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Tribune libre

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Tana s’étouffe lui-même

vendredi 14 février 2020

A force de vouloir attirer tout le monde, la Commune Urbaine d’Antananarivo (CUA) s’étouffe elle-même. Nul ne sait si se débarrasser des Tsena illégaux ou informels est une solution à long terme quand la CUA ne peut abriter que 500.000 habitants à tout casser alors qu’on est 4 millions en jour ouvrable. Il est clair qu’en faisant du stade municipal de la Commune un stade aux normes internationales, il attirera encore plus de monde. Bien sûr, ce nouveau stade attirera de nouveaux travailleurs, dans de nouveaux bureaux, de nouveaux événements alors qu’entre messe, foire et match, on n’en peut déjà plus !

Sans parler de la définition curieuse de la décentralisation qui veut dire « stade municipal sous le joug de la Présidence de la République » ! On aurait quand même pu créer un nouveau stade à Ambohimalaza, Itaosy ou Mahajanga pour draguer les gens hors de Tana et développer d’autres régions.

Iavoloha ou Ambohitrimanjaka ?

La solution serait de désengorger la CUA. Suivre le modèle Iavoloha. C’est-à-dire évacuer les ministères de la CUA. La Présidence libère de nouveau Ambohitsirohitra ; la HCC à Mantasoa dans la résidence présidentielle ; le ministère de la Communication à Maibahoaka et ainsi de suite. En un an, la CUA peut se délester au moins de quatre institutions. Avec 77 millions €, on aurait pu créer sept (7) bâtiments écologiques hors Tana.

Pour pallier les déplacements, l’e-administration est de mise vingt ans après l’An 2000. Les solutions abondent aujourd’hui.

L’idée Ambohitrimanjaka ne serait que désengorger Pierre ou engorger Paul puisque dans 30 ans, Ambohitrimanjaka ou Tana Masoandro aura le même problème que la CUA. Or en éparpillant les institutions, le développement sera partout dans la province d’Antananarivo et pourquoi pas dans les cinq autres ?

Tana pittoresque

Dans la même foulée, la politique de la CUA serait le « Tana pittoresque ».

Pourquoi vouloir que Tana soit comme Shangaï ou New-York ? Antananarivo a son cachet. Sans être conservateurs, il faut reconnaître que l’architecture merina ou coloniale ne mérite pas d’être transformée en « Béton Tour orange » ! Les quartiers à préserver ne sont pas uniquement la « Haute Ville ». Les maisons traditionnelles d’Ambohimanarina, Alarobia, Ankadifotsy, Ampitatafika, etc. sont aussi à rénover quitte à discuter avec les héritiers ! Donc vive les tours Orange à Arivonimamo, Moramanga, etc.

Les bâtiments administratifs pourraient être loués à des écoles, des hôtels, des centres commerciaux, etc. Les écoles ne seraient accessibles qu’aux riverains. De telles manières que les parents n’envoient pas leurs enfants dans les deux heures d’embouteillages par jour.

Remblayons tout Tana ?

Idem, gageons qu’avec tous ces remblais étatiques (Marais Masay, Route de Tsarasaotra, et tous ces lalambaovao), que les privés ne font qu’ajouter, il n’y aura plus un seul bassin tananariviens dans 20 ans. Le sujet n’est pas «  il faut bien remblayer puisqu’il n’y a plus un centimètre carré de libre », mais « est ce que la maison sur les centimètres carrés est salubre  ? ». Si ! Il y a de l’espace, mais très mal utilisé. Ces remblais ne font qu’attirer le monde à Tana.

En tous les cas, vouloir tout concentrer à Tana c’est justement desservir Tana et délaisser Madagascar.

Par Hilda Ravelonahina et Toavina Ralambomahay
Conseillers municipaux d’Antananarivo-KOMBA

15 commentaires

Vos commentaires

  • 14 février 2020 à 09:21 | vatomena (#8391)

    Autrefois ,grace à son architecture malgache et néo coloniale Antananarivo était classée comme la 17 ème ville la plus pittoresque du monde.Qui s’en souvient .? 60 apres Tananarive est devenu un cloaque repoussant .Il y a un savoir faire de batir ,d’urbaniser qui s’est perdu.

  • 14 février 2020 à 10:32 | rayyol (#110)

    La faute est que Madagascar compte plus de 22 millions d habitants maintenant Il faut penser en consequence Ce qui n est pas fait et n a jamais été fait
    Nous avons tous des idees mais il existe des competences bien plus renseigne que nous
    Un développement ne s improvise pas sinon tout le monde tourne en rond Comme le chien qui court après sa queue
    Ce president a gagne ses elections sur des promesses Mais plusieurs de ces promesses ne tiennent pas compte de la realitee C est evident qu il est dépassé
    Donc une concertation est necessaire pour établir un plan d action Ce qu il a fait avant c etait dans un but soit d être élu
    Mais sans savoir dans quel merdier il se lançait maintenant il doit se reajuster Il ne peut avoir une police derriere chaque individu Le peuple doit être responsabiliser

    • 14 février 2020 à 11:45 | Turping (#1235) répond à rayyol

      rayyol ;
      La faute ne s’explique uniquement sur le fait que Madagascar compte plus de 22 millions d’habitants.
      - Madagascar avec sa grande superficie comme la France + la Belgique les 2 réunies et ses ressources minières ,potentialités pouvait accueillir 70 millions d’habitants si le développement serait au rendez-vous.La question se repose sur le développement inclusif et la gestion sur la répartition de richesse.

    • 14 février 2020 à 18:04 | rayyol (#110) répond à rayyol

      Voir 22 millions sans changement structurel Et l accroissement de population s est fait dans un temps tres court C est le propre des pays pauvres Et pendant ce temps les voleurs ont dépouilles le peuple

    • 14 février 2020 à 18:16 | rayyol (#110) répond à rayyol

      Tout le monde connait tres bien le sujet Je n ai qu a vous lire pour savoir que vous avez en general raison Mais aucun n a de sens pratique Trop instruit Vécu au mauvais endroit n a développer aucun sens pratique Ce n est pas un blame Mais une réalité

  • 14 février 2020 à 12:06 | kartell (#8302)

    Une capitale, c’est la carte visite d’un pays, de ce qu’il est, de ce qu’il est devenu, de ce qu’il laissera en héritage en guise de passage de témoin pour les générations futures..
    On ne peut pas dire que le succès soit au rendez-vous de l’histoire en constatant la lente agonie d’une cité qui hier faisait l’honneur d’une société paisible qui avait su prendre soin de son milieu de vie le considérant comme la courroie de transmission d’un quotidien meilleur...
    Pourquoi en sommes-nous arrivés là ?...
    Chacun aura son explication personnelle mais ce n’est que le triste résultat qui compte de voir à quels stades de dégradations successifs en soit arrivée cette « cité des mille maux .. »
    Sa double peine a été d’avoir été aménagée par le pouvoir colonial, assainie, empavée, dotée d’une architecture cohérente qui ont donné à cette cité historique une atmosphère royale qu’elle a définitivement abandonnée après l’incendie du Rova...
    Cette faute originelle ne lui a jamais été pardonnée et si toutes les stèles ou presque ont été vandalisées à la prise du pouvoir de la première transition de 73, l’ensemble de la ville rappelait au dictateur marinier la signature indélébile d’un pouvoir colonial dont il s’était intronisé comme son bourreau national..
    Ce sont dans ces conditions que la cité a perdu progressivement ses lettres de noblesse laissant libre cours aux constructions anarchiques et aux destructions d’une architecture en bois de palissandre laissant la place à des cubes en béton ou à des styles rococo que seuls, les chinois ont le secret !...
    A cela, c’est ajouté le marasme économique qui a vu progressivement la cité étouffée par une ceinture de plus en plus épaisse de bidonvilles insalubres et creuset d’une délinquance devenue omniprésente..
    Difficile dans ces conditions d’entrevoir des solutions miraculeuses avec une malade arrivée à un stade aussi avancé...
    D’autant que le pouvoir s’engage dans sa fuite en avant, sans proposer de réelles échappatoires, en privilégiant du neuf sans véritablement proposer de sortie de secours à l’existant dans une vaste opération immobilière aux relents opaques !...
    Le bling-bling semble l’emporter sur les tâches ingrates telles l’assainissement, les déchets, l’insécurité et le sujet étouffant de la circulation...
    L’impression qui prévaut aujourd’hui est qu’on a le sentiment que le pouvoir s’aperçoit bien tardivement des défis qui se posent à cette capitale sans en mesurer les priorités préférant les siennes à celles des habitants d’une cité qui n’auraient pas droit à la parole mais de se taire et de subir celle du « décideur suprême » !...

    • 14 février 2020 à 15:03 | vatomena (#8391) répond à kartell

      Merci Kartell___Il était bon de rappeler à la jeunesse malgache qu’il fut un temps où Tananarive ressemblait à une vraie capitale ,à une métropole .Madame Isandra s’en souvient t’ elle.. Tananarive comme dépotoir , c’est son époque...

    • 14 février 2020 à 18:13 | rayyol (#110) répond à kartell

      C est ce que je préconise sans cesse faire le ménage avant de construire je propose meme les moyens ce qui serait tres facile a accomplir ce serait un debut et impliquerait les citoyens Les solutions sont trop simples elles n intéressent personne mais pourtant elles seraient tres efficaces Mais pas assez compliques pour ces gens au grand savoir qui veulent briller avec de grandes idees totalement contre productive Frustrant la est le mot Je ne suis pas ne au bon moment au bon endroit Manque de timing Bah dans une autre vie peut etre ou ma descendance que je forme a cet effet ou essaie de former

  • 14 février 2020 à 12:11 | Turping (#1235)

    Ailleurs comme partout dans les autres pays qui avancent et se développent ,il existe d’autres visions liées au changement démographique où la population ne cesse d’augmenter surtout dans les grandes agglomérations .Concernant la ville d’Antananarivo ,la population a triplé en trente ans alors que la plupart des infrastructures datent encore de l’époque coloniale .Donc ,c’est de ce côté là qu’il faudrait trouver la solution permettant d’y face avec les études permettant d’évoluer au développement inclusif et durable dans l’évolution spatio- temporelle concernant les intérêts communs pour mieux vivre ensemble .
    - Les provinces sont aussi concernées par les aménagements du territoire et les infrastructures adaptables à l’urbanisme du XXI ème siècle.

    • 14 février 2020 à 12:14 | Turping (#1235) répond à Turping

      Lire : d’y faire face .....

  • 14 février 2020 à 12:15 | vorona (#8254)

    Tana étouffe, et si une autoroute (ou à minima une nationale 3 voies) n’est pas réalisée dans les prochaines années entre Tana et Toamasina, Tana va mourir économiquement et Toamasima devenir la capitale et la porte principale d’une Madagascar moderne !

  • 14 février 2020 à 13:31 | lancaster (#10636)

    Que Toamasina devienne la prochaine capitale, c’est possible. C’est même souhaitable . Mais l’essentiel est qu’elle devienne une ville où il fait bon vivre. Que demande le peuple ?

  • 14 février 2020 à 14:23 | plus qu’hier et moins que demain (#6149)

    Assalaamo alaikoum

    Les auteurs sont déconnectés de la réalité pour pondre des écrits pareils en ne citant que les suivants :
    - Avec 77 millions €, on aurait pu créer sept (7) bâtiments écologiques hors Tana : Cette somme vient d’où ? Ni d’Adam ni d’Eve.
    - Il est clair qu’en faisant du stade municipal de la Commune un stade aux normes internationales, il attirera encore plus de monde. Bien sûr, ce nouveau stade attirera de nouveaux travailleurs, dans de nouveaux bureaux, de nouveaux événements alors qu’entre messe, foire et match, on n’en peut déjà plus ! : C’est de l’affirmation gratuite de trop.
    - On aurait quand même pu créer un nouveau stade à Ambohimalaza, Itaosy ou Mahajanga pour draguer les gens hors de Tana et développer d’autres régions : Que est le rôle d’un stade ? Draguer les gens, certainement NON !
    N’écrivons pas sur les restes qui montrent que les auteurs sont déconnectés de la réalité et se trouvent sur un plate-forme virtuel pour pondre des âneries pareilles et mt.com qui publie de telles brouillons est aussi à plaindre.

  • 14 février 2020 à 17:31 | Vohitra (#7654)

    « Tana s’étouffe » selon les auteurs, je dirai même, comme disait l’autre, elle est déjà étouffée…

    Pour une ville prévue et conçue pouvant abriter 500.000 âmes, elle accueille déjà de façon permanente dans les 2,5 millions d’individus, et mettant en contact plus de 4 millions de personnes…

    Cette promiscuité dangereuse et surpopulation ne peuvent que générer de nombreuses conséquences incalculables hypothéquant son statut de ville, dont les plus visibles et ressenties sont la dégradation continuelle de ses infrastructures et la dépravation morale de la population qui y vive ou y passe…

    Des mesures urgentes et draconiennes doivent être prises afin de pouvoir conserver ce qui reste de son héritage culturel et architectural, notamment :

    -  Le transfert du capital administratif et politique du pays dans un autre endroit ou autre Région
    -  Le transfert des camps et casernes militaires en dehors de la ville
    -  L’arrêt immédiat et définitif de tout remblayage dans la ville
    -  L’inventaire sans complaisance de tous les remblais avec ou sans construction durant les trente dernières années, suivi de sanctions sévères et/ou destruction (comme ce qui s’était passé en Inde) de ceux qui ne sont pas conformes au plan d’urbanisme ou susceptibles de porter menace à la sécurité de la ville contre l’inondation
    -  Le transfert des dépôts de liquide inflammable et autres logistiques pétrolière vers d’autres endroits plus sécurisés
    -  La rénovation des quartiers anciens historiques liés à la culture de la population
    -  L’élaboration d’un nouvel arrêté municipal réglementant les ventes et débits de boissons alcoolisés (lieu, conditions d’hygiène, conditions de sécurité…)
    -  Le déplacement des habitants et constructions établis le long et sur les canaux de drainage qui passent à travers la ville, et rendant difficile son entretien
    -  Interdire les parkings permanents pour les voitures dans les bords de trottoirs des quartiers très fréquentés de la capitale

    On ne peut qu’encourager les conseillers municipaux de Komba qui, ces derniers temps, n’ont pas ménagé leurs efforts et disponibilité pour assurer les responsabilités d’élus conscients des enjeux de la nécessité de revaloriser et rétablir les conditions de vie dans la ville d’Antananarivo, ainsi que l’insertion des initiatives d’amélioration dans le cadre de ses traditions et tranquillité d’antan…

  • 14 février 2020 à 18:20 | rayyol (#110)

    L on préconise de dépenser des millions dans des tours que l on veut magique Mais qui ne seront que des gouffres Alors que ses millions pourrait facilement aider a la vraie relance du pays en commençant par la base C est a dire déblayer le terrain tout en éduquant la peuple Bah quelle perte de temps tout ces prétendus intellectuel

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