Organisée par l’Amicale Malagasy des Anciens du CEFEB (AMACEFEB), l’Agence Française de Développement (AFD) et le CEFEB (Centre d’Etudes Financières, Économiques et Bancaires), la conférence « Volatilité des prix agricoles et alimentaires : vues et perspectives pour Madagascar (cas du prix du riz) » qui s’est tenu ce 23 novembre, est une occasion d’échanger et de débattre sur ces sujets. Il s’agit pour les intervenants de présenter les causes et conséquences de la volatilité des prix, aussi bien au niveau international que national, d’alimenter la réflexion autour des solutions et outils innovants qui peuvent être apportés et qui ont été développés à Madagascar, et d’échanger sur le rôle des différents acteurs de la filière pour gérer au mieux ce phénomène de volatilité et renforcer la sécurité alimentaire du pays.
La volatilité des prix agricoles s’est accrue depuis le début des années 2000, entraînant des conséquences graves pour les pays en développement (PED). Les hausses brutales affectent les consommateurs et surtout les ménages pauvres : diminution du pouvoir d’achat dont une part importante consacrée aux dépenses alimentaires, sécurité alimentaire mal assurée. A l’inverse, les baisses brutales réduisent les revenus des producteurs et accroissent la pauvreté en milieu rural. La volatilité des prix agricoles peut également générer des problèmes macroéconomiques notamment budgétaires et d’équilibres extérieurs : rationnement des importations en cas de flambée des cours mondiaux, ou faible rentrée de devises pour les exportations en cas de chute des prix internationaux.
Le sujet fait l’objet de grands débats internationaux : le G20 et le Comité de Sécurité Alimentaire mondiale de la FAO (CSA) ont engagé des discussions sur la volatilité des prix agricoles et les propositions à la gestion de l’instabilité des prix alimentaires.
A Madagascar, la question de la volatilité des prix se pose de façon aigüe concernant le riz. A la flambée des prix du riz de 2004-2005, qui a fortement marqué les esprits, a succédé une période de stabilisation, alors même que les cours mondiaux du riz faisaient face à une hausse vertigineuse en 2008. Paradoxalement, depuis décembre 2010, alors que le marché international du riz est resté relativement calme par rapport à celui des autres céréales, les prix du riz ont atteint des niveaux record à Madagascar. Avec les récoltes de la grande saison de culture 2011, les prix du riz aurait pu retrouver un niveau raisonnable sur les marchés intérieurs, mais étant donné la mauvaise saison rizicole 2010-2011 causée par des mauvaises conditions de pluies dans certaines régions dont le Lac Alaotra, il est à craindre une nouvelle hausse des prix du riz bien avant le début de la période de soudure.
Recueilli par Haingo