Un fou presque nu a été vu attaché sur un poteau électrique à Ambohibao près du bureau de la commune avant-hier vers 19h30. Une foule d’individus curieux rôdait autour de lui. Deux hommes l’auraient ligoté pour sa sécurité. Le fou en question serait en pleine préparation de sa thèse de théologie lorsqu’il a perdu la raison. Apparemment, sa famille le cherchait depuis deux jours. « Il était allongé sur la chaussée en tenue d’Adam et se levait pour prêcher la bonne parole à chaque fois q’une voiture passait. Il bloquait le passage et invoquait le nom Christ », racontent des témoins oculaires. « Amin’ny anaran’ny Jesosy », voilà son terme de prédilection ajoute un gargotier qui l’a détaché après qu’il se fût calmé. Sa crise remonte vers 13h, le même jour. « Je l’ai aperçu se promener en slip en direction d’Andranoro vers midi et il a resurgi complètement nu dans la direction opposée vers la soirée indique un boucher.
Irresponsabilité
Ses proches sont venus le prendre après l’avoir rhabillé, la nuit vers 20h30. Des informations recueillies sur place indiquent qu’ils étaient particulièrement choqués de la manière dont a été traité le soufrant. A priori, ils dénoncent également l’irresponsabilité des autorités. Pendant tout ce spectacle de désolation, les gendarmes ne sont pas intervenus alors que leur Poste Avancé se trouve à trois pâtés de maison de l’endroit où des attroupements se sont formés. L’un d’eux indique que tous les éléments étaient retenus dans la circulation à ce moment là. Par ailleurs, ils n’auraient pas été informés de la situation. A côté, des habitants du quartier condamnent le mépris de la commune. Ils affirment y avoir conduit le malade mais des employés qui assuiraient la permanence se sont renvoyés la balle pour ne prendre aucune disposition au final. Pour la Commune Urbaine d’Antananarivo, c’est le Bureau Municipal d’Hygiène (BMH) qui se charge d’appréhender les individus victimes de maladies mentales, alors que pour les communes périphériques, les services concernés sont nébuleux. Voilà qui taquine les esprits.