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Recensement général de la population : des ménages s’indignent, les agents recenseurs relativisent

mardi 12 juin 2018 | Vavah Rakotoarivonjy

Des questions trop personnelles qui relèvent de la vie privée, des questions qui, pour certains, n’ont rien à voir avec le projet, des questions qui affectent tout bonnement la sensibilité. Les questionnaires du projet de recensement général de la population indignent plus d’un. Ils suscitent à la fois de virulents commentaires de la population et de la méfiance auprès de chaque ménage.

« C’est une véritable enquête policière », s’indigne cette mère de famille habitant dans le deuxième arrondissement d’Antananarivo. L’agent recenseur lui aurait posé des questions sur sa profession, sur ses biens personnels (voiture, appareils électroménagers) et surtout sur sa vie matrimoniale. « À quoi bon me demander si mon mari a dormi ici ou non cette nuit  », s’indigne-t-elle, en assurant qu’elle a fini par envoyer balader l’agent recenseur. Mais apparemment, son cas est loin d’être isolé. D’autres ménages issus des quatre coins de Madagascar ont dû passer par là.

Marc, un agent recenseur, nous témoigne que de nombreux enquêteurs ont déjà fait l’objet de reproches, d’injures et de menaces en faisant leur travail. « L’un d’entre nous s’est fait insulter dans le quartier d’Anosibe, à Antananarivo », rapporte-t-il. Par mesure de sécurité, ce jeune enquêteur a préféré laisser les questions qui peuvent fâcher, notamment sur la catégorie réservée aux membres de famille résidents ou non qui amènent souvent les enquêteurs à poser la question sur le cas d’un mari ou d’une femme, ou d’autres membres de la famille qui ont dormi ou non à la maison.

Le coordonnateur national de ce projet de recensement général de la population confirme qu’il y a bien des questions qui peuvent s’avérer trop personnelles, comme le cas des biens possédés par les ménages ou encore la notion de présence des résidents lors du recensement. « Mais ils ne serviront que d’indicateur pour savoir entre autres le niveau de vie des ménages malgaches et la notion de déplacement de la population », explique-t-il.

« Lors de la présentation des résultats de cette enquête, nous ne publierons qu’une synthèse, une information globale, générale. Les données personnelles seront tenues secrètes aussi bien par les agents recenseurs que par ceux qui vont exploiter les données », assure-t-il avant d’ajouter qu’il n’y a pas donc lieu de s’affoler par rapport aux questionnaires.

Malgré tout, le coordonnateur national du projet de recensement de la population reconnaît que certains agents recenseurs ne maîtrisent pas très bien les questionnaires en dépit des formations qu’ils ont reçues pour mener à bien cette enquête. Face à cela, il nous confie que les responsables ne manquent pas de recadrer les agents sur le terrain, en fonction des feedback reçus. Il invite ainsi les ménages à relever les questions qui ont pu les indigner et de les faire parvenir aux responsables.

La date limite de recensement repoussée

La date limite de la fin du recensement général de la population est repoussée au 20 juin prochain. L’enquête menée sur le terrain devait prendre fin dimanche dernier, mais les ménages s’avèrent trop nombreux, plus que le comité d’organisation de ce projet d’envergure nationale ne l’avait imaginé. C’est la raison pour laquelle il y a donc eu cette prolongation de quelques jours pour permettre aux agents recenseurs de mener à bien le projet.

Les premiers résultats de cette enquête devront être connus dans environ trois mois, au mois de septembre. Il s’agira dans un premier temps d’une information globale sur le nombre général de la population, par âge et par sexe. Les résultats détaillés de ce recensement ne devront pourtant pas être connus avant septembre 2019, vu qu’il faudra par la suite exploiter les données collectées lors des descentes des agents recenseurs sur le terrain.

Il s’agit, rappelons-le, du premier grand recensement de la population depuis 25 ans. Le dernier grand comptage de la population de la Grande île remonte en 1993. Le recensement général de la population devrait pourtant se faire tous les dix ans, mais faute de moyens, explique le responsable, il n’a pas pu se faire qu’actuellement.

3 commentaires

Vos commentaires

  • 12 juin 2018 à 09:34 | jangobo3 (#10293)

    Sarotra be no manisa vahoaka ; ny tompon’ny fanisana koa efa niala rahateo.

    Sarotra ny manisa satria telopolo atao minisitra aza manahirana ka ny eo ihany no miverina fa ny mahavariana aloha ilay governemanta navadibaka

    TSA HAY aloha ity izy ity fa mamofompofona Rajao tanteraka ka ahiako hitsefotra toy ilay baomba tany Tajombato. Hita aloha fa voapatraka ihany ny 73 satria Rajao no maro an’sa, voapatraka koa ny vahoaka sy ny sendika fa nifiran-dRajao.
    Voapetraka koa i Razanamahasoa satia notazominy ny fika presidentiel ka sady filou izy no mpanatanteraka. Raha noheverina ho saribakoly izy dia Tsay no nahazo seza ka nipetraka.
    Tafita koa I Ndriamandavy fa vao hianatra asa ka nahazo taolana ; I Brunel aloha zavatra tsy hay no atao satria faritra tsy hainy no tany tsy misy tourisme no hiasany

  • 12 juin 2018 à 15:37 | loulou (#10109)

    « faute de moyens »— traduire « pour cause de détournement de fonds systématique organisé par le pouvoir en place et par la précédente haute autorité de trahison... » le recensement de la population est logé à la même enseigne que la réfection des routes délabrées. ...tsis vola !

    Pourtant la machine « donne-moi le vola vazaha » marche à plein régime ....tout comme les traditionnels kidnappings de karana en cette période pré-éléctorale !

    Y a pas bon ....

  • 12 juin 2018 à 20:18 | SNUTILE (#1543)

    La population aurait du être préparée par radio diffusion ou jeu télévisé par exemple aux questionnaires du recensement.
    Comme le plus souvent ce sont les jeunes les plus instruits de la famille, c’est à l’école qu’ils doivent être initiés pour transmettre le message aux parents, avec sérénité.
    Toujours le gouvernement surprend la population déjà éreintée par la pauvreté et leur souci, ce qui donne du paranoïa en plus accentué.
    Au moins une année à l’avance voir minimum deux mois.

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