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Politique

Maurice Beranto

« Ravalomanana n’est pas notre problème »

jeudi 6 mars 2008 |  2127 visites 
Maurice Beranto du Fidem : « une élection m’intéresse toujours... »

Le silence actuel de l’opposition et son absence dans la course aux Régionales du 16 mars prochain laissent à penser que cette opposition n’existe plus à Madagascar. Maurice Beranto, président du parti FIDEM, affirme que ce n’est pas vrai. Interview.

MT : Monsieur Maurice Beranto, on parle de l’agonie de l’opposition. Certains font constater que la société civile joue actuellement le rôle de cette opposition dans l’interpellation de ce régime. Vous êtes là pour confirmer ou infirmer tout cela.

 MB : « Tout de suite, c’est faux. Si on ne nous entend pas ces derniers temps, c’est parce que le moment des critiques est révolu pour nous. L’opposition a déjà franchi la phase des critiques. Nous sommes actuellement dans une autre phase, celle des propositions. D’ailleurs, l’opposition n’est pas là pour ressasser toutes les années les mêmes critiques sur ce régime. Donc, si vous dites que la société civile joue actuellement le rôle de l’opposition en interpellant ou en critiquant le régime en place, cela ne m’étonne pas. Peut-être que cette société civile se trouve encore dans la phase des critiques ou d’interpellations. De toute façon, nous avons déjà dit ce que cette soi-disante société civile réclame aujourd’hui. C’est pour vous dire qu’il y a un processus qu’il faut mener jusqu’au bout ».

De quel processus s’agit-il ? A quoi ce processus va-t-il aboutir ?

 « Vous savez, Marc Ravalomanana n’est pas notre problème, nous qui ne l’avons pas propulsé au pouvoir en 2002. D’ailleurs, le pouvoir ne nous intéresse pas. Notre problème, c’est l’avenir de notre pays, la pauvreté, la stabilité politique et l’image des partis politiques. Si nous proposons actuellement quelque chose, ce n’est pas pour les dirigeants qui ne veulent plus nous entendre, mais pour que notre pays connaîsse un avenir meilleur. Nous voulons que les événements de 1972, de 1991 et de 2002 ne se reproduisent plus. Le processus actuellement engagé au sein de l’opposition permettra d’éviter une nouvelle crise qui sera fatale pour notre économie fragile ».

Vous parlez de l’image des partis politiques. Pouvez-vous vous expliquer ?

 « Plus d’un constatent ces derniers temps que les partis politiques sont rejetés par l’opinion publique. Or, dans le monde, ce sont des hommes issus des partis qui dirigent. Actuellement, il faut réhabiliter cette mauvaise image des partis politiques. Nous, au sein de l’opposition, nous sommes en train d’y réfléchir. Comment éliminer les apprentis sorciers et les opportunistes et permettre aux professionnels de la politique et aux vrais politiciens de diriger le pays ? Voilà l’une des questions majeures sur lesquelles réfléchit en ce moment l’opposition. Bref, notre objectif est de réhabiliter la chose politique dans ce pays ».

Vous parlez des « vrais » politiciens, y a-t-il des « vrais » et des « faux » opposants à Madagascar ?

 « Je ne veux pas parler des vrais ou des faux opposants. Par contre, je peux vous affirmer qu’il y a des opposants et des partis d’opposition à Madagascar. Ces opposants et ces partis d’opposition évoluent actuellement au sein d’une plateforme qui a été mise en place après les présidentielles du 3 décembre 2006 ».

Le FIDEM dont vous êtes le président fait-il partie de ces partis d’opposition ?

 « Bien sûr que oui. Mais, il n’y a pas que le FIDEM. Il y a aussi le Leader-Fanilo, le RPSD, le RPSD Vaovao, l’AKFM, « Ny Fihavanantsika », le VVSV, le PSDUM, l’USDUM, l’AREMA, le RDMM, le PDM..., comme il y a des opposants comme le général Ferdinand Razakarimanana ».

Le processus que vous avez engagé exclut-il toute participation à des élections ?

 « Pas du tout. En tant que démocrate, une élection m’intéresse toujours. D’ailleurs, c’est le seul et unique moyen permettant d’accéder au pouvoir dans un pays démocratique. Malhereusement à Madagascar, les conditions dans lesquelles sont organisées les élections dissuadent ceux qui veulent y participer. En décembre 2002, j’étais candidat député à Mahanjaga. Incroyable mais vrai, je n’ai pas pu voter le jours du scrutin car on ne m’a pas inscrit dans la liste électorale. Pire, je n’étais pas la seule victime. Tous mes amis n’ont pas pu également voter. Ce n’est là qu’une forme des manipulations électorales. Il y a aussi ce problème de code électoral. Souvenez-vous que les dirigeants d’aujourd’hui qui étaient hier dans l’opposition avaient critiqué ce code électoral qu’ils jugent actuellement le meilleur en Afrique. Ces dirigeants savent pertinemment que ce code électoral est source des conflits électoraux depuis son entrée en vigueur. Cela fait déjà au moins 5 ans que l’opposition réclame la révision de ce code électoral. Rien ne change jusqu’à présent. Donc, notre boycott est justifié ».

Propos recueillis par RAJAOFERA Eugène

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