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Société

Quartier • Ankorondrano

Une zone industrielle dans un marais de misère

vendredi 9 mai 2008 |  3173 visites  | Manjaka Hery
Des nouvelles constructions y ont été bâtis récemment.

Ankorondrano regroupe trois fokontany : Ankorondrano Atsinanana, Ankorondrano Andrefana, et Ankorondrano Andranomahery. De nombreuses sociétés y sont installées. Les premières arrivées ont été les sociétés Savonnerie Tropicale, les sociétés d’hydrocarbures, Madagascar Tribune… Le village des jeux et les différentes sociétés de télécommunications, les concessionnaires de voitures, les grandes surfaces qui y pullulent sont de construction récente. Ces grands immeubles et ces grosses sociétés font la fierté des riverains, et surtout des « zanatany », notamment les habitants des trois Fokontany. Beaucoup d’entre eux sont employés au sein de ces entreprises. Vue de l’extérieur, la morphologie d’Ankorondrano a beaucoup changé et en bien, ces temps derniers. Les belles constructions comme le bâtiment de l’Ambassade de la République d’Afrique du Sud, les belles villas de Tana Water Front, la Tour Zital et les jets d’eaux ainsi de le petit espace de verdure à l’entrée de la zone lui donnent une seconde jeunesse.

  • Univers statique
Les lavandières qui constituent une grande partie des habitants du quartier.

Le revers de la médaille se trouve juste à côté. A deux pas derrière ces joyaux , vous vous trouvez nez à nez avec le sous-développement dans toute sa … misère. Les enfants jouent dans des ruelles étroites et crasseuses. Des milliers de familles vivent dans des taudis et des cabanes insalubres, voire invivables. Les poussières de l’hiver alternent avec les boues de l’été. Tel est l’univers statique dans lequel grandissent des générations entières. Ils y sont habitués tandis que les étrangers, pas forcément des « vazaha », ont peur d’y circuler. Pourtant, il n’y a rien à craindre le jour. Ce qui n’est pas le cas de la nuit.

  • Trafic horrible
C’est le point de départ de la distribution de tous les journaux.

Mais on ne peut pas parler d’Ankorondrano sans évoquer les sociétés de presse qui s’y sont implantées en son centre, l’église Jesosy Mamonjy et la grande mosquée de la communauté Bhora de part et d’autre. Elles rythment la circulation de la zone parce qu’elles en constituent le cœur et les poumons. Ankorondrano est le point de départ de tous les journaux qui vont être distribués à travers tout Madagascar. Il y a deux points de distribution dont l’un se trouve devant l’entrée de Madagascar Tribune et l’autre devant le quotidien Midi Madagasikara. L’ambiance matinale à Ankorodrano, durant les jours ouvrables, est prédominée par les crieurs qui collectent les journaux, et les employés des zones franches qui rejoignent leur lieu de travail. Les nantis, eux, circulent, au centre, à bord de leurs rutilantes 4x4 sans accorder la moindre attention aux nombreux policiers plantés au milieu de la chaussée en train de réguler un trafic horrible du matin au soir avec uniquement des coups de sifflets stridents comme instrument de travail. En résumé, la greffe du progrès et du sous- développement ne prend pas encore racine.

Julien Andrianasolo est le vice-président du fokontany Ankorondrano Atsinanana. Il assure la bonne marche du fokontany en l’absence du président. Il a accepté de nous faire part de ses expériences en matière de gestion des crises dans les bas quartiers.

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Madagascar Tribune : Il y a combien d’habitant dans votre fokontany, et comment les gérez vous ?

- Julien Andrianasolo : « Le fokontany Ankorondrano Atsinanana compte 5 417 habitants. Comme vous le savez, nous faisons partie des bas-quartiers d’Antananarivo Ville. Il faut faire preuve de beaucoup de prudence et de sagesse avec eux. Il faut leur parler et les diriger avec douceur. Et nous faisons tous ce qui est en nos pouvoirs pour maintenir l’ordre et la sécurité. En ce moment, nous pouvons dire que la vie chez nous est un peu calme, et tranquille ».

Quel est en majorité le travail des habitants de votre fokontany ?

- « En majorité, ce sont des vendeurs de journaux et des crieurs. Mais il y a aussi des lavandières, et des employés des zones franches. En effet, il y a une zone franche à l’intérieur de notre fokontany. Il s’agit de la société Floreal à l’intérieur de la Zone Zital. Notre Fokontany s’étend depuis le Tana Water Front, jusqu’ à l’immeuble Tana 2 000 ».

Il y a combien d’infrastructures dans votre fokontany ?

- « Nous avons 03 bornes fontaines, et 02 bassins lavoirs. Il y a aussi une station de service de la compagnie pétrolière Galana qui est implantée à l’intérieur de notre fokontany ».

Est-ce que vous avez des remarques particulières ?

- « Je tiens d’abord à remarquer que la majorité des maisons sont électrifiées, mais peu d’entre eux ont un branchement d’eaux. La majorité des foyers utilisent les bornes-fontaines. Ensuite, plusieurs projets ont été déjà présentés par des promoteurs dont la plupart concernent la création de bassin lavoir. Mais aucun d’eux n’a abouti jusqu’à présent. Le problème se trouve surtout au niveau de l’insuffisance des branchements en eaux de la JIRAMA. Sans parler de l’insécurité foncière qui menace tous les projets ».

Recueilli par Manjaka Hery

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