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Politique

Député Saina Michel

« Ravalomanana doit s’inspirer de la politique de Sarkozy »

mercredi 23 mai 2007 | Eugène R.

Le député Saina Michel brille ces derniers temps par son silence. Lui qui vient de participer à Florence (Italie) en tant que co-président du parti USDM (Union des Socio-Démocrates de Madagascar) au XVIème congrès des partis socio-démocrates de plus de 80 pays du monde. Opposant au régime qu’il est, l’élu de Fénérive-Est, interpelle le président Marc Ravalomanana sur la voie du dialogue, la seule issue à l’instabilité politique actuelle. Interview.

• Madagascar Tribune : Les débats politiques tournent ces derniers jours avec l’affaire Sylvain Urfer sur l’ingérence des étrangers dans les affaires nationales. Votre point de vue ?

* Saina Michel : Il faut savoir faire la difference entre ingérence et critique objective sur un mode de gouvernance adopté par un régime. Les diplômates et ces représentants des pays étrangers à Madagascar ont toujours leurs mots à dire tant que ces pays étrangers nous aident dans le cadre de la relation bilatérale. Il en est de même pour la Banque mondiale et le FMI qui nous imposent leurs conditionnalités. Dans ces cas, je ne peux pas parler d’ingérence.

• Et le cas Sylvain Urfer par rapport à tout cela ?

* Le cas Sylvain Urfer m’échappe quelques peu car l’Etat n’a pas jusqu’à présent donné les motifs de sa mesure d’expulsion. Je déplore cependant cette expulsion si elle a pour cause le fait que ce réligieux, connu pour son franc-parler et ses critiques objectifs et qui a exercé à Madagascar durant plus de 30 ans, a exprimé ses opinions sur les affaires politiques internes du pays. Par ailleurs, je condamne le fait que l’Etat, bien qu’il soit tenu de ne pas motiver sa décision, persiste jusqu’à présent à ne pas révéler les motifs de cette expulsion en laissant perdurer l’incomprehension. Actuellement, ce sont les rumeurs et les supputations qui nourrissent l’opinion toujours curieuse. C’est dangereux.

• Vous êtes dans l’opposition. Que proposeriez-vous, en fait, pour débloquer le malaise politique actuelle ?

* Le dialogue constitue la seule voie permettant de sortir le pays de ce malaise politique et de maîtriser les foyers de tension qui sont partout en provinces.

• On dirait que les conditions ne sont pas encore réunies pour le président Ravalomanana d’accepter ce dialogue car il serait encore en position de force. Votre impression ?

* Il y a une erreur de raisonnement. J’attire votre attention sur la politique d’ouverture actuellement adoptée par le nouveau président français Nicolas Sarkozy alors qu’il a réalisé lors du deuxième tour de la dernière élection présidentielle un score que la droite n’a jamais réalisé depuis. Et maintenant, vous osez me dire que Nicolas Sarkozy a opté pour cette ouverture parce qu’il n’est pas en position de force par rapport à la gauche qui a perdu cette élection ! Bref, le président Ravalomanana doit s’inspirer de la politique de Sarkozy.

• Mais, on dirait aussi que le régime en place ne veut pas dialoguer avec une opposition qui n’est pas crédible ?

* Là, c’est un autre problème. Dire que l’opposition n’est pas crédible, je ne peux pas vous dire que c’est faux. Les avis sont partagés là-dessus. Je voudrais tout simplement dire que le contexte politique actuelle exige une opposition perenne dirigée par un seul leader charismatique accepté par tous, et non une opposition conjoncturelle. C’est pour vous dire qu’il faut une opposition unique qui a son statut et dont le chef peut avoir accès aux differents dossiers de l’Administration pour faciliter la continuité de l’Etat dans le cadre de l’altérnance démocratique. Ce chef de l’opposition devrait être invité aux grandes cérémonies officielles, comme à l’île Maurice par exemple.

• En tant que parlementaire, que pouvez-vous dire sur l’arrestation de vos collègues Bimby Benaria et Robert Razaka qui se sont trouvés à la tête d’un mouvement populaire à Toliara ?

* La population tuléaroise s’est insurgée contre le délestage. Le sénateur Robert Razaka et le député Dimby Benaria ont pris leur responsabilité en tant que personnalités élues par cette population qui exprime sa doléance. Si ce mouvement populaire s’est soldé par des pillages, c’est à l’Etat de rechercher les auteurs de ces actes. D’après ce que j’ai entendu, ce ne sont pas les élements de ces deux parlementaires qui ont procedé à ces actes de pillages. Donc, je ne voit pas pourquoi on les a arrêté et placé sous mandat de dépôt. Là où je profite pour déplorer encore une fois que l’indépendance de la Justice reste encore une utopie à Madagascar.

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