Facebook Twitter Google+ Les dernières actualités
jeudi 25 avril 2024
Antananarivo | 19h03
 

Société

Redevabilité sociale

Qui désire vraiment un développement réel ?

vendredi 8 février 2008 | Volana R.

« Je ne peux pas mentir, madame. Je ne sais pas ce que c’est un PCD… Le conseil communal ? Non, je ne le connais pas non plus. Le marché en construction au chef-lieu de la commune ? Non, je ne sais pas qui l’avait commandé ni combien il coûte ». C’est un notable d’un village important dans la région Atsinanana qui le dit.

Le gouvernement malagasy organise, pendant trois jours, une conférence sur la redevabilité sociale, à Iavoloha, sous la houlette de la Banque mondiale. Pour un maire de la région d’Anosy : « La participation de la population ? Ils fournissent des matériaux, offrent la main d’œuvre et paient des cotisations. » Tandis que la population pense que le rôle de la commune et de ses élus réside à seulement « livrer les papiers administratifs ».

Action conjointe exigée

En fait, le concept n’est autre que l’équilibre de l’offre et de la demande. Comprendre l’offre égale l’engagement des citoyens, la demande celui du gouvernement et de ses branches par circonscription.

Selon le discours du ministre de la Santé, du Planning Familial et de la Protection Sociale, Jean Louis Robinson, la conférence vise à obtenir « des idées et des outils accessibles à la population, aptes à faciliter sa participation effective dans l’amélioration des prestations de l’administration ou dans le suivi de l’exécution des budgets ». En clair, l’on n’attend plus que l’appropriation des citoyens de tout projet de développement, puisque l’administration déploie(rait) déjà les efforts propres, et ce pour améliorer ses services et obtenir des résultats plus tangibles. Et le ministre de continuer : « Si le gouvernement considère comme important l’écoute de la population, et le dialogue avec cette population, il est aussi convaincu que la suite normale de tout dialogue est l’action conjointe ».

============================
- Une question de vocabulaires ?

Premier mandat, deuxième mandat. En réalité, le terme de « redevabilité sociale » revient effectivement à renforcer les efforts que le gouvernement devait déployer. Comme l’amélioration de la fonction publique. Ou encore la transparence dans la gouvernance (ou la gestion). Le tout, englobé dans la politique de Bonne gouvernance et Etat de droit. Seul point d’achoppement : c’était à sens unique. Aujourd’hui, avec la redevabilité sociale, chaque entité du pays est appelée à participer et à donner de soi-même, pour que le développement respire à fond. Questions : la population était-elle lente à comprendre ses responsabilités, ou l’administration était-elle inapte à donner du lest dans la gestion ?

Les droits de l’homme sont mis en jeu dans tout processus. Liberté d’expression. Une plateforme de parole est quasi inexistante pour déposer les desiderata de la population. L’écoute également presque inconnue. De l’autre côté, il est difficile aux communs des mortels de s’exprimer quand ils ne sont même pas au courant des agissements ou de la gestion de sa circonscription. Redevabilité sociale, transparence, bonne gouvernance, tous des mots, quand les informations ne figurent pas dans le quotidien de la population.

Publicité




Newsletter

[ Flux RSS ]

Suivez-nous

Madagascar-Tribune sur FACEBOOK  Madagascar-Tribune sur TWITTER  Madagascar-Tribune sur GOOGLE +  Madagascar-Tribune RSS