La culture d’algues est une activité en pleine expansion à Madagascar. La société « Ibis » est l’unique entreprise d’algoculture et fournisseur de la société américaine FMC, le plus important utilisateur d’algues rouges au monde. Son chiffre d’affaires a triplé depuis 2004 pour atteindre 375 000 dollars en 2006. Elle augmente constamment sa production pour atteindre 2 000 Tonnes métriques en 2008 contre 800 Tonnes métriques (TM) en 2006.
Cette activité à haute intensité de main d’œuvre n’exige pas de gros investissements. Ibis a prévu un montant de 650 000 dollars sur les deux prochaines années pour l’expansion.
Il y a actuellement deux sites d’exploitation, l’un à Nosy Ankao entre Diego et Vohémar, l’autre à Diégo dans la baie de la mer d’Emeraude. L’« Ibis » produit deux algues à partir de ces sites, la Cottoni et la Spinosum, dont est extrait le carrageenan, utilisé dans les productions alimentaires, cosmétiques et biotechnologiques. La production mondiale des algues dont on extrait ce carrageenan dépasse les 150 000 TM et la demande augmente de 2% par an. Aussi, l’entreprise a développé la production sur un troisième site à Ampasimadera. D’autres sites aux alentours de Diego sont à l’étude. L’an prochain un site pourrait être exploité à Nosy-be.
Par ailleurs, des obstacles restent à surmonter. En effet, Madagascar a les potentiels suffisants pour devenir un des principaux producteurs d’algues au monde, mais le développement de cette activité est freiné par le manque de main-d’œuvre suffisamment motivée. Les fermiers ont une mentalité de survie plus que de développement, ils ne travaillent avec Ibis que pour s’assurer une source de revenus complémentaire rapide, et se désistent aussitôt leur objectif atteint. Cette vision à court terme est un blocage aux efforts de pérennisation et de croissance.
Recueilli par Lanto
