Abruti, incompétent, criminel ! Les mots manquent pour qualifier la conduite du chauffeur d’un taxi-be 194 qui a fauché, puis écrasé deux adolescentes d’entre 19 et 20 ans, à Ankorondrano hier. L’une des victimes a été sérieusement touchée. Du sang lui sortait par la bouche et un sillage de pneu marquait son ventre après qu’un atroce frottement contre l’asphalte a déchiré son blouson jean. Il a fallu soulever le bus pour la retirer. La plus estropiée était près de l’agonie et à été transportée à l’hôpital militaire Soavinandriana (HOMI). Comble du malheur, il se trouve que la coopérative censée prendre en charge la mourante se dit n’être pas en mesure de payer le frais du scanner, indispensable pour la détection du traumatisme crânien. Ce qui est faux vu que ladite coopérative dispose des plus récents modèles de véhicules de transport. De plus, même leurs seules recettes de ce jour suffisent pour couvrir ce frais. Au moment où nous écrivions ces lignes, les proches de l’adolescente luttent pour que les soins soient prodigués à l’HOMI. Le transfert de la victime vers l’HJRA fait l’objet d’une longue négociation. Entre-temps, la blessée est entre la vie et la mort.
Selon les témoignages, elles étaient en passe d’atteindre l’autre côté du trottoir en face de la société Henri Fraise quand elles ont été happées puis traînées sur quelques mètres sous le châssis du Mercedes Sprinter. Ce dernier roulait à tombeau ouvert en direction d’Ambodivona en prenant en chasse un autre taxibe rival. Des témoins qui ont été en face de cette scène horrible sont allés jusqu’à certifier que le conducteur fou roulait sur le bas-côté et les ont heurtées de plein-fouet.
Scandalisée, la foule s’en est pris au chauffeur qui a pu s’enfuir à temps, craignant probablement pour sa peau. Entre-temps, des individus malhonnêtes, probablement affamés, ont eu le culot de voler les saucisses éparpillées sur le sol. Par ailleurs, rapides comme l’éclair, les pompiers sont arrivés sur le lieu de l’accident pour dispenser les premiers secours.
Mépris
Les équipages (chauffeur-receveur) de la ligne 194 sont réputés pour leur incompétence (excès de vitesse en pleine ville malgré la limitation à 40km/h) et leur mauvaise habitude à mettre en danger la vie des usagers. L’accident d’hier témoigne de leur mépris de la mise en garde du ministre des Transports, Botozaza Pierrot à l’encontre des transporteurs de passagers qui provoquent des accidents de la circulation. D’ores et déjà, de nouvelles mesures et autres sanctions plus sévères tel le retrait définitif du permis, de la capacité, voire l’emprisonnement à perpétuité des coupables s’impose !
