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Tribune libre

Lettre des lecteurs : Le trio de 2007

Rajemison Rakotomaharo, Hery Rafalimanana et Andry Rajoelina

samedi 5 janvier 2008

« L’un a gagné et les deux autres ont perdu. Le titre de cet article semble incongru et frise la provocation en alignant sur un même pied d’égalité celui qui a gagné et ceux qui ont perdu. Par contre, à travers une analyse sérieuse de la situation, de leur profil respectif et des conjonctures où ces trois personnalités évoluent on peut voir, non des ressemblances mais quelques points de similitudes dans leur différence.

Andry Rajoelina incontestablement est l’homme de l’année. C’est une révélation dans ce monde politique très difficile. Il est le maire de la capitale. Il est le successeur de Pasteur Andriamanjato de Guy Willy Razanamasy et de Ravalomanana. Si Andriamanjato a accédé à ce poste à 28 ans, Andry Rajoelina l’aura fait à 33 ans. C’est avec lui avec son score de 63% que le régime a fait ses adieux à la capitale. Tana qui ni plus ni moins que celui qui fait et défait le pouvoir. Avec son plafond de 33% de favorables dans ce Tana qui peut faire la pluie et le beau temps, le régime a peur. Une peur bleue que le patron a du mal à cacher quand ces journalistes insolents et imbibés des effets d’annonce trompeurs « zakantsika tsara ny demokrasia efa midera antsika izao tontolo izao amin’izany » le taquinent sur ce qu’il pense des messages de la population tananarivienne. « Je m’en fiche ». Andry Rajoelina lui même était victime d’une très mauvaise humeur. Quelle mouche a excité ce nouveau maire pour oser remuer le couteau dans la plaie encore récente. Le résultat ne se fait pas attendre, il a serré la main du maître qui ne daigne même pas le regarder en face. Andry Rajoelina fait peur malgré qu’il prêche l’amour. Un train TGV peut cacher un autre. Et cet autre hors de la portée du regard qui fait peur. Il peut être fictif, réel, un leurre ou autre mais il énerve et fait peur. Par ce spectre, Andry Rajoelina enjambe les frontières de grand Tana pour arriver avec son grand écart jusqu’au « valamparihy ».

Rafalimanana Hery est notre deuxième personnalité. Il est l’homme du grand paradoxe de l’année. Il est excellent, un grand technicien, un gestionnaire hors pair, un dirigeant très populaire. Il a fait de Tana un petit paradis en huit mois. Il a reçu les hommages des grandes villes du monde. Les athlètes des îles l’admirent à travers la découverte de Tana new look. Ces palmes étaient à trois mois du scrutin. Il lui faut tout simplement le temps d’une campagne électorale pour que tout bascule. Il est battu. Cet aristocrate d’Ambohimalaza et enfant d’ »ambanitanàna » est victime d’une très mauvaise option d’appartenance politique de sa candidature. Il aurait dû rester un candidat indépendant. Il n’était pas seulement soutenu par une structure en perte de vitesse mais aussi victime d’une machination incroyable. Ses ennemis étaient au sein même de l’appareil du parti qui l’a soutenu. Il est inimaginable qu’ on trouve à peine des affiches de Rafalimanana dans les quartiers. Quoiqu’on dise, le délestage de la Jirama en pleine campagne électorale crée chez les électeurs un sentiment de révoltes contre le tenant du pouvoir. C’est Rafalimanana qui a été sanctionné dans le vote.

Notre dernière personnalité est Rajemison Rakotomaharo. 2007 a été pour lui un véritable calvaire. Déjà, au dernier trimestre 2006, il était victime d’une machination intelligente de l’exécutif et du TIM. Le sénat est trop budgétivore, il faut le supprimer. Razoarimihaja Solofonantenaina a invité le Président de cette institution à Mantasoa pour le mettre au courant de cette information. Cette manœuvre sordide n’a pas abouti. La raison était plus forte que la haine. Puis viennent les affaires de CRTIM. Rajemison Rakotomaharo est accusé encore d’être derrière cette bourde comme on l’accuse aussi d’être de mêche avec les opposants au Sénat. On lui a de nouveau coupé l’herbe sous les pieds. Le Président du Sénat est relégué au troisième rang protocolaire. Personne ne sait, sauf sa famille proche, s’il souffre au fond de lui-même de ces traitements inhumains mais on ne remarque jamais les traces sur son visage. Il reste le Papa James, comme ses amis le surnomment, toujours souriant, très respectueux des autres. Un homme de dialogue qui a une capacité d’écoute extraordinaire. Les diplomates étrangers qui parlent de lui aux journalistes voient en lui un vrai homme d’Etat. Rajemison Rakotomaharo et Rafalimanana ont une certaine similitude dans cette modestie et les bonnes relations humaines. Ils dérangent par leur popularité. Ils sont très forts dans leur tranquillité. Ce n’est pas parce qu’ils ont perdu l’élection qu’ils sont devenus faibles. La piètre popularité du régime et du parti les ont fait perdre cette élection.

Ces trois personnalités ont marqué 2007. Dans leur trajectoire, ils ont toujours créé des suspens grâce à eux ou malgré eux. Quoiqu’on dise et quoiqu’on pense, ces trois personnalités sont des hommes politiques émergents ou déjà de très grande envergure. Rajemison Rakotomaharo est d’envergure nationale et internationale. Rajoelina va le devenir à son tour. Rafalimanana va prendre son nouvel envol ».

Ranamana
67ha Nord-Est

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