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Opinions

Sécurité alimentaire et lutte contre la faim

Une nouvelle approche

samedi 17 octobre 2009

Le labeur quotidien consistant à cultiver, à acheter ou à vendre des aliments définit l’existence d’un bon milliard d’habitants du monde. Mais cela nous concerne tous.

Considérons, par exemple, la vie du petit agriculteur.

C’est en général une femme, elle habite dans un village rural, se lève avant l’aube, fait des kilomètres à pied pour trouver de l’eau. Si elle a de la chance, la sécheresse, la rouille et les nuisances ne détruiront pas ses récoltes, lesquelles produiront de quoi nourrir sa famille et peut-être même un petit supplément, qu’elle pourrait vendre. Mais il n’y a pas de route pour le transporter au marché le plus proche, ni personne ayant de quoi le lui acheter.

Considérons maintenant la vie d’un jeune homme dans une ville surpeuplée, à une centaine de kilomètres de ce village. Il gagne un salaire de misère. Au marché, il trouve des produits déjà gâtés ou hors de prix.

La cultivatrice a donc des produits à vendre et le jeune homme veut en acheter. Mais cette transaction toute simple ne peut se faire, en raison de forces complexes qui les dépassent.

Relever le défi de la faim dans le monde est au cœur de ce que nous appelons « la sécurité alimentaire » - il s’agit d’assurer aux producteurs du monde le moyen de semer et de récolter, d’élever le bétail ou d’attraper du poisson, puis de faire parvenir les aliments qu’ils produisent aux personnes qui en ont le plus besoin.

La sécurité alimentaire représente la convergence de plusieurs facteurs : les sécheresses et les inondations causées par les changements climatiques, les aléas de l’économie mondiale qui agissent sur les prix alimentaires et compromettent des projets d’infrastructure vitaux, et les flambées des cours pétroliers qui augmentent le coût des transports.

En fait, la sécurité alimentaire est liée à la sécurité tout court. La faim chronique met en danger la stabilité des gouvernements, des sociétés et des frontières nationales. Les gens qui souffrent de la famine ou de la sous-alimentation, qui n’ont pas de gagne-pain et ne peuvent nourrir leur famille se sentent découragés et désespérés. Ce désespoir peut provoquer des tensions, des conflits et même de la violence. Depuis 2007, des émeutes causées par la précarité alimentaire ont éclaté dans plus de 60 pays.

De plus, les défaillances du secteur agricole dans de nombreuses régions du monde ont de puissantes retombées sur l’économie mondiale. L’agriculture demeure la source unique ou principale de revenus pour plus des trois quarts des pauvres du globe. Lorsque tant de gens travaillent autant, tous les jours, sans jamais arriver à subvenir aux besoins de leur famille, c’est le monde entier qui est en recul.

C’est pourquoi le gouvernement Obama a fait de la faim chronique une priorité maîtresse de la politique étrangère des États-Unis. D’autres pays se sont joints à cette lutte. Les principaux pays industrialisés se sont engagés à consacrer plus de 22 milliards de dollars au cours des trois prochaines années à la promotion d’une croissance économique fondée sur l’agriculture. Le 26 septembre, le secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, et moi-même avons coparrainé une conférence à laquelle ont participé les dirigeants de plus de 130 pays dans le but de mobiliser un appui international à cette cause.

L’approche des États-Unis à la sécurité alimentaire s’inspirera de notre expérience. Le fait est que nous avons passé trop d’années et dépensé trop d’argent à des projets qui n’ont pas donné de résultats durables. Mais nous en avons tiré des leçons salutaires. Nous savons que les stratégies les plus efficaces proviennent de ceux qui sont sur le terrain, proches du problème, et non de gouvernements étrangers ou d’institutions situés à des milliers de kilomètres. Et nous savons que c’est l’aide au développement vue comme un investissement et non comme une assistance qui donne les meilleurs résultats.

Compte tenu de ces leçons, nous fondons notre initiative de sécurité alimentaire sur cinq principes.

Premièrement, nous savons qu’il n’y a pas de modèle unique d’agriculture, applicable à toutes les situations. C’est pourquoi nous devons collaborer avec les différents pays pour élaborer et adopter leurs plans.

Deuxièmement, nous nous attaquerons aux causes premières de la faim, par des investissements allant des semences améliorées aux programmes d’assurance pour les petits agriculteurs. Et puisque que la majorité des agriculteurs du monde sont des femmes, il nous revient de favoriser leurs capacités et leur persévérance.

Troisièmement, nous insisterons sur la coordination à l’échelle nationale, régionale et mondiale car aucune entité ne saurait à elle seule éradiquer la faim.

Quatrièmement, nous offrirons notre soutien aux institutions multilatérales, qui disposent de ressources et moyens inégalables.

Enfin, l’engagement à long terme et la transparence seront nos mots d’ordre ; et nous investirons dans des méthodes de suivi et d’évaluation qui garantiront la transparence de nos efforts.

Nos efforts dans un contexte de développement basé sur l’agriculture s’ajouteront à nos engagements pour l’aide alimentaire d’urgence face aux drames et aux catastrophes naturelles - comme cela se produit actuellement dans la Corne de l’Afrique, où la sécheresse, les mauvaises récoltes et la guerre civile ont provoqué une crise humanitaire dévastatrice.

Revitaliser le secteur agricole mondial ne sera pas chose facile. C’est en fait l’une des tâches les plus ambitieuses sur le plan de la diplomatie et du développement que notre pays ait jamais entreprise. Mais elle peut s’accomplir et elle en vaut la peine. Notre réussite sera le gage d’une prospérité et d’une paix accrues dans les années à venir.


Hillary Rodham Clinton, Secrétaire d’État des États-Unis d’Amérique

7 commentaires

Vos commentaires

  • 17 octobre 2009 à 10:30 | Clavreul (#432)

    Madame Hillary Clinton a raison, il est temps que les paysans du monde entier et surtout les petits producteurs puissent se nourrir et vivre de leur travail.
    Ainsi la faim dans le monde sera résolue. Aujourd’hui, la solution à la crise alimentaire se trouve auprès des agriculteurs modestes dans une agriculture familiale. Nous savons que la révolution verte arrive à ses propres limites et qu’il faille se tourner vers une agriculture raisonnée respectueuse de l’environnement. Madagascar, avec le SRI apporte une solutions au monde pour multiplier par deux et quatre les rendements du riz. Cette production avec le SRI permet de limiter la formation du métane car nous savons qu’aujourd’hui la riziculture irrigée est une source considérable de production de ce gaz à effet de serre.
    Je souhaiterais que Madame Hillary Clinton puisse connaitre cette méthode de production de riz inventée à Madagascar par le Père Henri de Laulanié et participer à sa diffusion . En diffusant largement le SRI avec le Secrétaire Genéral des Nations et la FAO la sécurité et souveraineté alimentaire dans le monde en serait rapidement assurer. Le 16 novembre prochain va se tenir un nouveau Sommet mondial de la Sécurité alimentaire à Rome , j’ose espéré que le SRI sera mis à l’honneur et proposé comme une des solutions à la Faim dans le monde.

    Jean Yves Clavreul

    • 17 octobre 2009 à 21:43 | Joseph (#2102) répond à Clavreul

      Vous voyez, ce sujet, la réalité économique, n’intéresse pas les lecteurs de ce site. Ils préfèrent s’ agresser sur des histoires de putsch ou pas putsch. C’ est vraiment triste ce VIDE POLITIQUE en Afrique, dont parle Aminata Traoré.

      Parlez de magro, de ravalo, de rajaonarivelo, de haranjono ou de fanariam-pako et surtout de honohono, il y aura foule pour vous donner son avis et une autre foule pour vous donner son contre-avis. Mais parlez de social, de pauvreté, de système politique, d’économie, tout le monde se défile. C’est pourtant là que se trouve quand-même le noeud de la vie, non ?

  • 17 octobre 2009 à 14:25 | fandresena (#299)

    resto du coeur et tsaky pop !

  • 17 octobre 2009 à 21:26 | Joseph (#2102)

    Mais c’est incroyable, comment pouvez vous diffuser de telles inepties venant de Mme Clinton, en les présentant comme des innovations, sans aucun commentaire ? Vous n’avez même pas compris qu’elle démarche pour vendre ses « semences améliorées » ? C’est quoi, ces semences « améliorées » sinon les OGM Monsanto et Compagnie qui ont breveté même le vivant pour le marchandiser et rendre les paysans dépendants en jouant avec la santé des gens aux apprentis sorciers, les bio-carburants et les trusts agro-alimentaires qui espèrent bien faire du fric en Afrique sur le dos de ce qui restera de population encore valide après ?

    Si j’ai bien compris, mad-trib.com, alors c’est nous les journalistes ?

    Ok, alors je vais vous envoyer moi aussi des analyses critiques et des liens d’infos peu connus sur la politique des multinationales occidentales en Afrique. Après, vous ne pourrez pas dire « on ne savait pas » ! Les ignorants qui soutiennent Ravalo sont bien loin de se douter de ce qui se joue et se prépare vraiment avec leur bête noire la Françafrique, et leur alliée l’USafrique. Ils ont besoin de comprendre au contraire, que la Chine développe vraiment les pays qu’ils aident. Pourquoi ? Parce qu’ils font du commerce. Ils ne camouflent pas des pillages iniques par leurs ONG charitables comme le font les occidentaux. Ils développent les économies des pays où ils sont. Ce sont de vrais contrats de mutuels intérêts qu’ils signent en Afrique. Il serait bon d’analyser cela avant de dire n’importe quoi sur les « aides » internationales.

    Si les Malgaches savaient ce qui se passe vraiment dans le réel en Afrique, ils comprendraient que la voie de l’ émancipation se trouve ailleurs qu’avec le GIC.

    Même s’il devrait tactiquement la mettre en veilleuse pour ne l’ouvrir vraiment qu’après les élections de 2010, Roindefo et d’autres ont raison de mettre en doute la véritable volonté de développement de Madagascar de cette coalition d’ organismes qui s’ est auto-proclamée la « COMMUNAUTE INTERNATIONALE » que d’ailleurs Jean Ziegler décrit comme « prématurée ». En effet, vous comprenez bien les contradictions et conflits d’intérêts qui existent entre les différents organismes internationaux et au sein même de chaque organisme. Entre Kadhafi et Bachir, La Guinée et le Congo, l’Afrique du Sud et le Maroc, les liens ne sont pas simples à décrire. C’est ignorer totalement l’état réel du monde que de croire que cette prétendue Communauté Internationale serait un gouvernement mondial unifié qui aurait une quelconque légitimité à imposer un système économique qui est essentiellement basé sur l’ultra-libéralisme de l’OMC. Tout le monde comme un seul homme croit vraiment à Madagascar que le GIC est légitimement et monolithiquement habilité à dicter la LOI internationale ! quelle erreur grossière !

    Aller chercher des « innovations » (!) pour améliorer le sort des affamés auprès de Mme Clinton, qui représente ce que le capitalisme américain a de plus sordide comme porte parole, c’est un affront aux Africains !

    Je prépare mes réponses et je vous sers çà dès que possible. Après, libres à vous de penser que Clinton est autrechose qu’une fidèle employée des multinationales minières et agro-alimentaires et le porte voix d’une destruction programmée des économies africaines qui refuseraient de jouer leur jeu défini par Henri Kissinger qui a lancé le memorandum NSSM 200( National Security Study Memorandum 200) en 1974, tenu secret jusqu’en 1990 [ http://pdf.usaid.gov/pdf_docs/PCAAB500.pdf ] qui disait que si l’on accepte qu’ une Afrique industrialisée consomme ses propres matières premières, il n’y aura pas assez de réserves pour les Anglo-Américains. Par conséquent, on doit réduire la population Africaine ( +13 pays surtout : Inde, Bangladesh, Pakistan, Indonesie, Thailande, Philippines, Turquie, Nigeria, Egypte, Ethiopie, Mexique, Colombie, et Brézil), mais en évitant de montrer publiquement cela comme des mesures coercitives etc ...

    Regardez aujourd’hui le Soudan, diabolisé par Mr Kouchner alias Sac-de-Riz parce qu’il se libère de l’emprise prédatrice du FMI, quelle réussite économique en cours ! Les vraies questions à se poser, par rapport à son Président Bachir, sont : qu’est-ce que le Tribunal Pénal International, par qui il est financé, quel jeu joue-t-il dans cette tentative de coup d’état de la dite CI contre Bachir ? Quelle est vraiment la cause de la guerre au Darfour ? Que sont ces barrages, ces ponts, ces financements qui développent ce pays qui va devenir un grenier à blé (et non plus à coton et maïs pour l’occident !) ?

    Il se passe des choses importantissimes en ce moment avec le dollar, avec d’autres types de relations économiques et politiques sud-sud, avec la Chine, le Brésil, le vénézuela ... Mais çà n’intéresse personne. Après avoir lu Aminata Traoré (« l’Afrique humiliée » Pluriel Hachette Juin 2009), on sait un peu mieux ce qui se trame derrière ces système semi mafieux qui dirigent les pays Africains et à qui profite la croissance et l’augmentation du PIB affichée. Elle dénonce le vide politique (qu’on ressent aussi à Madagascar), la jeunesse sacrifiée et termine sur son choix de la dignité et de l’espérance. Il faut absolument étudier l’économie Africaine, la vraie, vue par des gens critiques et pas par des économistes de la mouvance néo-libérale qui noient le poisson et occultent les vérités premières. Il faut s’éduquer soi-même, rechercher l’info là où elle est enfermée, rendue confidentielle, étouffée.

    Peut-être si Madagascar comprenait clairement ce qui se joue réellement au dessus de sa tête dans l’économie planétaire, le futur gouvernement pourrait peu à peu se libérer de la tutelle empoisonnée de l’Occident, construire son économie nationale autonome et sa coopération basée sur des contrats équitables et cesser d’avoir recours aux braves gentils de églises pour créer des Akamasoa et aux charitables et déculpabilisants surplus des bons Français ou Réunionnais. Les économies libérées pourraient construire un monde nouveau, signer des contrats équitables et développer de nouvelles solidarités en Afrique ou transversales avec la Bolivie, le Brésil, les pays Africains ou Arabes, la Chine etc ...

    Souvenons nous des hommes intègres menés par Thomas Sankara au Burkina, qui a voulu construire une économie nationale hors des schémas imposés par la dite « Communauté Internationale » de l’époque : il a été immédiatement assassiné et son meutrier dirige désormais un pays rentré dans le rang. Il sert actuellement de « médiateur » en Guinée ! quelle comédie !

    Il sont raison ceux qui disent que la prétendue « CI » met le paquet sur Madagascar où pourtant il n’y a pas de violences graves comme en Guinée, au Congo ou en Somalie, afin que le Président qui va sortir des urnes soit un néo-libéral du genre Ravalomanana, mais en moins gourmand pour lui-même. ("le crétin, pensent-ils, qui a fait mis à l’eau leurs plans pour Madagascar ! Il mérite bien d’ être mis sur la touche pour avoir tout fait foirer !)

    Madagascar a sa place dans une mondialisation multi-polaire, mais certainement pas au sein du pôle des pays capitalistes spoliateurs et si meurtriers.

    Voici un site pour ouvrir nos oreilles à un monde réel non fantasmé :

    http://www.solidariteetprogres.org/sp_PodcastFlash.php3

    Un autre pour ouvrir notre connaissance à une autre façon de voir les rapports Nord-Sud : « Afrique : Les grands projets pour le XXI° siècle ». Cà date de 2007, mais c’est encore davantage d’actualité :

    http://www.solidariteetprogres.org/article3629.html

    Voilà le genre d’article magnifique qu’il serait bon de diffuser largement pour nous ouvrir l’esprit et nous sortir de ces débats malgacho-malgaches hors du temps, mais correspondant exactement à ce que souhaitent les serviteurs de ces intérêts supérieurs « Internationaux » qui nous échappent à tous sans exception tellement le système est bien verrouillé.

    Plus personne ne croit à rien et le défaitisme est de mise partout,« ils sont tous pourris entend-on », « les chasseurs de seza » ... etc ...« laingaina isan’andro aho ka tsy mahatoky na iza na iza intsony », c’est çà le populisme ambiant « sobika », qu’on retrouve aussi beaucoup sur ce forum, qui décourage et laisse l’initiative justement à ceux qui sont pourris. On met dans le même panier Rajoelina et les trafiquants de bois de rose, et le tour est joué. « vous voyez bien que çà ne servait à rien de virer Ravalo, puisque les autres font pareil » ... « même pire que Ravalo ! »,osent même avancer certains super-menteurs !
    Ces destructeurs d’espoir sont les complices objectif du système. Ne nous y laissons pas prendre et forgeons notre caractère en étudiant sans relâche les solutions alternatives au système pillage-dépendance-charité dont certains pays Africains sont en train de se libérer. Oui, l’ autoproclamée Cté Internationale défend une certaine économie mondialisée qui ne profite qu’à certains pays.

    Il y a d’autres alternatives.

    Le futur gouvernement malgache nous surprendra sans doute dans ce sens, mais ils ont intérêt, jusqu’aux élections, à faire « belle figure » envers l’UA, la SADC, l’OIF, l’UE et compagnie et à cesser d’ évoquer ces alternatives hors du système néo-libéral, sinon le sort de Sankara les attend.
    Une fois au pouvoir seulement, la déconfiture du monde occidental laissera l’opportunité aux pays émergents de s’en libérer. Je l’espère. Que diriez vous de voir un jour des travailleurs français venir faire la queue au Consulat de Madagascar à Paris pour chercher un visa de travail pour Madagascar ? Ah ah ! ce serait vraiment que le monde a changé de bases !

  • 17 octobre 2009 à 22:47 | Joseph (#2102)

    Pour tous nos amis ravaloïstes qui, comme moi, ne supportent pas la Françafrique, voici un lien qui les confortera dans leurs certitudes. Seulement, qu’ils n’oublient pas de faire la même analyse envers tous les autres pays du Monde qui ont eu à contracter avec Madagascar sous le règne de leur Monarque, de l’Afrique du Sud aux USA en passant par le Canada, l’ Inde, la Chine, le Japon, la Corée et d’autres.

    http://survie.org/?lang=fr

    L’honnêteté intellectuelle devrait obliger ces gens qui cultivent le regard unilatéral à porter leur regard aussi vers les plans économiques « pour Madagascar » de tous ces autres pays .

    Qu’ils analysent les liens complexes entre les dits « médiateurs » de la SADC, l’OIF (organisme prétendument culturel, ah le beau mensonge !), la COI, le COMESA, l’UA, l’UE, l’ONU etc ... et les multinationales et groupements d’intérêts économiques des pays du Nord. Seulement après, ils pourront flatter les sentiments nationalistes des Malgaches devant « l’impérialisme français », ok, mais aussi devant TOUS les impérialismes.

    La fierté nationale et l’indépendance politique, la maîtrise totale de l’économie par les Malgaches ne peuvent pas exister uniquement en opposition aux intérêts Français mais en opposition à TOUTES les entreprises qui spolient les intérêts des Malgaches et en priorité aux hommes corrompus qui bradent ou ont bradé ce pays aux intérêts privés contre des commissions.

    Cet argument de la Françafrique par Ravalomanana est une mystification de plus dans le but de créer des désordres, des assassinats de Français si possible. C’est malheureusement relayé par des ignorants qui ne se doutent pas qu’ils servent une politique dangereuse et qui peut devenir criminelle contre des innocents. Jouer avec le nationalisme à mauvais escient est une acte de haute trahison envers le Peuple Malgache qui n’est pas un peuple xénophobe.

  • 19 octobre 2009 à 20:11 | Joseph (#2102)

    Ci-joint une note économique du 15 février 2009 qui donnera peut-être un peu de modestie aux Ravaloïstes qui osent dire que la pauvreté de Madagascar daterait de mars 2009. Avant, il y avait un accroissement du PIB tellement merveilleux que les Malgaches ingrats ne s’en sont même pas rendus compte. Ils ont même cru que la pauvreté s’aggravait ... Et ils sont les meilleurs économistes :

    " PAUVRETE

    Le pouvoir d’achat réduit de deux tiers

    Selon une étude publiée par l’Observatoire de la vie publique, le pouvoir d’achat a diminué de deux tiers en quarante cinq ans. A l’issue d’une étude comparative du salaire par rapport au prix du riz, il s’avère qu’en 1981, il fallait moins d’une heure de travail pour se procurer un kilo de riz. En 2008, il en faut un peu moins de trois heures.

    L’affirmation tient du fait que les produits alimentaires correspondent à un peu plus de la moitié des besoins de consommation. Toute évolution du prix du riz, base de notre alimentation a un impact considérable sur le pouvoir d’achat. Ainsi, c’est suivant les changements des prix du riz que l’on pourra interpréter les problèmes du coût de la vie et du pouvoir d’achat.

    Selon cette étude, les Malgaches se sont appauvris en dépit des performances économiques prônées par le gouvernement. Il y est rapporté que « le fait que la richesse nationale a augmenté plus vite que le nombre de bouches à nourrir n’a pas fait diminuer la pauvreté à Madagascar ».

    L’ Internet des forums Malgaches est un monument de désinformation et de mensonges. Plus c’ est gros, plus çà passe ! pauvre monde !

  • 19 octobre 2009 à 20:52 | Joseph (#2102)

    pour continuer d’éclairer sur les causes structurelles de la misère dans ce pays agricole à 70%, lisez ce genre d’analyses et détournez vous définitivement des mensonges du néolibéral Ravalomanana et de ses serviles scribouilleurs :

    " Au moment où l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) souligne que depuis les émeutes de la faim de mars 2008, le nombre de personnes souffrant de sous-alimentation chronique a augmenté de plus de 90 millions pour atteindre aujourd’hui 1,02 milliard, la survie des agriculteurs se trouve menacée. Si la flambée des prix agricoles a mis la planète en alerte, c’est leur écroulement qui l’affame de façon chronique. « Près des deux tiers des victimes de la faim sont des paysans » [des pays pauvres], rappelle Marc Dufumier, professeur à AgroParisTech.

    En 1980, 17% de l’aide publique au développement ciblait l’agriculture. Avec la mondialisation et la « chasse au protectionnisme », ce pourcentage n’est plus que de 3,8 %. Si en août dernier, le G8 élargi d’Aquila a décidé de renforcer la capacité de production agricole des pays en développement, pour créer un semblant de sécurité alimentaire, le G20 de Pittsburgh de septembre a une fois de plus appelé avec enthousiasme à une dérégulation accélérée des échanges mondiaux grâce à la conclusion rapide du cycle de Doha, organisé dans le cadre de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

    Pourtant, « organisé de façon à tirer les prix vers le bas, ce libre échange nuit au développement économique et social des pays », constate un expert de l’Agence française de développement. Mettre en concurrence des paysans dont la productivité diffère de plus de 1000% est le sport préféré des cartels agro-alimentaires, qui font leur marge avec l’intermédiation et la spéculation.

    Sans régulation, pas d’agriculture ! Mais comment réguler l’agriculture si l’on dérégule tout le reste de l’économie et des finances ? Cessons enfin de vouloir « adapter » l’agriculture à la mondialisation. Battons-nous pour recréer un ordre financier et économique mondial qui mette le crédit au service du producteur et du consommateur. Sans cette ambition, on restera sur sa faim." etc ...

    Voir la suite sur :

    http://www.solidariteetprogres.org/article5910.html

    et un extrait qui donne envie de lire le long article sur Wallace et Borlaug et d’ouvrir nos yeux sur la réalité vraie et non sur des fantasmes démagogiques : ces gens compétents et soucieux du bien public avant tout, proposent des SOLUTIONS et ne passent pas leur temps à critiquer ou à détruire :

    http://www.solidariteetprogres.org/article4585.html

    "Qui a tué la Révolution verte ?

    Il nous faut cependant admettre que chaque solution déployée par l’homme dans l’adversité provoque parfois l’apparition de nouveaux problèmes, encore plus passionnants ; ainsi, seule une politique permanente de recherche, menant à la découverte de nouveaux principes physiques, est capable d’accroître la capacité d’accueil de la planète. Par exemple, si l’on irrigue pendant des années avec une eau légèrement salée, on aboutit à la salinisation des terres agricoles. La science et les techniques modernes permettent, avec les investissements nécessaires, de traiter ce problème. Seuls des malthusiens farouches, telle Greenpeace en Espagne, proposent de bannir l’irrigation tout court !

    En réalité, la cause de la fin de l’amélioration des rendements et de la productivité depuis une décennie, n’est pas celle de « l’échec » de la Révolution verte, mais bien celle des politiques économiques permettant son efficacité et démantelées au nom du « Consensus de Washington ». La politique de mondialisation ultra-libérale, imposée par les principaux bailleurs de fonds (FMI, Banque mondiale), et fondée sur la trilogie « stabilisation, ajustement et libéralisation », est au cœur de la contre-Révolution verte.

    Ces trois chevaliers de l’apocalypse ont démantelé les systèmes économiques de politique agricole publique naissant progressivement, bon gré mal gré, avec la Révolution verte. Car, écrit Griffon, « Dans chaque pays, le développement résultait d’un processus planifié de manière très rationnelle, conduisant à créer l’ensemble des institutions et des circuits économiques nécessaires à la Révolution verte et le développement régional ». En bref, rien que l’ombre d’un Etat-nation irrite les « maîtres de la planète » autoproclamés !

    Le Consensus de Washington, dominé par la politique impériale anglo-hollandaise, exige des baisses substantielles des dépenses publiques en laminant ou supprimant les budgets, suite à cela, plusieurs pays ont replongé dans l’insécurité alimentaire. Si avant l’effondrement du système soviétique on tolérait que certains pays puissent se nourrir afin d’éviter qu’ils tombent sous contrôle communiste, à l’heure actuelle, la fête est terminée. De toute façon, le calendrier malthusien fixé par l’ONU pour « stabiliser » la population mondiale coïncide avec l’arrivée de la crise alimentaire et le retour des épidémies, qui en sont une conséquence."

    etc ...

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