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Politique

Diplomatie américaine à Madagascar et ailleurs

Subtilité pernicieuse

mardi 24 février 2015 | Bill

Un article en Une du journal Takoritsika du vendredi 20 février 2015 n’a pas manqué d’attirer l’attention ; il s’intitule, « les USA et la réconciliation nationale : du subterfuge ». L’article en question présente les USA comme ayant été ou ayant largement contribué - et qui demeurent encore – à l’origine de conflits et guerres dans plusieurs régions du monde. À beaucoup d’égards, on a l’impression que les réflexions et arguments apportés par l’auteur de l’article, sont proches des chroniques développées dans des émissions radiophoniques patriotiques ou nationalistes très suivies de la capitale. L’auteur de l’article fait constater les guerres de libération de nombreux pays dans lesquelles les gouvernements américains s’étaient mêlés. Mais surtout, il met en exergue une stratégie subtile développée en vue de l’installation de l’Africom par le gouvernement américain ces dernières années, avec l’aide d’une technologie sophistiquée et d’une « stratégie du chaos contrôlé ». Devrait-on alors mettre sur le compte du gouvernement américain comme l’insinuent des mouvements d’opinion, les mouvements depuis la Basse Casamance, Al Qaïda, Magrehb islamique et Boko Haram, jusqu’à l’Etat Islamique. Quid de Remenabila et consorts ou ces « dahalo miova fo » ? Le chaos est-il sous contrôle ?

L’auteur de l’article prend en exemple le cas de Madagascar depuis les années 2000 jusqu’à ce jour. Il estime que Marc Ravalomanana est pris au piège et est victime malgré lui, avec tout le pays, de cette stratégie US du « chaos contrôlé ».

On doit dire que le comportement du gouvernement américain est difficilement compréhensible une fois que Madagascar était entré dans la crise de 2009, contrairement à celle de 2001-2002. Ils ont été discrets voire introuvables dans la résolution de cette crise de 2009, sauf après que la CENIT a été installée et que les élections étaient programmées. Les États-Unis s’étaient tenus à l’écart des négociations officielles mais s’étaient contentés du statut d’observateur. Pourtant, c’est auprès des États-Unis que le président élu démocratiquement a effectué sa première grande sortie officielle.

Par ailleurs et pendant ce temps, l’insécurité dans le pays, dans tous les domaines et dans tous les secteurs, allait grandissante, provoquant la dislocation des liens de fihavanana. Les États-Unis véhiculent alors dans le pays, leur soutien au processus de réconciliation. Ils reprennent le programme d’ « Amélioration de la sécurité humaine » initié en 2008. « Améliorer la sécurité humaine » se trouve être le besoin du gouvernement malgache en ce contexte dominé par l’insécurité quotidienne, les kidnappings, les braquages, les « dahalo » et la menace terroriste qui plane sur les mers (canal de Mozambique, côte nord de Madagascar, côtes somaliennes, partie nord et nord ouest de l’océan indien).

Une aide des puissances militaires et des bailleurs de fonds est incontournable et ne se refuse pas quand elle est présentée comme une contribution à la consolidation du régime sorti des urnes et au respect des droits humains. La lutte contre le terrorisme et la défense des frontières et des ressources naturelles étant difficilement réalisable par le gouvernement malgache, la main tendue par les États-Unis, mais aussi par la Chine, et maintenant la France, est la bienvenue et accueillie à bras ouvert. Les catastrophes naturelles n’arrangent pas la situation. Tous les ingrédients sont là avec les manipulations de l’opinion par la presse pour que le pays soit à la merci d’une stratégie de dépendance.

Mais finalement, tout dépend du gouvernement malgache, de la détermination des dirigeants à se faire respecter dans leur diplomatie et dans leurs objectifs. Les objectifs affichés sont connus : remettre sur les rails un état de droit et rétablir la confiance entre gouvernants, administrés et justiciables et arrêter l’hémorragie des ressources naturelles et la corruption ; assurer la sécurité des agents économiques et développer le pays, mais également s’assurer la confiance des bailleurs de fonds et de la communauté internationale.

Sur ce dernier point, l’auteur de l’article de Takoritsika laisse croire indirectement que Madgascar à lui seul ne peut tenir tête à des puissances économiques de la taille des USA ou de la Chine mais suggère un front avec l’Union Africaine, surtout présidée aujourd’hui par un monument de la trempe de Robert Mugabe. Honni et condamné plusieurs dizaines d’années durant par les Occidentaux, le président du Zimbabwe a réussi aujourd’hui à se faire respecter par ses pairs et par les Européens pour diverses raisons. L’Union européenne vient de lui accorder de l’aide substantielle pour développer le pays.

6 commentaires

Vos commentaires

  • 24 février 2015 à 11:10 | plus qu’hier et moins que demain (#6149)

    Assalaamo alaikoum

    C’est l’impérialisme, stade suprême du capitalisme selon KARL Marx et il n’a plus de nationalité avec la mondialisation.

  • 24 février 2015 à 11:56 | Gérard (#5118)

    En ce qui concerne les USA et chacun de nous
    Comme vous le savez si vous suivez avec attention les « zactualités zéconomiques », tout va mieux que bien ! Nous avons toujours de la croissance même si elle est négative !
    Nous avons toujours de l’inflation… même si elle est négative !
    Votre salaire augmente ainsi que votre pouvoir d’achat… même si vous constatez le contraire.
    La guerre c’est la paix comme l’affirme Big Brother dans 1984 et dans l’inversion des mots.
    Et pour conclure cette longue et non exhaustive liste, la reprise américaine est flamboyante… Enfin, elle flamboie de moins en moins si tant est qu’elle ait flamboyé véritablement à un moment donné, mais désormais, même les « zoptimistes béats » commencent à avoir du mal à masquer les fuites dans cette présentation idyllique d’une réalité économique qui l’est nettement moins !

    Aujourd’hui, c’est une étude de Bankrate.com, qui est l’un des principaux fournisseurs de flux et de données économiques aux États-Unis d’Amérique, qui met les pieds dans le plat et nous explique que plus tout va mieux, moins c’est bon…

    Plus tout va mieux moins c’est véritablement bon…

    On apprend donc que beaucoup d’Américains n’ont pas suffisamment d’économies pour couvrir leurs dettes de carte de crédit.

    C’est donc encore une « nouvelle étude qui suggère que l’amélioration officielle de l’économie nationale n’a pas amélioré de façon spectaculaire la situation de nombreux Américains ».

    L’étude publiée lundi par Bankrate.com suggère que 37 % des Américains ont une dette de carte de crédit supérieure ou égale à leur épargne d’urgence, ce qui signifie une facture médicale un peu conséquente, un accident de voiture ou une autre dépense imprévue pourrait les pousser vers un désastre financier personnel.

    Bon, dans cette étude, on se rend compte également (enfin les Zaméricains, pas les Français contrariens) qu’une carte de crédit avec des taux élevés, eh bien cela coûte cher… En gros, ce n’est pas en s’endettant que l’on devient riche, mais bien en ne s’endettant pas !

    Alors là on va me rétorquer que ce n’est pas vrai, que le crédit c’est important, que cela permet d’investir… Oui c’est parfaitement exact… MAIS on n’investit pas dans un écran plat ou dans un aïe-Pad, on dépense son pognon ! En revanche, on investit dans un actif qui soit va produire un revenu (un appartement qui sera loué par exemple) ou qui est un outil de travail et donc génère aussi un revenu (genre j’achète une boutique ou un restaurant ou une machine-outil).

    Avoir recours au crédit coûte cher. Comme cela coûte cher, cela vient diminuer votre disponible financier des intérêts à payer. Plus chaque année vous achèterez vos chinoiseries inutiles, moins l’année suivante vous aurez de moyens, ce qui vous poussera à prendre des crédits encore plus importants jusqu’à votre propre faillite ! Et c’est ce phénomène que les Américains commencent à comprendre en remarquant que tous les ans c’est toujours les même qui sont « mal » et que très peu réussissent en réalité à rétablir leur situation financière.

    Que faut-il retenir de tout cela ?

    1/ Il n’y a pas toujours pas aux USA de reprise économique forte, autonome, saine et digne de ce nom, on constate même plutôt un tassement dans les indicateurs avancés.

    2/ On ne s’endette pas pour con-sommer ! On achète cash ou on n’achète pas. Exception pour les soins de santé… Je préfère être en vie et en faillite personnelle plutôt que mort mais bon, chacun sa vision des choses sur ce type de sujet.

    3/ Préparez-vous à devenir le plus résilient possible ! Faites des économies, achetez des boîtes de conserve, mettez des sous de côté, préparez-vous à perdre votre emploi, en une expression qui n’est pas de moi mais que je trouve très pertinente, « préparez-vous au pire et espérez le meilleur » !

    Car oui il faut espérer le meilleur, mais le meilleur ne va pas non plus vous tomber tout cuit dans le bec ! Il faut aussi travailler, prendre des risques, savoir mettre de côté aujourd’hui, c’est-à-dire se refuser du « plaisir » immédiat pour s’assurer une sécurité future ! Cela demande des efforts ! Ma femme aimerait bien rouler en Mercedes et s’acheter tous les jours une nouvelle toilette (moi aussi d’ailleurs surtout pour le dernier coupé de Mercedes)… Mais que voulez-vous… on ne va pas prendre un crédit de 125 000 euros pour une bagnole alors qu’il y a les enfants à élever pendant quelques années et que l’on ne sait pas ce que l’avenir professionnel peut nous réserver ! Alors nous roulons en Dacia (Lodgy) mais version prestige… Nous avons même les vitres qui descendent toutes seules (enfin en appuyant sur un bouton) et côté puissance le DCI 110 CV est pas mal du tout (bien que totalement absent sous 1 700 tours, ce qui est très chiant pour sortir du garage en pente) mais c’est une excellente voiture et pô chère ! Résultat, on économise et nous avons la chance de nous passer de la case crédit et emprunt !

    Tout ça non pas pour vous raconter ma vie, quoi que… mais plutôt pour vous dire que je déteste l’emprunt et la con-sommation parce que tout cela est une aliénation, une dépendance, une perte de liberté, or je veux être un homme libre et un homme est libre lorsqu’il n’est dépendant de rien !

    Philosophiquement parlant, être libre c’est donc être indépendant. Être indépendant c’est être autonome, responsable, et ne rien attendre ni des autres, ni de l’État !

    Il n’y a pas d’indépendance totale, tout comme il n’y a pas « d’autonomie » totale, car un jour il faut bien acheter un médicament ou ce genre de chose et donc nous avons besoin de services supports, mais plus nous sommes autonomes plus nous aurons de chance de vivre au mieux les temps difficiles que nous traversons !

    Il est déjà trop tard, préparez-vous.

    Charles SANNAT

    • 24 février 2015 à 13:58 | Rivohanitra (#142) répond à Gérard

      Bonjour Hayek !

      Oui vous n’êtes pas mort mais bien vivant à travers cet écrit intéressant.

      « Il faut aussi travailler, prendre des risques, savoir mettre de côté aujourd’hui, c’est-à-dire se refuser du « plaisir » immédiat pour s’assurer une sécurité future ! Cela demande des efforts ! »

      Quant à l’arbitrage que vous suggérez entre l’épargne et la consommation. Il faut épargner vous dites ? c’est peut-être possible pour les ménages des pays développés mais la réalité est tout autre pour les malagasy. « Ny hoanina anio, tadiavina androany ». En plein kere, le ventre vide se fout de la morale libérale....Donnez nous notre riz quotidien....

      Merci pour votre intervention magnifique.

      Rivohanitra.

    • 24 février 2015 à 22:09 | Paulo Il leone (#6618) répond à Gérard

      Vous avez de saines lectures ! Je suis moi aussi un lecteur attentif et assidu du Contrarien matin !

  • 24 février 2015 à 14:20 | takaka (#8449)

    Cet auteur est ignare ou quoi ? Que peuvent faire les USA devant l’Europe et la division de l’Afrique ?
    Au debut de la crise 2009, l’ Ambassadeur Allemand à Mada a déclaré devant nous dans un bistro que l’Allemagne ne peut rien faire, sauf critiquer. Mada est sous le couvert politique de la France !
    Veloma.

  • 24 février 2015 à 18:40 | Razaka (#7817)

    Hello ;

    # # # La présence de l’Occident en Afrique date de plusieurs Siècles jusqu’à aujourd’hui # # #.

    # # Par exemple, la France y est toujours en Mission de longue durée. Il n’y a que le nom de celle-ci qui change : Epervier – Serval – Barkhane et d’autres encore bien avant ...
    L’OTAN a toujours été plus ou moins Vassale des USA. Cela se confirme d’avantage en regardant le problème en UKRAINE, où la France paye CHER quant à la livraison d’un gros Matériel à MOSCOU ! !
    ** Et depuis que la France y est intégrée depuis l’ère Sarkozy, la géostratégie française en Afrique s’est aussi renforcée davantage, notamment pour épauler Usa Africa Command ! ! !
    Comme par hasard, cette force de coalition se concentre dans tout le Sahel !
    ** Le SAHEL est justement une vaste Zone de l’Afrique riche en Pétrole et en Uranium ainsi que d’autres richesses minérales en abondance.
    Surtout quand on analyse une telle Vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=er6Ct4ua1TY
    ** Compte tenu de leur Modèle économique, les USA se sentent obligés d’inventer d’autres Stratégie pour une autre forme de domination du Monde. Le ‘’Post de Gérard’’ ci-dessus démontre bien en partie sa forme et surtout ses conséquences.
    ** C’est toujours le néocolonialisme mais sous une forme plus géostratégique et surtout CONTINENTALISEE. Pourquoi ?
    ** Car c’est une nouvelle géographie politique qui est en train d’émerger avec une grande Coalition (dans tout le sens) qui s’étend des Riches Pays du Golfe, d’Israël en passant par l’EU et récemment du Mexique au Canada : CUBA étant nouvellement intégré dans le LOT.

    # # Or toute forme de Monopole FAUSSE la Concurrence et INHIBE le Développement réel et inclusif d’un Pays dominé, en Géo Economie. Mais ce même Monopole tue aussi la Démocratie presque déjà inexistante au détriment des Faibles (ici à l’échelle mondiale).
    ** Les décisions de Politique général d’un Pays deviennent localement impossibles, car elles sont dictées de l’Extérieur pour assoir les Intérêts des Puissants Dominateurs.
    ** L’absence de Souveraineté Nationale dans beaucoup de Pays, surtout dans les Pays faibles comme en Afrique en général, Madagascar compris, en est un Exemple flagrant tout au long de l’Histoire. Les instabilités politiques en Afrique ne sont pas faites du l’œuvre du hasard. It isn’t a Roll Of the Dice !

    # # Madagascar Contexte LEADERSHIP //
    ** Un Homme politique qui ne pense qu’à la prochaine élection n’est bon pour aucun Pays et surtout pas en Afrique.
    ** Pour Madagascar, il faudra un Homme d’Etat qui fera des Projets sur le long terme dont le Pays a besoin. Ses Projets viseront à modifier les tendances Négatives Actuelles en transformant les Structures économiques, Sociales et Culturelles dans le Sens du Progrès.
    Au nom de l’intérêt du Peuple malgache, un Homme d’Etat devra sérieusement réfléchir avec son équipe avant de lier en partenariat avec d’autres Pays. C’est absolument capital.

    # # Même si les Pays d’Afrique (Madagascar compris) avaient été Colonisés pendant des siècles, la Faute N’EST PLUS CELLE des Etrangers colonisateurs !!!
    IL FAUT ABSOLUMENT CESSER DE DIRE que c’est LA FAUTE à X ou à Y !
    Il est temps de se réveiller et d’en prendre consciences de tous les ENJEUX.
    Au lieu d’être Charlie d’un Soir …. Soyez Patriote de toujours …

    # # Pourquoi je dis tout cela ??
    ** Car face à une telle Coalition Continentale et projetée par les Grandes puissances dont j’évoque plus haut, Madagascar ne s’en sortira pas tout seul, quel que soit la Qualité des Futurs Gouvernements malgaches à venir. Je suis absolument sûr et certain et je pourrai même parier à cela.
    C’est pourquoi Madagascar (comme d’autres Pays en Afrique) doit absolument veiller à sa Souveraineté Nationale. Sans celle-ci, aucun Grand Parti Politique ne verra le jour à Madagascar.
    Car chaque débat politique sera faussé car il ne pourra jamais être Malgacho-Malgache. Pourquoi car même les Institutions seront toujours infiltrées de partout notamment Celle des Armées.
    ** Madagascar doit travailler avec les Pays d’Afrique. Pourquoi ?
    Car en Afrique notamment subsaharienne comme à Madagascar, les Matières 1ères sont encore abondantes. Elles n’attendent qu’à une coopération mutuelle et solidaire, pour leur exploitation en faveur des Peuples qui y vivent.
    Où sont tous ces Présidents et Intellectuels Africains et Malgaches pour fonder une véritable Union Africaine, dans le but enfin de développer une Commerce régionale inter africaine ??
    ** A partir des Partenariats bien conçus et ficelés par avance, pourquoi ne pas coopérer avec les BRICS ? D’ailleurs la majorité des BRICS l’ont fait.
    ** En s’organisant, l’Afrique pourrait donc se passer du FMI et Consort, qui sont sources de Dettes qui ont leur Envers !!

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