Des médicaments non réglementés circulent, mettant en danger la santé de la population. Les patients se retrouvent souvent à acheter des médicaments sur des marchés informels, sans la garantie d’efficacité ou de sécurité posée par un professionnel de la santé.
Face à cette crise, Vololona Rabetsaroana, Présidente Directrice Générale du groupe Métropole, tire la sonnette d’alarme. Elle souligne l’urgence d’une réglementation stricte pour remédier à cette situation désastreuse. « Une loi devrait être mise en place pour contrôler la distribution et la vente des médicaments », a-t-elle déclaré avec conviction.
L’instauration de telles mesures pourrait limiter l’accès aux médicaments contrefaits et garantir que les Malgaches aient accès à des médicaments sur ordonnance de qualité. Elle plaide également pour le renforcement de l’éducation des professionnels de la santé et le lancement de campagnes de sensibilisation pour informer la population sur les dangers des achats illicites.
Avec environ 30 millions d’habitants, le pays ne dispose que de 350 pharmacies, un chiffre bien en deçà des recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Selon les normes de l’OMS, il devrait y avoir une pharmacie pour 10 000 habitants dans les zones urbaines et une pour 5 000 habitants dans les zones rurales. Cependant, Madagascar se retrouve avec un ratio désastreux. Cette carence en officine est particulièrement préoccupante pour les populations rurales, souvent isolées et confrontées à des obstacles logistiques supplémentaires pour accéder aux soins de santé.
Une situation préoccupante quand on sait que le pharmacien est un acteur clé du système de santé, un référent de proximité qui joue un rôle majeur au contact des patients, tant en termes d’accès aux traitements et que de sensibilisation au bon usage des médicaments.
Le Code de la santé, datant de 2011, stipule que l’ouverture d’une officine de pharmacie interdit toute nouvelle autorisation d’ouverture de dépôts de médicaments dans un rayon de moins de 10km et rend également caduque les autorisations antérieures. Or, l’Assemblée nationale a modifié plusieurs dispositions dont celle-ci. Les pharmaciens ont soutenu que la vente des médicaments ne devrait pas se faire comme des produits de première nécessité mais requiert un minimum de connaissances.
-----