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Tribune libre

Election présidentielle 2018

Victoire au 1er tour si…

lundi 15 octobre 2018

Commençons par l’histoire des élections à deux tours. La première fut celle de 1993. Elle vit la défaite du président de la République en titre Didier Ratsiraka face à Albert Zafy. Un vrai signal de la démocratie en Afrique. La deuxième fut celle de 1996. Elle a vu l’affrontement de deux simples citoyens, la victoire cette fois de Didier Ratsiraka sur Albert Zafy. Mais il est vrai, ils étaient deux anciens présidents. L’espoir d’une démocratie renforcée était permis.

Malheureusement, Marc Ravalomanana s’auto-proclama vainqueur dès le premier tour en 2001 et 2007. Les statistiques aujourd’hui affirment que ce n’était pas possible (lire Mireille Razafindrakoto et al., etc.). En 2006, Marc Ravalomanana avait décapité l’opposition en mettant les partisans de Ratsiraka soit en prison, soit en exil. Le premier Notam datait de 2006 à l’encontre du candidat déclaré Pierrot Rajaonarivelo. Marc Ravalomanana avait quand même une dizaine de candidats contre lui, mais après la coupure de courant au bâtiment Patte d’éléphant, il fut vainqueur dès le premier tour…

C’est à partir de là, faute de confiance aux administrateurs civils, que le régime de la HAT a eu l’idée d’enlever au ministère de l’Intérieur la mission d’organiser les élections. Et les administrateurs civils n’étaient pas contre… Ils sont mêmes dans les Commissions nationales indépendantes pour les élections…

En 2013, il y eut un deuxième tour. Il a vu la victoire de Hery Rajaonarimampianina sur Jean-Louis Robinson.

Cette fois-ci, en 2018, de prime abord, une victoire au premier tour est impossible avec 36 candidats. Mais à bien regarder le déroulement des choses, il est tout de même possible d’envisager une victoire dès le premier tour. Et les conséquences ne devraient en principe pas être dangereuses puisque ce sera dans la légalité.

Si de manière cumulative :

i) les 20 à 26 candidats appellent à voter « blanc », « nul » ou au boycott,
ii) les citoyens font tous un vote « utile », c’est-à-dire choisissent pour le candidat qu’ils croient pouvoir être au second tour et non pas pour le candidat qu’ils veulent vraiment
iii ) les citoyens choisissent par défaut, faute de n’avoir pas préparé un candidat ou un parti depuis 2014,

alors seuls les partisans des considérés comme « grands » candidats se déplaceront. Une victoire de l’un d’entre eux dès le premier tour est donc possible.

Un cas récent l’illustre. Lalao Ravalomanana a été élue maire d’Antananarivo avec 55% des voix. Mais seulement avec 15% des votants. Seuls ses militants ont voté puisque 70% des électeurs ont boycotté et que les suffrages « nuls » et blancs » étaient considérables. Comme de bien entendu, les municipales sont gagnées avec une majorité relative à la différence des présidentielles.

En principe, il n’y a aucun problème pour une victoire au premier tour. En réalité, il est envisageable que l’autorité de l’élu soit moindre dans les endroits où les taux d’abstention, de vote Blanc et Nul sont élevés.

La question est maintenant, « pourquoi un taux d’abstention et de vote Nul et Blanc élevé possible ? » Parce que les citoyens qui voteront Nul- Blanc ou seront du boycott ont su cinq années à l’avance qu’il y aurait des élections en 2018 mais ne s’y sont pas préparés. Ils n’ont adhéré à aucun parti, n’ont pas créé de parti, ne se sont pas opposés aux gouvernements HVM-MAPAR-TIM-MMM successifs et se retrouvent surpris à devoir voter encore pour l’un de ces trois partis. Ces citoyens à vote Blanc-Nuls ou abstentionnistes n’ont pas su se donner d’alternative. Prépareront-ils les législatives dans sept mois ou snoberont-ils encore la politique ? Nul ne le sait.

Pour les citoyens qui vont voter, ils peuvent se poser quelques questions : suis-je membre du parti pour lequel je vais voter ? Ai-je cotisé à ce parti ? Ai-je financé les spectacles ou viens-je gratuitement ? Ai-je acheté le tee-shirt à l’effigie de mon candidat ou me l’a-t-on juste offert ? Ai-je participé à l’élaboration du projet du candidat s’il en a ou a-t-il été fait par des experts (étrangers ou nationaux) ?

Les réponses semblent aporétiques.

Par Toavina Ralambomahay

Auteur de « Enjeux du taux d’abstention », BAM 2010

12 commentaires

Vos commentaires

  • 15 octobre 2018 à 09:13 | LE VEILLEUR alias L’EVEILLEUR (#1331)

    Alerte générale !

    - Quelle vision aussi réaliste soit-elle pourrait se concrétiser si la participation citoyenne est presque inexistante ?

  • 15 octobre 2018 à 10:32 | Jipo (#4988)

    @ « aporétique »
    Vous vous posez des questions qui semble vous être d’ une importance capitale, voir certaine, et qui au final n’ ont aucun fondement quant à l’ utilité, un proctologue de mouche ne ferait pas mieux !
    en termes plus compréhensifs, quel est l’ intérêt de vos interrogations sachant que les votes nuls comme blancs ne sont pas comptabilisés ???
    Regardez la lune et pas le doigt qui vous la montre !

    • 15 octobre 2018 à 10:33 | Jipo (#4988) répond à Jipo

      semblent : pardon

  • 15 octobre 2018 à 12:55 | kartell (#8302)

    On touche du doigt, là, où, ça fait mal : les contradictions, assumées, d’une société, à objectif démocratique !..
    Car, enfin comment pourrait-on être déclaré élu, avec seulement 15% des votants ?, alors que dans toute, authentique démocratie, si le cota des 50% des inscrits votant n’est pas effectif, le scrutin doit être annulé et reporté !...
    On peut extrapoler en avançant que l’élection présidentielle se jouera qu’entre les différents partisans des trois camps et qu’une majorité regardera la caravane publicitaire passer ...
    La représentativité est un enjeu manifeste car il permet, sans retenue, à l’élu de crier au nom du peuple, tandis qu’il doit son élection à la seule abstention !..
    Le paradoxe est que le suffrage dit universel est, autant recherché qu’il est craint, par les politiques, on comprend mieux leur joie d’être choisi par les électeurs, même avec une participation insignifiante !....
    De toute manière, il faut faire avec, car ce n’est pas lorsqu’on est à l’approche d’une élection qui faudrait en changer les règles ....
    Quand aux questions posées par le clientélisme des politiques, il a toujours été un facteur majeur d’une élection présidentielle, le souligner, aujourd’hui, ce n’est que rappeler des habitudes, bien ancrées, qui continueront à animer des campagnes qui lui doivent leurs seules vigueurs en les affaiblissant, considérablement.....

    • 15 octobre 2018 à 13:04 | arsonist (#10169) répond à kartell

      Ce système prisé par les Occidentaux convient-il aux Gasy ?
      Pour l’instant il semble que non !

  • 15 octobre 2018 à 13:15 | olivier2 (#9829)

    Parole d’un Franco-gasy planqué en France qui fait semblant d’avoir « accepté » le système du pays qui l’accueil depuis des décennies..

    Quel FOURBE..

    ACCOUCHE ST jo...

    Fais ton coming out !

    T’es pas un démocrate..T’es un « enfant d’Antananarivo » ..qui méprise ceux des bas quartiers, et qui prône le fédéralisme..qui dénonce la france afrique et prône la chinafrique ?

    Alors t’es quoi ?

    Un djhiadiste Andriana déguisé en je ne sais quelle petite C.rotte qui ne s’assume pas..

    T’es quoi St Jo/arsonist ?

    LOL

    • 15 octobre 2018 à 13:29 | arsonist (#10169) répond à olivier2

      Silamo mpampihorohoro !
      Izay aho !
      Izay toerana rehetra alehako dia mampihorohoro any toa an’itony vody hazon’oliva itony aho !
      Izay izy io !

      Elle super cette traduction !

      Terroriste musulman !
      Je suis !
      Partout où je vais, j’ai peur d’y être comme ces flocons d’avoine !
      C’est ça !

  • 15 octobre 2018 à 13:24 | Maestro (#7313)

    Pour les citoyens qui vont voter, ils peuvent se poser quelques questions : suis-je membre du parti pour lequel je vais voter ? Ai-je cotisé à ce parti ? Ai-je financé les spectacles ou viens-je gratuitement ? Ai-je acheté le tee-shirt à l’effigie de mon candidat ou me l’a-t-on juste offert ? Ai-je participé à l’élaboration du projet du candidat s’il en a ou a-t-il été fait par des experts (étrangers ou nationaux) ?

    Alors là je suis sidéré car manifestement le rédacteur n’a pas fait du Terrain. Dans plus de 70% des Gens sondés ( entretien ouvert et discussion carte sur tables ) leur préoccupation majeure c’est « On va manger quoi ? », éducation des enfants, Santé. Basique de chez basique.

    • 30 octobre 2018 à 15:36 | ASSISE (#10453) répond à Maestro

      Le rédacteur n’a peut-être pas, fait du terrain, il a était allé se cultivé : pour sa plume !

      Patriote, certes il l’est, mais face à ces situations en cascade depuis un bon bout de temps (d’avant sa naissance jusqu’à sa jeunesse), il s’était fait dépasser.

      On peut (avoir envie) chercher à comprendre ce qui se passe, mais sans l’adhésion de tous, je suppose ce qu’il voulait à un certain moment, s’exprimer pour se faire comprendre, le peuple n’était plus preneur depuis belle lurette.

      Encore une fois, choisir pour ne pas jouir de son choix, à quoi bon s’était-il dit, ce fut le choix du peuple qui avait cette soif de vraiment changer.

      Sauf pour la culte de personnalité, et encore, prenons le cas des élections de 2013. Qui a gagné et comment en terme de participation ? Selon les règles de l’organisation pour le bon déroulement de ces élections 2013 ? La CI en sus. Sans parler du REFERENDUM.

  • 15 octobre 2018 à 13:33 | akam (#7944)

    - A l’allure ou vont les propagandes, le peuple babakout va elire le conhil des le premier tour. Comme il a clame en 2009 qu’il a ete le plus jeune chef d’etat de la planete, il sera un modele en Afrique francophone ou les conditions democratiques au babakoutoland serviront de miroir dans ce continent sous-evolue.
    - Car il aura battu un PRM en place qui a demissione dans les temps, puis vaincre celui-ci qui a ete elu democratiquement au 2eme tour. Preuve que le pays connaitra une alternance democratique car le peuple saura distinguer un PRM faineant d’un beau DJ qui bouge bien son Q a chaque apparition.
    - Le cosmetique fera oublier que ce conhil fut un putschiste qui servira de reference dans cette Afrique francophone sans esthetique ou ce visage lisse ira primer par-dessus tout. Il s’imagine que ce succes base sur le recours d’une CENI, un gouvernement de consensus, le respect d’un calendrier electoral respectant la dite constitution de la 4eme consolidera aussi bien l’image du conhil que celui de son pays repute parmi les plus pauvres de la planete. Il est evident que le piege tendu a son predecesseur HRM n’est qu’un maquillage democratique.
    - Car le refrain consistant a crier aux fraudes electorales n’aura aucun echo vu que le scenario concocte avec HRM est tellement bien rode que tu ne peux accuser cette CENI d’etre pro-conhil car c’est HRM qui a nommes les membres. Les donnes ont ete bien etablies d’avance comme quoi le precedent PRM qui se voulait juge et partie a bien joue son jeu afin d’arreter sa posture a temps et ceder le caviar a son « mentor » le conhil qui l’a nomme il y a 5 ans. Il n’y a qu’a voir comment les fameux membres du HVM sont en train de changer de camp un a un et endosser une casaque orange « plus juteuse » qu’un parement bleu « qui pue » (car ca rappelle la mouche a...).
    - Qui va clamer que ces elections ne sont pas credibles ? Diego certainement ! qui va encore dire que ces elections seront des pieges a…La roue est une invention humaine tres ancienne, les babakouts de 2018 n’inventeront rien ? du moment que ca tourne… ce sera le conhil.

    • 15 octobre 2018 à 15:08 | kartell (#8302) répond à akam

      La virginité, retrouvée, de ce homme est remarquable, son lifting politique est digne des meilleurs, il a réussi à faire croire à l’incroyable, on est proche du scénario du miracle, d’ailleurs, il ne se gêne pas d’employer des phrases, à connotions religieuses, dans ses envolées lyriques sur sa méthode pour transformer le pays, en quelques années de présidence ...
      En quelque sorte, la présidence pour moi, sinon, le chaos avec mes adversaires !.
      Chacun des candidats, surtout les battus, criera à la fraude endémique puisque sans elle, pas de scrutin, car, voir passer les trains ou voter, il faut choisir !...
      Le scénario final est effectivement inscrit dans le marbre, la faute à qui ou acquise ?.".
      Il fallait bien que le peuple exulte, après, cinq années de « wait and see » qui n’ont fait qu’affamer les électeurs des trois camps pour en découdre, sûrs, de leurs victoires respectives...
      Aujourd’hui, en dehors de ce triumvirat de revanchards, le reste des politiques est cantonné à une figuration, désargentée, impliquant la faute à un système qui ne donne sa chance, qu’à ceux qui ont des moyens dont on ne connaît pas l’origine ...
      Par conséquent, accepter le « jeu démocratique « , c’est, avant tout prendre connaissance de cette règle, financée par une communauté internationale qui ne s’intéresse pas aux à-côtes des choses, mais, au seul résultat, du moment, où il ne soit pas trop bancal !.
      Message reçu 5/5 par nos trois compétiteurs, mais, difficile à avaler pour les autres, obligés de se contenter de tenir la bougie !...

  • 15 octobre 2018 à 16:02 | Tsix (#10296)

    Raha ny tantaran’izany Rajoelina sy Dada izany amiko dia tsy mendrika ny hiditra ao anaty tantara satira mantsy izy ireo no anisan’ny nanimba ny malagasy. Ny sasany manongana ny sasany kosa mamono ny mpiray tanindrazana aminy.

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