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Economie

Mines et ressources stratégiques

De nombreux défis

samedi 9 février 2019 | Fanambinantsoa

Andry Rajoelina a indiqué dans une de ses déclarations en tant que président de la République que « la mise en place de la centrale de l’or et des pierres précieuses » constitue un axe majeur parmi d’autres de son programme pour « une plus grande contribution du secteur minier dans la croissance du PIB du pays ». Est-ce un renforcement de l’existant ou une autre innovation comme les gouvernants successifs aiment bien le faire pour marquer leur mandat ? L’idée de centrale de l’or et des pierres précieuses date des années 90 plus particulièrement avec la ruée vers Ilakaka mais c’est récemment seulement que l’Agence nationale de l’or (ANOr) a réalisé des résultats significatifs –du moins en termes de quantité d’or certifié et poinçonné. Trois (3) tonnes d’or ont été enregistré par l’ANOr en 2018 si elle a enregistré 2,8 tonnes d’or l’année précédente. Par contre en matière de régularisation des exploitants et orpailleurs, l’ANOr fait piètre figure. Ce démembrement du ministère des Mines avoue que sur environ 500 000 orpailleurs éparpillés dans toute l’île, seuls trois mille (3000) détiennent la carte d’orpailleur ; le reste évolue dans l’illégalité totale et alimente donc le secteur et circuit informel. Le directeur de l’ANOr se donne pour objectif l’intégration de ces orpailleurs dans le circuit formel en étoffant l’effectif des bureaux de l’ANOr. Pour l’instant les bureaux les plus performants sont ceux d’Ambilobe et de Maevatanàna semble-t-il, mais la couverture nationale est son défi. Le directeur de l’ANOr note que la totalité des orpailleurs sont des paysans, à la fois agriculteurs, petits éleveurs et artisans-orpailleurs ; ils exercent cette activité le plus souvent en morte saison agricole.

A certains égards, le défi d’intégration de tous les orpailleurs paraît impossible vu l’étendue du territoire et sachant que ces artisans-orpailleurs éparpillés dans tout le pays n’exercent cette activité que de manière temporaire ou occasionnelle. Toujours est-il que le directeur de l’ANOr ne désespère pas et se tourne vers les étudiants, vers les futurs ingénieurs et techniciens des établissements d’enseignement supérieur pour les sensibiliser sur le défi à relever qui est de légaliser les activités d’extraction et d’orpaillage. En tout cas, l’or et les pierres précieuses de Madagascar sont l’objet de transactions les plus douteuses et les moins maîtrisées aux frontières du pays car ils font l’objet de toutes les combines et trafics mafieux ; de plus ils sont faciles à dissimuler contrairement aux autres minerais et minéraux.

Les grandes mines

Le défi est cependant lancé dans le domaine extractif des grandes mines par les nouveaux dirigeants. Ils ont promis des mesures pour lever rapidement la sanction de suspension de Madagascar de l’EITI ou Initiative pour la Transparence des Industries Extractives. Rémi Pelon spécialiste du secteur mine auprès de la Banque mondiale a examiné la question auprès du nouveau ministre, Fidiniavo Rakotovao. Cette sanction est due d’après le Secrétariat exécutif de l’EITI-Madagascar au non respect des engagements de l’Etat malgache dans le fonctionnement du bureau de l’EITI-Madagascar. Apparemment il s’agit de quelque cent mille (100 000) dollars US du budget prévisionnel. Dès lors le Secrétariat exécutif n’a pu réaliser le rapport d’avancement et le rapport de progrès annuel dans le secteur minier. Seul le rapport de conciliation financé par les bailleurs de fonds peut être mis en œuvre ; d’ailleurs le recrutement du cabinet pour l’élaboration de ce rapport de conciliation 2017-2018 est en cours apprend-on du Secrétariat exécutif.

Pour rappel, sachons que Madagascar a été suspendu du Conseil d’Administration de l’EITI entre 2011 et 2013. En 2014, après la levée de cette sanction, Madagascar a relancé le processus de validation à la conformité aux normes EITI le mois de septembre 2017. Mais Madagascar est de nouveau suspendu après évaluation de son dossier.

Or EITI Madagascar enregistre un peu plus d’une soixantaine de compagnies extractives. Les recettes totales présentées au Carlton le 30 août dernier et déclarées par les entités gouvernementales ont atteint plus de 124 milliards Ar en 2015 et plus de 157 milliards Ar en 2016. Par contre, rapporte Midi Madagasikara du 30 août, « une demande d’informations supplémentaires pour les quatre sociétés à participation de l’Etat, fait partie des recommandations émises par le conseil d’administration de l’EITI International. Il s’agit de la société KRAOMA, de MCM qui exploite du charbon, de QMM et de Madagascar Oil. En effet, il pourrait y avoir, entre autres, une recapitalisation au sein de la société », a exposé Daniella Randriafeno, le Secrétaire exécutif de l’EITI Madagascar lors de cette séance de présentation des résultats des rapports pour les années fiscales 2015 et 2016.

2 commentaires

Vos commentaires

  • 9 février 2019 à 09:46 | DanBe (#2256)

    Il parait difficile, voire impossible de contrôler tous les orpailleurs occasionnels.

    Par contre, ces petits orpailleurs ne commercialisent pas eux même l’or qu’ils trouvent...

    Si on s’attaque au contrôle des collecteurs, cela fait déjà beaucoup moins de monde.

    De simples enquêtes peuvent très vite permettre d’identifier la majorité des collecteurs...

  • 9 février 2019 à 11:39 | lysnorine (#9752)

    « Andry Rajoelina a indiqué dans une de ses déclarations en tant que président de la République que ’’la mise en place de la centrale de l’or et des pierres précieuses’’ constitue un axe majeur parmi d’autres de son programme pour « une plus grande contribution du secteur minier dans la croissance du PIB du pays ».
    Il faudrait D’ABORD commencer par redresser une ÉNORME INEPTIE commise par l’ex-directeur de l’OMNIS devenu ministre sous le président Rajaonarimampianina :
    « Madagascar : la Banque centrale perdra son monopole sur l’exportation de l’or »
    https://www.agenceecofin.com/or/0608-31226-madagascar-la-banque-centrale-perdra-son-monopole-sur-l-exportation-de-l-or
    Or
    Madagascar : la Banque centrale perdra son monopole sur l’exportation de l’or
    (Agence Ecofin) - Madagascar a enclenché un processus, approuvé en conseil des ministres, qui aboutira à la levée du monopole de la Banque centrale sur la commercialisation et l’exportation de l’or, après la prise des mesures dans ce sens d’ici six mois.

    « La tendance va donc vers la libéralisation, mais ce n’est pas encore dans l’immédiat. Nous allons encore nous atteler à la mise en place de ces mesures d’accompagnement », a dit Joeli Valérien Lalaharisaina, ministre auprès de la présidence en charge des mines et du pétrole.

    Les mesures d’accompagnement s’inscrivent dans le cadre de la réforme entreprise par les autorités malgaches, pour assainir et réguler la filière aurifère, et qui s’est traduite par la création de l’Agence de l’or (ANOR). « La capacité technique de la Banque centrale sera même renforcée, de façon à ce qu’elle devienne de plus en plus incitative pour attirer ceux qui ont de l’or à vendre leurs produits auprès d’elle », a ajouté Joeli Valérien Lalaharisaina.

    Cette ouverture de la filière marquera la fin de près de trois ans de monopole conféré, en 2012, à la Banque centrale, suite à une note du gouvernement.

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