y être éduqués. De qui se moque-t-on ? « Taiza », un mot pudique qui cache l’exploitation de ces enfants, une exploitation qui s’apparente à de l’esclavage pur et simple.
Voila un sujet sur lequel j’aimerais entendre les nationalistes si prompts à défendre nos traditions, notre héritage culturel qui, par bien de côtés, méritent qu’on les revoie, qu’on les mette au placard. Oseraient-ils prétendre que c’est là aussi un méfait de la colonisation ? Un sujet douloureux, tabou comme tant d’autres aspects de la société gasy, que nos chers nationalistes évitent soigneusement d’aborder…comme le kidnapping des karana qui reprend de plus belle. Il est vrai que les karana, dans la philosophie des nationalistes , un brin xénophobes, c’est une sous race.
Pour en revenir à ces enfants esclaves, une honte, une plaie sur laquelle la société bien pensante gasy ferme les yeux, il est urgent qu’on prenne des mesures radicales. Faute de pouvoir juguler la misère, que le pouvoir scélérat de 75 nous a laissée comme seul héritage, qui en est une des causes, il faut déjà penser à une politique à plus ou moins long terme. Le planning familial est une piste à laquelle il faudra bien songer un jour, une politique de la natalité, de toute façon, s’impose. Des vœux pieux dans ce pays où les traditions et le poids de l’église sont un frein à toute évolution… quand je pense que l’avortement thérapeutique (qui sauverait, pourtant, bien des vies) est lui-même un sujet tabou…C’est évidemment aussi une affaire d’éducation, de mentalité. Le plus malheureux, c’est que c’est dans cette « haute »société » que cette plaie, cette tare est le plus implantée. A nous, privilégiés de la vie, entre autres, de nous battre contre ce mal qui gangrène notre pays, qui sacrifie ces enfants qui sont l’avenir. C’est tout simplement révoltant de penser au sort de ces gosses souvent maltraités, forcément malheureux, dans des familles qui les font trimer à leur âge, de l’aube à la fin du jour, 365 jours par an ! Je suis fâché avec des membres de ma propre famille, adeptes de cette pratique barbare… chaque fois que je viens à Mada, c’est, de toute manière, un sujet de dispute. Combien de fois ai-je entendu que l’andafy que je suis (un reproche que Tsisidinika m’ a fait récemment) ne comprend rien à la réalité de la vie dans ce pays et qu’il n’a certainement pas de leçon à donner.

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