Toujours très actif

Le marché des devises reste marqué par une certaine fermeté de l’ariary par rapport au dollar et surtout par rapport à l’euro. La devise américaine s’établissait en fin de semaine à 2011 ariary et l’euro à 2582 ariary.

On a également retrouvé tout au long de la semaine passée d’importants volumes sur le marché, avec des transactions quotidiennes d’une moyenne de 5,1 millions d’Euros et surtout de 10,7 millions de dollars. Ceci accrédite l’hypothèse que nous avions faite la semaine dernière d’un marché dominé par les achats de devises des compagnies pétrolières. Sachant qu’une cargaison de carburants représente une valeur de plusieurs dizaines de millions de dollars, de tels achats s’étalent sur plusieurs jours. Le maintien en de telles circonstances d’un cours relativement fort de la monnaie malgache s’expliquerait alors par les interventions de la Banque Centrale pour maintenir sur le marché un équilibre de l’offre et de la demande.

Pour un professeur d’économie que nous avons approché, une telle intervention n’est pas illogique. Traditionnellement, les mois de septembre et d’octobre sont marqués par une pointe saisonnière d’inflation, pointe qui s’explique du fait de la période de soudure sur le riz qui entraîne une hausse du prix de cette denrée qui est pendant deux à trois mois fortement influencé par les cours sur les marchés internationaux. Comme par ailleurs les incendies en Russie ont contribué à une hausse importante des prix du blé, le risque d’une contagion des prix est réelle : la hausse sur le blé a déjà fait grimper de 5 pour cent les prix mondiaux des aliments en août.

Un Ariary fort tendrait à gommer l’effet de cette inflation sur le marché malgache. La Banque centrale malgache parie peut-être que l’inflation sur les produits alimentaires ne sera que conjoncturelle, et qu’une fois la récolte de riz malgache sur les marchés, elle pourra diminuer ses interventions.

À l’argument selon lequel un Ariary fort pénalise les entreprises exportatrices, notre interlocuteur rétorque qu’une étude récente a montré que les entreprises malgaches de zone franche restent assez compétitives sur le marché mondial ; et il ajoute que les entreprises exportatrices sont tout autant bénéficiaires que les autres d’une inflation maîtrisée.